Conférence

L’estime de soi, le combat de Sophie Grégoire 

Créer une communauté, aider à la connaissance de soi, établir un dialogue sincère ; les façons de contribuer au bien-être des adolescentes – le cheval de bataille de Sophie Grégoire – sont nombreuses. Hier, à Montréal, elle a expliqué le rôle de l’organisme Fillactive, une fondation dont elle est la porte-parole qui aide les filles de 12 à 17 ans à adopter un mode de vie sain. Voici, en cinq thèmes, un résumé de cette conférence, offerte dans le cadre du forum Femmes, leadership et communication organisé par Infopresse.

Génération anxieuse

« J’ai des conversations avec des filles et elles me disent : nous ne sommes pas bien, nous ne nous sentons pas bien lorsque nous lisons des magazines qui nous disent comment être et de quoi avoir l’air. Ça ne nous rend pas vraiment heureuses, dit Sophie Grégoire. […] Quand nous vivons avec cette quête d’une perfection qui n’existe pas, nous créons une génération anxieuse. Une génération qui est déconnectée de son corps. […] D’ailleurs, le Canadian Addiction and Mental Health Centre vient de publier les plus récentes statistiques qui démontrent qu’en Ontario, un adolescent sur trois souffre de troubles d’anxiété de modérés à sévères. C’est énorme. »

Ouvrir le dialogue

« Il y a des conséquences graves de santé physique et mentale à un manque d’exercice. […] C’est tellement important que nous ayons des conversations sincères, que ce soit sur l’exercice, les désordres alimentaires, l’estime de soi, ce que nous pensons de nous-mêmes ou des célébrités. […] Ce que Fillactive veut faire, c’est parler de construction de soi, de connaissance de soi. C’est un grand proverbe, mais “Connais-toi toi-même” est tellement actuel. Comment fait-on pour se connaître quand on vit dans une culture populaire comme la nôtre ? J’ai des frissons chaque fois que je parle de ça, parce que je vois les filles souffrir. Je le vois », confie Sophie Grégoire avec émotion.

Créer des liens

« Fillactive essaie de mettre l’accent sur l’unicité, l’aspect unique de chaque fille, ses capacités à elle. Pendant la course [Fillactive organise des courses pour les filles de 12 à 17 ans], j’ai entendu des filles dire : “Elle, je ne la connais pas, elle est dans une autre classe, pis tsé, je l’aime full bof !” Mais dans des situations d’entraide comme ça, ce n’est pas juste une course de 5 km. Si c’était juste ça, on perdrait les valeurs de Fillactive. Ce que nous voulons, c’est créer une communauté. La fille qu’elle ne connaissait pas, mais qu’elle a vue rusher durant la course, elle va peut-être la prendre dans ses bras à la fin. Nous créons des liens à travers une expérience tellement puissante », dit la porte-parole de Fillactive.

Respect de la femme

« Merci aux hommes d’être ici. C’est avec vous que nous essayons de créer des adolescentes plus en santé et mieux dans leur peau. […] Les choses que les jeunes entendent dans les cours d’école, c’est assez heavy. Il y a un langage violent envers la femme qui est extrêmement dérangeant. Mais, nous le voyons dans les médias, il y a des hommes qui se lèvent et qui disent : hey, ça suffit, ça suffit parce que ce n’est pas nous ! […] C’est une insulte à la beauté, à l’intelligence et au potentiel de la femme, mais c’est aussi une insulte aux hommes de les encabaner dans la locker room conversation, qui est un stéréotype », a soulevé Sophie Grégoire.

Désordres alimentaires

« J’ai commencé ce chemin-là il y a plus de 15 ans, à parler des désordres alimentaires, parce que j’ai décidé de partager mon expérience. Oui, j’étais gênée. Oui, j’avais un petit peu honte et je me demandais comment les gens allaient réagir. La réponse a été exceptionnelle. Elle a été tellement touchante, parce qu’il y a tellement de jeunes femmes qui souffrent », a conclu la conjointe du premier ministre du Canada.

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