Bombardier

« On va intervenir », dit la ministre Lebouthillier

Ottawa — Le gouvernement Trudeau n’a pas annoncé d’aide financière à Bombardier après presque un an de négociations, mais la ministre fédérale du Revenu national Diane Lebouthillier estime que son gouvernement « va intervenir ».

« Je suis de tout cœur avec les gens de Bombardier puis les familles qui ont perdu leur emploi. Puis je vous dirais que le gouvernement va être [là] – on va intervenir », a dit la ministre Lebouthillier, hier en point de presse, à la Chambre des communes. « On n’est pas dans le “si”, on est vraiment là dans le “quand” on va pouvoir [aider] Bombardier puis comment ça va se faire », avait-elle dit auparavant.

Le cabinet du ministre Navdeep Bains, qui est chargé du dossier de l’aide financière de 1 milliard US demandée par Bombardier, fait valoir que les propos de la ministre Lebouthillier vont dans le même sens que les propos du ministre Bains, qui envoient un « signal clair » de la volonté du gouvernement d’intervenir. 

« Ce n’est pas une question de “si” mais de “comment” nous allons procéder. »

– Navdeep Bains, ministre du Développement économique

Ottawa pose toutefois quatre conditions pour investir dans Bombardier, dont le maintien d’emplois de qualité au Canada. L’annonce d’hier concernant 7500 pertes d’emploi – dont 2000 au pays – ne change pas la réflexion d’Ottawa à ce sujet. « C’est le point central de nos discussions. […] Nous voulons nous assurer d’avoir les conditions pour garder les emplois au Canada », dit le ministre Bains, qui ne croit pas que l’annonce d’hier créera des pressions accrues pour conclure une entente. « Je sens la pression depuis le jour 1, car c’est une entreprise tellement importante, un secteur tellement critique pour notre économie. »

Outre qu’il veut garder les emplois au pays, Ottawa veut s’assurer que la recherche et développement (R & D) de Bombardier reste au Canada, que le siège social reste au Canada et que l’entreprise ait du succès à long terme (Ottawa a des réserves touchant les actions à droit de vote multiple de la famille Beaudoin-Bombardier).

L'opposition se questionne

À Ottawa, les partis de l’opposition se demandent si une aide plus rapide du fédéral aurait permis de sauver les emplois. « Il n’y a peut-être pas un lien direct, mais peut-être que oui aussi. C’est clair qu’à partir du moment où on répond à cet appel criant de Bombardier depuis des mois, eh bien, on aide la structure de la compagnie », dit le député néo-démocrate Robert Aubin. Le Bloc québécois est plus catégorique. 

« C’est effrayant, ce qui arrive à Bombardier, dit le député bloquiste Gabriel Ste-Marie. Comme l’entreprise manque de liquidités avec la Série C, elle est obligée de couper partout. » 

Les conservateurs attendent de voir une entente avec Bombardier avant de prendre position, mais ils auraient aimé que le gouvernement autorise l’expansion de l’aéroport Billy-Bishop à Toronto – ce qui aurait permis à la compagnie d’aviation Porter d’acheter des avions de la C Series.

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