Chronique

Enfin le Salon !

Voici venu l’heureux temps de l’année où le Salon du livre de Montréal marque officiellement l’arrivée de l’automne. À compter de mercredi, on pourra aller faire provision de livres pour l’hiver, assister à des discussions ou des conférences et rencontrer nos auteurs préférés.

À cet égard, j’ai voulu savoir si le profil des auteurs « vedettes » avait évolué avec le temps. Nous vivons en ce moment le règne des youtubeurs qui créent des files d’attente interminables devant leur kiosque. Ce fut le cas d’Emma Verde l’an dernier et sans doute le cas cette année avec PL Cloutier qui vient de lancer Toute va ben été.

« En effet, ces auteurs sont très populaires et attirent une jeune clientèle, dit Francine Bois, directrice générale du Salon du livre de Montréal. C’est très intéressant de voir que chaque année, il y a des phénomènes de vedettariat. Je crois que la première personne qui a attiré une grosse foule fut René Lévesque. Ensuite, je me souviens de Marina Orsini et Arlette Cousture pour Les filles de Caleb. Marie Laberge a été un phénomène extraordinaire. Personnellement, je pense que ce qui compte dans ces mouvements, c’est d’y retrouver une qualité littéraire. »

Le Salon du livre de Montréal, dont c’est la 40e édition cette année, jouit d’une clientèle très variée (les Européens envient l’organisation des journées scolaires où des milliers d’écoliers envahissent le Salon), mais Francine Bois se réjouit particulièrement de voir les familles venir à son évènement. « C’est le festival de la poussette et on adore ça. On remarque que les gens viennent en groupe. Lors des journées pédagogiques, on voit énormément de grands-parents avec leurs petits-enfants. »

Préparer la programmation du Salon du livre de Montréal, c’est s’en remettre à l’actualité littéraire, qu’elle soit triste ou gaie. Ainsi, on rendra hommage à Réjean Ducharme, qui nous a quittés durant l’année. On pourra voir une exposition de ses fameux dessins qui composent l’ouvrage Le Lactume.

On rendra également hommage à Michel Tremblay, qui a eu 75 ans le 25 juin dernier et qui récolte depuis quelques mois prix et honneurs. « Il aura le titre de Ténor du Salon, dit Francine Bois. C’est sans doute l’auteur le plus assidu du Salon. Il n’a raté qu’une seule édition. C’était à cause d’ennuis de santé. C’est un clin d’œil qu’on fait à ses 50 ans de carrière, un peu comme on l’a fait pour Dany Laferrière lorsqu’il a été nommé à l’Académie française. »

Parmi les nouveautés, on retrouve la création du Carrefour qui va réunir la Maison des librairies, l’Espace de la diversité et l’Espace Histoire du Canada, consacré cette année au 375e anniversaire de Montréal. Ça sera un grand lieu d’échanges et de discussions, nous promettent les organisateurs.

Toujours au sujet du 375e anniversaire de Montréal, on pourra voir, non loin des dessins de Ducharme, 18 œuvres représentant des auteurs de Montréal. Ce projet a été fait en collaboration avec Illustration Québec.

Malgré la forte progression du livre numérique et de la vente en ligne, Francine Bois ne croit pas que l’avenir des salons du livre dans le monde soit menacé. « C’est le seul endroit où tu peux avoir un contact direct. Le contact humain, il n’y a rien qui peut remplacer cela. »

Le Salon du livre de Montréal

Du 15 au 20 novembre

Place Bonaventure

Autopromotion

Je vais animer une table ronde sur le thème « Des femmes engagées parlent de littérature » avec Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale, Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal, et Marwah Rizqy, professeure et fiscaliste. La rencontre aura lieu le dimanche 19 novembre, à 16 h, à la Grande Place.

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