Il a l’habitude des hommages, mais celui-ci est particulièrement mérité. Quand la situation semblait sans issue, il en a trouvé une. 

Il n’a pratiquement pas touché au ballon et a raté sa seule chance digne de ce nom sur une passe d’Alejandro Silva à la 17e minute. 

La défaite de 2-1 face à l’Atlanta United FC déçoit, c’est évident, mais l’Impact peut presque dire mission accomplie. La manière de perdre a fait bonne impression. Dans les circonstances, jamais le club n’a paru hors de son élément. 

« On ne va pas se cacher derrière ça », a tout de même expliqué Saphir Taïder. Dans une autre soirée marquée par son dynamisme, le Français a été frappé d’un malaise à l’adducteur gauche. Son état sera réévalué aujourd’hui. 

« C’est le football de haut niveau, on est préparés pour ça. Même s’il y avait de la fatigue, on aurait pu faire un peu mieux. Sur le plan technique, on a perdu trop de ballons, mais ça reste positif. »

« On a fait belle figure contre l’une des meilleures équipes de la ligue. » — Saphir Taïder

L’Impact termine sa folle séquence avec une fiche de 2-2-1 en MLS, en plus d’une élimination en demi-finale du Championnat canadien. Les deux défaites en MLS sont survenues contre New York City FC, puis hier contre Atlanta, les deux meilleurs clubs de l’Association de l’Est. Rémi Garde est venu défendre le résultat, même s’il était suspendu et avait été remplacé hier par l’entraîneur des gardiens Joël Bats. 

« Ce sont des matchs qui nous font grandir quand on joue contre des équipes devant au classement. On a encore appris. Les deux défaites sont contre des équipes bien établies dans la ligue et qui ont des moyens tout à fait disproportionnés par rapport aux nôtres. La logique des budgets ou de la feuille de match est respectée, mais ce soir, l’Impact a fait preuve de générosité.

« Quand on pense que mercredi on a eu un match difficile sur le synthétique, on a voyagé dans la nuit, on a eu deux jours de récupération pour jouer contre l’une des meilleures équipes de la MLS, je regrette de ne pas avoir eu une journée de préparation de plus ou même une semaine complète de plus. » 

Piatti en vedette 

Le premier signal d’alarme est arrivé à la 28e minute. Le gardien Evan Bush a été sublime d’abord face à Miguel Almirón, seul devant lui, puis face à Héctor Villalba sur le retour. Dès lors, le meilleur club de la MLS a fait honneur à son titre. 

Trois minutes plus tard, Villalba récupérait un ballon profond, puis servait au centre pour la tête de l’exceptionnel Josef Martinez. Le défenseur de l’Impact Rudy Camacho a bien tenté de dévier de la tête, mais il lui a manqué un brin d’impulsion. Martinez a fait ce qu’il fait de mieux, avec un 23e but en 23 matchs. Atlanta a dominé le dernier quart d’heure de la première mi-temps. 

Puis le ciel s’est assombri, les éléments se sont déchaînés pendant plus d’une heure. Chapeau au responsable musical, qui a balancé à la foule un medley sur le thème de la pluie et des éclairs. La pause a ragaillardi l’Impact. Les locaux ont connu une dizaine de minutes de feu au retour. Ignacio Piatti, le diable au corps depuis un moment déjà, a brillé de tous ses feux. 

Mais Martinez a remis ça à la 57e minute avec un but d’une désarmante simplicité. Franco Escobar a lancé Julian Greissel, qui a tiré en pleine poitrine de Bush. Escobar a tiré de nouveau, mais Jukka Raitala a sauvé un but sur la ligne. Martinez n’a eu qu’à pousser ensuite le ballon libre pour son 24e. 

« On a fait le match qu’on pouvait faire, a reconnu Garde. On est très déçus du résultat. Je pense qu’on pouvait faire mieux. Mais je savais, quand j’ai vu le calendrier, avec ce qu’on devait faire avant de jouer Atlanta, que ce match serait difficile. Il l’a été. On aurait pu obtenir un meilleur résultat, mais ça aurait été un exploit. Atlanta a des atouts impressionnants et maîtrise très bien son sujet. » 

Tout de même, Piatti a fait plaisir aux spectateurs détrempés avec un but à la 87e minute. Alejandro Silva l’a repéré, étrangement seul à la gauche du filet. Le tir a fait mouche. C’était la contribution logique du meilleur joueur sur le terrain, hier, au centre de tous les combats avec Taïder et Silva. Dommage, Matteo Mancosu manquait encore à l’appel. 

« Je ne suis pas ici pour me plaindre, je suis ici pour trouver des solutions avec les joueurs dont je dispose, a dit Garde, réaliste. Je regarde tous les joueurs sur le terrain, ils ont tout donné. Ils avaient beaucoup de vitalité et j’y accorde une grande importance. »