Enseigner l’indépendantisme

quand L’espoir d’un pays naît à l’école

Comment est enseignée l’histoire nationale dans les contrées marquées par l’indépendantisme ? En Catalogne, les enseignants se sont récemment fait accuser d’endoctriner les élèves pour mieux les convertir. En Écosse, ce sont plutôt les manuels scolaires qu’il a fallu adapter à la montée du sentiment nationaliste. Et au Québec, les enseignants souhaitent parler d’identité nationale sans tomber dans la propagande politique.

UN DOSSIER DE NOS COLLABORATEURS À BARCELONE, À ÉDIMBOURG ET À QUÉBEC

« C’est normal qu’en Catalogne, on mette l’accent sur l’histoire catalane »

En Catalogne, le référendum sur l’indépendance du 1er octobre 2017, jugé illégal par Madrid, a profondément divisé la société. Surpris du résultat du vote pour la séparation, des opposants au mouvement séparatiste catalan tentent d’expliquer la montée du sentiment nationaliste. Et si les écoles catalanes endoctrinaient les élèves avec des manuels scolaires soutenant l’indépendance ?

Barcelone — « Les politiciens catalans ont planifié de manipuler l’enseignement dans les écoles pour manipuler les masses et favoriser la cause indépendantiste en vue d’un vote sur l’indépendance », dénonce sans hésitation Antonio Jimeno Fernández, président d’AMES, un syndicat d’enseignants catalan à l’origine de deux rapports controversés sur l’endoctrinement des élèves en Catalogne.

L’année dernière, après avoir reçu des courriels d’enseignants et de parents dénonçant le contenu à caractère nationaliste et indépendantiste de certains manuels scolaires, le syndicat a décidé d’analyser 16 manuels d’histoire catalans et de les comparer à 4 manuels utilisés dans d’autres régions espagnoles.

Pour l’organisme qui représente un peu moins de 300 enseignants en Catalogne, pas de doute, les manuels utilisés dans les écoles catalanes favorisent un endoctrinement idéologique au profit de la cause indépendantiste.

« Certains livres, par exemple, racontent que les Romains sont arrivés en Catalogne quelques siècles avant Jésus-Christ, ou encore que les habitants de la région de l’époque étaient déjà indépendantistes. C’est complètement gratuit de faire référence à la Catalogne de cette manière, puisqu’à l’époque, la Catalogne n’existait même pas », explique l’enseignant à la retraite, attablé à un café de Barcelone.

À la suite de la publication des rapports du syndicat, l’ex-ministre espagnol de l’Éducation Íñigo Méndez de Vigo, du gouvernement conservateur de l’ancien président Mariano Rajoy, a commandé une autre étude visant à faire la lumière sur le sujet. Le rapport réalisé par l’Alta Inspección del Estado (la Haute Inspection de l’État), un organisme rattaché au ministère de l’Éducation, n’a cependant jamais été rendu public.

Des accusations controversées

Pour plusieurs enseignants de la région, ces accusations d’endoctrinement ne sont pas une surprise. Certains y voient d’ailleurs une tentative du gouvernement et des opposants au mouvement souverainiste de trouver des coupables à la montée de l’indépendantisme en Catalogne.

« Je ne suis pas indépendantiste, mais ces accusations me paraissent ridicules, lance Carles Bort, qui enseigne l’histoire dans la région de Barcelone depuis 37 ans. Cela fait longtemps que l’extrême droite parle d’endoctrinement, mais depuis le référendum, ce discours s’est étendu à toute la droite parce qu’ils essaient d’expliquer ce qui est en train de se passer. »

« C’est normal qu’en Catalogne, on mette l’accent sur l’histoire catalane », ajoute-t-il.

En tant que région autonome, la Catalogne jouit d’une autonomie en matière d’éducation qui lui a permis de mettre sur pied un programme d’immersion linguistique faisant du catalan la langue d’enseignement principale dans la région et de gérer elle-même son curriculum éducatif.

« En tant qu’éditeurs, on essaie de produire des manuels qui reflètent les spécificités historiques de chaque région du pays. Sinon, nous ne vendrions pas de livres », affirme Antonio Garrido González, président de l’Association des éditeurs de la Catalogne et directeur général de la maison d’édition Edebé.

« Nous ne croyons cependant pas qu’il soit possible d’endoctriner avec des manuels scolaires puisqu’il ne s’agit que d’outils à la disposition des enseignants. »

— Antonio Garrido González

Pour l’historien et spécialiste de la Catalogne Enric Ucelay-Da Cal, l’enseignement des particularités culturelles régionales touche toutes les régions autonomes du pays.

« La perspective historique de l’Espagne a toujours été très nationaliste. Donc si vous montrez un manuel scolaire catalan à quelqu’un qui n’est pas de la région, il est possible qu’il se dise : “Mais qu’est-ce que c’est que ça ! ?” Cependant, les manuels d’histoire catalans ne sont pas plus scandaleux que ceux des autres régions autonomes du pays. Il y a plusieurs manières de raconter la même histoire. »

Un climat politique tendu, jusque dans les salles de cours

Installé dans sa salle à manger, Francisco Oya aligne sur la table différents manuels qu’il utilise pour enseigner. « Ces manuels déforment complètement l’histoire », affirme l’enseignant de niveau secondaire.

En janvier dernier, Francisco a été réprimandé par la direction de son école après avoir évoqué en classe les discours racistes tenus par certains leaders catalans à travers l’histoire. « Ce sont des élèves qui soutiennent l’indépendance qui se sont plaints à la direction. Le directeur de l’école est indépendantiste. Il a appelé un inspecteur qui est venu m’observer en cours. Puis, il a appelé un journal indépendantiste qui a publié un article m’accusant d’homophobie et de machisme pour me discréditer », raconte-t-il.

L’enseignant, qui encourt une suspension de six mois sans solde, est persuadé que l’école catalane endoctrine ses élèves. Il dénonce également le silence auquel sont contraints les enseignants qui voudraient dénoncer le phénomène.

« L’endoctrinement est un phénomène que j’observe depuis que j’ai commencé à enseigner en 1984. Mais ça va en empirant. Les enseignants n’osent pas parler parce qu’ils ont peur qu’il leur arrive la même chose qu’à moi, ou de perdre leur emploi », explique-t-il.

Les enseignants opposés à l’indépendantisme ne sont pas les seuls à craindre des représailles. Après le référendum, des médias ont rapporté des cas d’enseignants ayant été dénoncés pour avoir affiché leur soutien au mouvement souverainiste.

Laia Orozco, une étudiante en développement international de 23 ans originaire de Barcelone, considère que ces dénonciations sont une atteinte à la liberté d’expression envers le système scolaire catalan.

« Les écoles ont peur des représailles. Nous n’avons plus d’endroit où parler de manière critique de ce qui est en train de se passer dans notre société. Nous sommes une jeune démocratie. Nos parents ont vécu sous Franco. Tout cela est très dangereux », dit-elle, inquiète.

Des héros catalans

Mercè Rodoreda i Gurguí

Née à Barcelone en 1908, Mercè Rodoreda i Gurguí est l’un des auteurs catalans les plus prolifiques et les plus appréciés dans le monde. Témoin des évènements historiques les plus importants du XXe siècle, notamment la guerre civile espagnole en Catalogne et la Seconde Guerre mondiale en France, Mercè Rodoreda i Gurguí a créé une œuvre aujourd’hui traduite en 27 langues. Son roman La place du diamant, écrit en 1962, est considéré comme le plus important de la littérature catalane d’après-guerre.

Lluís Companys

Homme politique catalan né le 21 juin 1882, Lluís Companys est l’une des figures les plus marquantes de l’indépendantisme en Catalogne. En 1934, Lluís Companys déclare l’État catalan de la République fédérale espagnole, proclamation perçue comme une déclaration unilatérale d’indépendance par l’Espagne, qui envoie l’armée pour reprendre le contrôle de la généralité de Catalogne le lendemain même. Durant la guerre civile espagnole, Companys s’exile en France, avant d’être livré par la Gestapo au régime franquiste et fusillé au château de Montjuïc.

Antoni Gaudí

Roi incontesté du modernisme catalan, Antoni Gaudí est l’architecte le plus célèbre d’Espagne. Né en Catalogne en 1852, Gaudí est connu pour son architecture atypique et ses univers féeriques et fantasmagoriques. Le célèbre architecte a créé certains des monuments les plus visités du pays tels que le parc Güell, la casa Milà et la casa Batlló. Plusieurs de ces œuvres ont d’ailleurs été inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

« On ne sait jamais ce qui se dit dans une classe, une fois la porte fermée »

En Écosse, c’est surtout la montée du nationalisme qui a influencé l’enseignement de l’histoire, et non l’inverse, selon les observateurs. Explications.

Édimbourg — L’œuf ou la poule ? Pour l’historien Thomas Devine, pas de doute : c’est bien la poule.

Il y a 40 ans, l’histoire de l’Écosse était à peine enseignée dans les écoles écossaises. On abordait bien sûr des moments clés, comme l’Acte d’union avec l’Angleterre (1707), et des personnages célèbres comme William Wallace (Braveheart) ou Marie Stuart. Mais l’Écosse n’était qu’un point de détail dans un programme plutôt tourné vers la Grande-Bretagne en général, et l’Angleterre en particulier.

« Au milieu des années 60, un de mes professeurs a déjà dit que l’histoire de l’Écosse contemporaine était moins étudiée que l’histoire du Yorkshire, lance Devine, dont les écrits sont bien connus au pays du tartan. En d’autres mots, l’enseignement de l’histoire écossaise n’était ni répandu, ni systématique, ni requis dans le curriculum. Pourtant, l’éducation relevait des compétences régionales… »

Les choses n’ont commencé à changer qu’à la fin des années 80, moment où le fait écossais est devenu plus important, voire dominant, dans les livres d’histoire.

Selon Thomas Devine, ce renversement de situation serait le résultat de la montée du nationalisme écossais, observée au cours des 20 années précédentes.

Il faut savoir qu’à partir des années 60, l’Écosse se sent moins à l’aise dans son association avec l’Angleterre. Après avoir bien profité de son statut au sein de l’Empire britannique, elle s’avère incapable de se réinventer sur le plan industriel. Ses difficultés économiques se traduisent par un rejet partiel de l’entité britannique et par l’éveil d’une conscience purement écossaise, voire d’un sentiment national, jusque-là assez timide.

Cet « éveil » ouvre la voie à la montée du SNP (Parti national écossais, actuellement au pouvoir) et mène à la création d’un nouveau Parlement écossais en 1999. Par la bande, il provoque aussi un plus grand intérêt du monde scolaire pour l’histoire locale, avec ses enjeux et ses particularités de « société distincte ».

« Le déferlement de nouvelles recherches sur la question a influencé l’espace public, médiatique et, bien sûr, l’enseignement. »

— Thomas Devine

« Ce n’est donc pas l’enseignement de l’histoire qui a inspiré la montée de l’indépendantisme, mais l’éveil nationaliste qui a contribué à la construction du récit national, ajoute M. Devine. Récit qui, en retour, a été très important pour le renforcement de l’identité écossaise. »

Un enseignement neutre

Aujourd’hui, l’histoire de l’Écosse est non seulement enseignée, mais obligatoire dans les écoles secondaires. En revanche, l’approche se veut résolument neutre sur le plan politique.

« Pas question de présenter les Écossais comme des victimes. Ce n’est pas aussi simple que ça. L’objectif est de rester équilibré », confirme Chris Mackay, président de l’Association écossaise des professeurs d’histoire (SATH).

Certes, rien ne peut empêcher un enseignant de transmettre ses idées personnelles pendant ses cours. Comme le dit Aileen Robb, enseignante en histoire dans une école secondaire d’Édimbourg, « on ne sait jamais ce qui se dit dans une classe une fois la porte fermée. Et on ne sait jamais quelle direction peuvent prendre les échanges avec les élèves. Surtout pendant des moments plus tendus comme le référendum de 2014 ».

Mais le programme est construit de telle façon, dit-elle, qu’il faudrait vraiment « faire exprès » pour y injecter des opinions politiques.

Ce qui n’empêche pas les jeunes d’avoir des opinions bien tranchées.

Dans sa classe, dit-elle, beaucoup d’élèves ont « le cœur à gauche » et un faible pour le SNP, social-démocrate. Un trait typiquement écossais, le pays étant marqué par une longue culture ouvrière.

Sont-ils pour autant indépendantistes ? Pas forcément, nuance l’enseignante. « Mais nous sommes à Édimbourg, qui n’est pas une ville très nationaliste. C’est sans doute différent à Glasgow ou à Dundee. »

Le Brexit à la rescousse

Tom Devine, lui, se dit convaincu que l’indépendance n’est qu’une question de temps. Car les nouvelles générations, contrairement aux anciennes, se sentent beaucoup plus écossaises que britanniques.

Il croit en outre que l’actualité finira par jouer en faveur de la cause souverainiste.

Les Écossais ont voté à une très grande majorité (62 %) contre le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (Brexit). Le plan de divorce proposé en novembre par la première ministre britannique Theresa May a été très mal reçu par la première ministre d’Écosse Nicola Sturgeon, chef du SNP (indépendantiste).

Cette dernière a déclaré que cet accord aurait un impact « dévastateur » sur les emplois et les investissements en Écosse, et dénoncé le fait que l’Irlande du Nord, qui a aussi voté majoritairement contre le Brexit, pourrait profiter d’un traitement particulier sur le plan des échanges commerciaux.

Selon Tom Devine, ce mécontentement pourrait ouvrir la voie à un second référendum, possiblement dans les « six mois à un an » suivant le Brexit, ce qui permettrait à l’Écosse d’en finir une fois pour toutes avec un Royaume avec lequel elle se sent de plus en plus désunie.

« La vaste majorité des électeurs écossais n’en peuvent plus de la médiocrité et de l’incompétence des gouvernements de droite à Westminster, dit-il. Voilà ce qui allume le feu indépendantiste par ici… Bien plus que les livres d’histoire ! »

Des héros écossais

William Wallace

Personnifié au cinéma par Mel Gibson dans le film Braveheart, William Wallace reste l’incarnation de la résistance écossaise face à l’envahisseur anglais. Héros de la première guerre d’indépendance écossaise (1296-1328), Wallace, né en 1270, a notamment défait les Anglais à la bataille de Stirling. Capturé en 1305, il est pendu, émasculé et démembré, avant que les différentes parties de son corps ne soient exposées aux quatre coins de l’Angleterre, à titre d’« exemple ». Il a, depuis, atteint une dimension légendaire.

Mary Stuart 

Reine d’Écosse par le sang et reine de France par alliance, Mary Stuart se trouve mêlée aux guerres de religion qui divisent l’Europe au XVIe siècle. Exilée en Angleterre, cette catholique née en 1542 est perçue comme une menace par sa cousine protestante, Élisabeth Ire, reine d’Angleterre, qui la fait emprisonner pendant 18 ans. Accusée de complot, elle est décapitée en 1587, dans une exécution sanglante à la limite de l’horreur. Un destin tragique qui contribuera à son image romantique.

Elsie Inglis

Pionnière du féminisme en Grande-Bretagne, Elsie Inglis est née en Inde en 1864 de parents d’origine écossaise. Dès 1906, alors qu’elle est diplômée en médecine à Édimbourg, elle participe à la mise sur pied de la Fédération des suffragettes écossaises. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Inglis crée, contre l’avis de son gouvernement, un service hospitalier féminin qui s’installe sur le front serbe. Arrêtée par les Allemands, elle est libérée en 1916, puis rentre en Écosse, où elle meurt du cancer en 1917. Elle figure aujourd’hui sur les billets de 50 livres écossais.

Enseigner l’indépendantisme
Nationalistes, mais pas propagandistes

Au Québec, quelle est l’approche des enseignants en histoire ? Est-elle nationaliste ? Souverainiste, même ? Alexandre Lanoix est un spécialiste de l’enseignement de l’histoire qui s’intéresse à la formation des identités nationales. Récemment, il a publié Matière à mémoire - Les finalités de l’enseignement de l’histoire du Québec selon les enseignants, livre dans lequel il aborde la façon dont on enseigne l’histoire du Québec selon les enseignants. Nous lui avons parlé cette semaine.

D’où vient votre intérêt pour étudier la perception qu’ont les profs d’histoire du Québec de leur façon d’enseigner notre histoire nationale ?

Depuis près de 10 ans, beaucoup de personnes ont critiqué la réforme scolaire concernant l’enseignement de l’histoire. Ils ont jugé qu’elle dénationalisait l’histoire et ils craignaient qu’à long terme, ce nouveau cursus scolaire mène à une érosion de l’identité nationale.

Avant l’implantation de la réforme aux cours d’histoire du secondaire, les médias avaient eu accès à une première version du document de travail dans lequel on minimisait plusieurs éléments jugés importants de l’histoire du Québec, comme la Conquête. À l’époque, ça avait déclenché un tollé. Rapidement, le gouvernement Charest avait fait ajouter un chapitre sur ce sujet, mais ça n’avait pas satisfait les gens qui étaient opposés au nouveau programme. Il a tout de même été mis en application.

Au final, on n’avait toujours pas beaucoup de données pour mesurer si ce nouveau programme avait modifié la façon dont on enseigne l’histoire au Québec. J’ai créé un questionnaire que j’ai distribué à un grand nombre d’enseignants pour y voir plus clair.

Que vous ont-ils répondu ?

Essentiellement, les enseignants qui ont répondu au questionnaire jugent prioritaire d’éviter d’être des outils de propagande politique. Ils enseignent toutefois l’histoire avec un souci d’identification à la nation, mais ils utilisent plein de moyens pour ne pas tomber dans la politique partisane. Ils ne veulent d’ailleurs pas que leurs élèves sachent quelles sont leurs allégeances politiques.

Selon mes données, cette peur qu’avaient certains que l’enseignement de l’histoire soit désincarné de la société québécoise [n’était pas fondée]. Ça ne s’est pas avéré.

La transmission de la mémoire, du récit de l’histoire du Québec, c’est vraiment prioritaire pour les enseignants. Aucun enseignant n’a délaissé cet aspect. Or, il n’est pas question pour eux de faire une promotion ouverte de la souveraineté du Québec. L’identification à la nation québécoise et l’indépendance du Québec, ils jugent que ce n’est pas du tout la même chose.

Vous êtes-vous également penché sur la façon dont on enseigne l’histoire ailleurs au Canada ?

Pas dans le cadre de ce livre, mais je me suis intéressé à la question par le passé. À l’échelle canadienne, il y a des gens qui disent qu’il y a trop de disparités dans la façon dont on enseigne l’histoire au pays. Certains croient qu’il y a trop de querelles et qu’on devrait enseigner la même histoire à tous les Canadiens pour qu’on soit plus heureux d’être Canadiens ensemble…

Évidemment, personne n’embarque dans ça. Il y a de nombreuses disparités régionales à l’intérieur d’un même pays au niveau de l’histoire. Les francophones hors Québec ont leur propre histoire, qui est aussi différente d’une province à l’autre. Puisque l’éducation est de toute façon de compétence provinciale, chaque province a son programme. En Colombie-Britannique, par exemple, le régime français et la Nouvelle-France, c’est presque une note de bas de page.

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