Déficience physique

Un camp d’été comme (et pas comme) les autres

Pour ce jeune campeur, c’est l’euphorie : le vent qui souffle contre sa peau, l’eau qui l’asperge, le grondement du bateau, les encouragements des moniteurs-accompagnateurs… Le visage illuminé d’un sourire sans filtre, le garçon est transporté hors de l’équipement adapté jusqu’à son fauteuil roulant une fois son tour de ski nautique terminé. C’est le genre d’expériences magiques que réserve le Camp Massawippi à ses clients aux besoins particuliers.

Un camp où les handicaps n’existent pas

Situé à Ayer’s Cliff, en Estrie, le Camp Massawippi héberge des jeunes vivant avec une déficience physique — personnes à mobilité réduite, non voyantes, malentendantes… —, combinée pour certains d’entre eux à une déficience intellectuelle. «  Ces gens vivent avec certains défis, mais au camp, il n’y a pas de situation de handicap  », explique Suzanne Cloutier, directrice générale de l’endroit. Les rues et les sentiers sont asphaltés pour les fauteuils roulants, et tous les bâtiments sont équipés de rampes d’accès ainsi que d’équipements adaptés.

Reproduire l’expérience des camps d’été

Depuis les berges du lac Massawippi, l’endroit offre les mêmes activités classiques que d’autres camps de vacances : feux de camp, théâtre, bricolage, plage, sports, camping, etc. «  Tout est adapté pour des personnes qui bougent moins bien ou qui ne communiquent pas oralement  », souligne Suzanne Cloutier. Une patinoire asphaltée, don de la Fondation des Canadiens pour l’enfance et d’Opération Enfant Soleil, sert au basketball en fauteuil roulant. Un fauteuil Hippocampe aide à déplacer les vacanciers à mobilité réduite jusque dans l’eau, où ils peuvent pratiquer le ski nautique grâce à de l’équipement adapté.

Un employé par vacancier et un service bilingue

Réunissant des moniteurs spécialement formés, des infirmières, des sauveteurs nationaux, des préposés à l’entretien ainsi que du personnel responsable d’un service de traiteur, l’équipe dévouée du Camp Massawippi compte environ un employé pour chaque vacancier. «  Dans la plupart des camps, selon l’âge, on voit plutôt des ratios de 1 : 8 à 1 : 15  », compare la directrice générale. Celle-ci ajoute que tous les intervenants doivent savoir s’exprimer en français comme en anglais, pour le mieux-être des campeurs.

Des moments précieux pour tous

Les vacanciers ont l’occasion de vivre des expériences d’une grande richesse. Lise Dupont, mère d’un garçon atteint de paralysie cérébrale, raconte : «  Ici, Cédric peut interagir avec la nature, se faire des amis, chanter autour du feu et pratiquer des sports nautiques. Il vit son été sans limites  !  » La formule apporte également un certain répit aux familles. «  Comme parents, on aime nos enfants, mais on est aussi heureux de pouvoir s’offrir des vacances en couple  », ajoute Suzanne Cloutier, directrice générale du Camp Massawippi.

Un camp de jour à Montréal

En plus d’offrir le transport par autobus adapté de Montréal jusqu’au site d’Ayer’s Cliff, le Camp Massawippi organise un camp de jour à même la métropole, avec service de garde et animation. « C’est une expérience qui s’adresse aux enfants et jeunes adultes vivant avec une déficience physique, avec des besoins d’assistance pour les activités de la vie quotidienne », précise Mme Cloutier.

Moniteurs recherchés  !

Comme tant d’entreprises, le Camp Massawippi est lui aussi touché par la pénurie de main-d’œuvre. Résultat : il cherche activement du personnel. Pour tous ceux qui aspirent à devenir infirmiers, psychologues, éducateurs spécialisés, thérapeutes ou médecins, cette expérience de travail vient confirmer le choix de vocation. Les gens qui répètent l’expérience d’année en année se voient confier de nouveaux défis, en plus de développer leurs compétences. «  J’aime accueillir les nouveaux employés, mais surtout les voir repartir en tant qu’humains encore plus complets  », dit Suzanne Cloutier.

Merci à la Fondation Habilitas

Par son propre appui financier comme par son aide à l’obtention de subventions, la Fondation Habilitas se veut un précieux partenaire du Camp Massawippi. La directrice générale invite les lecteurs à faire preuve de générosité : «  Dans un camp comme le nôtre, tout est décuplé en ce qui a trait aux coûts, et la Fondation ainsi que ses donateurs généreux nous permettent d’offrir une expérience inoubliable auparavant hors de portée pour ses campeurs à besoins spéciaux », mentionne-t-elle.

Courts séjours pour la relâche et pour Pâques

Du 2 au 6 mars et du 10 au 13 avril, l’équipe de moniteurs offrira aux jeunes des camps de répit avec hébergement dans des bâtiments chauffés et déneigés. Pour les parents qui hésitent à se séparer de leur enfant, il s’agit d’un bon moyen de vivre une expérience de courte durée avant un séjour plus long.

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