Critiques

Le coin BD

Parmi les parutions récentes, voici quatre bédés qui ont retenu notre attention. 

NOTRE CHOIX

Les grands espaces

Catherine Meurisse

Dargaud 

92 pages

**** 

Les racines de l’enfance

« Les filles, la campagne sera votre chance », ont dit les parents. C’est ainsi que Catherine et sa sœur ont passé leur enfance loin de la ville, au milieu de la nature généreuse du Poitou. À l’ombre de Swann, l’immense platane au fond du jardin, la famille Meurisse cultive un paradis, où fleurissent des boutures chapardées chez les grands auteurs de France. Un rosier de chez Montaigne, un figuier de chez Rabelais… Ici, l’amour de la terre n’a d’égal que l’amour de la littérature. Dans ce terreau fertile, l’imagination s’envole, la personnalité des deux sœurs se forge et les vocations naissent. Les parents avaient raison : la campagne est une chance… Après La légèreté, où elle racontait les lendemains difficiles de l’attentat de Charlie Hebdo, la dessinatrice Catherine Meurisse nous offre un album poétique, plein d’humour et, surtout, de tendresse. Sous sa plume, la nature devient foisonnante, enveloppante et, on le jurerait, odorante. Un immense coup de cœur.

— Stéphanie Morin, La Presse

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Les rigoles

Brecht Evens

Actes Sud BD

336 pages

***1/2

La nuit est une fête

Jona, Rodolphe, Victoria. Trois âmes blessées qui errent dans la nuit de Paris, à la recherche du salut, de l’amour ou encore d’un dernier grand frisson… D’improbables rencontres en insoutenables vérités révélées, leur destin se déploie dans une véritable explosion de couleurs. Car dans cette œuvre chorale ambitieuse, au texte parfois surchargé, c’est le dessin magnétique du Belge néerlandophone Brecht Evens qui exerce assurément le plus grand pouvoir d’attraction. L’auteur, remarqué au festival d’Angoulême pour son précédent album Les noceurs, fait voler en éclats toutes les conventions de la bande dessinée, en multipliant les styles et les formes. Un album inclassable, d’une grande puissance esthétique.

— Stéphanie Morin, La Presse

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Les ananas de la colère

Cathon

Éditions Pow Pow

136 pages

***

Le pina colada de la mort

Imaginons une ville – appelons-la Trois-Rivières – où tout un quartier semblerait transplanté depuis Hawaii. Couronnes de fleurs et jupes en paille sont de saison 12 mois par année… et les cocktails souvent fumants sont servis avec de petits parasols de papier. C’est dans cet univers kitsch tiki que vit Marie-Pomme, barmaid de profession et lectrice boulimique de romans policiers bon marché. Lorsque sa voisine Bonnie, ancienne championne de limbo, est retrouvée morte, Marie-Pomme décide de faire enquête. Entre le salon de quilles et le chic Coconut Motel (aux lits d’eau de catégorie supérieure), la mort plane et elle ne s’annonce pas forcément par un air de ukulélé. La bédéiste québécoise Cathon signe ici une bédé délicieusement déjantée, qui se lit comme on boirait un pina colada glacé sur une plage d’été : d’une traite, avec un grand sourire aux lèvres.

— Stéphanie Morin, La Presse

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Indélébiles

Luz

Futuropolis

320 pages

*** 1/2

Encore tous là

Les vannes lancées en période de bouclage, l’amour inconditionnel du métier et, surtout, l’amitié. Dans la tête du dessinateur Luz, les images de ses années à Charlie Hebdo sont restées bien imprimées, indélébiles comme l’encre au bout de ses doigts et comme le titre de l’album qu’il vient tout juste de publier. On plonge à ses côtés dans les coulisses de l’hebdomadaire satirique (où il a travaillé de 1992 à 2015), auprès de Cabu, le mentor de toujours, l’ami Charb, Tignous et les autres, morts comme vivants. Luz y raconte aussi quelques-uns de ses reportages les plus marquants, qui n’ont pas forcément fait écho au Québec, mais qu’on découvre ici avec grand plaisir. Qu’on aime ou non l’esprit Charlie, on ne peut qu’être touché par l’esprit de corps de ce groupe d’irrévérencieux personnages. Un album débordant de vie : Luz ne pouvait trouver mieux pour célébrer ceux qui sont partis.

— Stéphanie Morin, La Presse

Critique

Les racines de l’enfance

Les grands espaces
Catherine Meurisse
Dargaud 
92 pages
4 étoiles

« Les filles, la campagne sera votre chance », ont dit les parents. C’est ainsi que Catherine et sa sœur ont passé leur enfance loin de la ville, au milieu de la nature généreuse du Poitou. À l’ombre de Swann, l’immense platane au fond du jardin, la famille Meurisse cultive un paradis, où fleurissent des boutures chapardées chez les grands auteurs de France. Un rosier de chez Montaigne, un figuier de chez Rabelais… Ici, l’amour de la terre n’a d’égal que l’amour de la littérature. Dans ce terreau fertile, l’imagination s’envole, la personnalité des deux sœurs se forge et les vocations naissent. Les parents avaient raison : la campagne est une chance… Après La légèreté, où elle racontait les lendemains difficiles de l’attentat de Charlie Hebdo, la dessinatrice Catherine Meurisse nous offre un album poétique, plein d’humour et, surtout, de tendresse. Sous sa plume, la nature devient foisonnante, enveloppante et, on le jurerait, odorante. Un immense coup de cœur.

— Stéphanie Morin, La Presse

Critique

La nuit est une fête

Les rigoles
Brecht Evens
Actes Sud BD
336 pages
3 étoiles et demie

Jona, Rodolphe, Victoria. Trois âmes blessées qui errent dans la nuit de Paris, à la recherche du salut, de l’amour ou encore d’un dernier grand frisson… D’improbables rencontres en insoutenables vérités révélées, leur destin se déploie dans une véritable explosion de couleurs. Car dans cette œuvre chorale ambitieuse, au texte parfois surchargé, c’est le dessin magnétique du Belge néerlandophone Brecht Evens qui exerce assurément le plus grand pouvoir d’attraction. L’auteur, remarqué au festival d’Angoulême pour son précédent album Les noceurs, fait voler en éclats toutes les conventions de la bande dessinée, en multipliant les styles et les formes. Un album inclassable, d’une grande puissance esthétique.

— Stéphanie Morin, La Presse

Critique

Le piña colada de la mort

Les ananas de la colère
Cathon
Éditions Pow Pow
136 pages
3 étoiles

Imaginons une ville – appelons-la Trois-Rivières – où tout un quartier semblerait transplanté depuis Hawaii. Couronnes de fleurs et jupes en paille sont de saison 12 mois par année… et les cocktails souvent fumants sont servis avec de petits parasols de papier. C’est dans cet univers kitsch tiki que vit Marie-Pomme, barmaid de profession et lectrice boulimique de romans policiers bon marché. Lorsque sa voisine Bonnie, ancienne championne de limbo, est retrouvée morte, Marie-Pomme décide de faire enquête. Entre le salon de quilles et le chic Coconut Motel (aux lits d’eau de catégorie supérieure), la mort plane et elle ne s’annonce pas forcément par un air de ukulélé. La bédéiste québécoise Cathon signe ici une bédé délicieusement déjantée, qui se lit comme on boirait un piña colada glacé sur une plage d’été : d’une traite, avec un grand sourire aux lèvres.

— Stéphanie Morin, La Presse

Critique

Encore tous là

Indélébiles
Luz
Futuropolis
320 pages
3 étoiles et demie

Les vannes lancées en période de bouclage, l’amour inconditionnel du métier et, surtout, l’amitié. Dans la tête du dessinateur Luz, les images de ses années à Charlie Hebdo sont restées bien imprimées, indélébiles comme l’encre au bout de ses doigts et comme le titre de l’album qu’il vient tout juste de publier. On plonge à ses côtés dans les coulisses de l’hebdomadaire satirique (où il a travaillé de 1992 à 2015), auprès de Cabu, le mentor de toujours, l’ami Charb, Tignous et les autres, morts comme vivants. Luz y raconte aussi quelques-uns de ses reportages les plus marquants, qui n’ont pas forcément trouvé un écho au Québec, mais qu’on découvre ici avec grand plaisir. Qu’on aime ou non l’esprit Charlie, on ne peut qu’être touché par l’esprit de corps de ce groupe d’irrévérencieux personnages. Un album débordant de vie : Luz ne pouvait trouver mieux pour célébrer ceux qui sont partis.

— Stéphanie Morin, La Presse

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