1. Le format

Les courses se déroulent sur des circuits fermés de 2,5 à 3,5 km avec des revêtements multiples (sable, boue, asphalte, gazon, neige). Des obstacles naturels ou artificiels (planches, talus, fosses, haies) forcent souvent les coureurs à descendre de selle et à courir, parfois leur monture sur l’épaule. Ils doivent donc allier qualités techniques et physiques. Les épreuves durent de 40 à 50 minutes pour les femmes et un peu plus d’une heure pour les hommes. Un commissaire détermine le nombre de tours selon le temps requis pour franchir les deux premières boucles.

2. Le matériel

Le vélo de cyclo-cross ressemble en plusieurs points à celui de route. Il se distingue par une fourche et des haubans plus larges, pour laisser passer de plus gros pneus et la boue qui peut s’y coller. Le cadre est aussi généralement moins long, offrant une meilleure manœuvrabilité. L’usage de freins à disque est devenu la norme depuis quelques années. Particularité d’une course de cyclo-cross : il est permis de changer de vélo aussi souvent que voulu. L’accumulation de boue peut en effet causer des bris mécaniques et alourdir la monture de 10 kg. Pendant une épreuve, les mécanos jouent donc un rôle crucial dans l’entretien et le nettoyage des vélos.

3. La culture

La Belgique, en particulier la Flandre, et, dans une moindre mesure, les Pays-Bas sont les deux puissances du cyclo-cross. Les événements attirent des milliers de spectateurs qui viennent faire la fête dans les villages pendant un week-end. « En Belgique, il y a trois ou quatre personnes de large tout le long du parcours. C’est un autre monde », souligne Maghalie Rochette. Le nord-est des États-Unis a aussi une forte tradition et la popularité du sport a connu un sommet au milieu des années 2000. Deux Coupes du monde sont disputées chez nos voisins du Sud. Montréal devait en accueillir une en 2015, mais le projet a été abandonné pour des raisons financières.

4. Les champions

Retraité depuis l’an dernier, le Belge Sven Nys a dominé le cyclo-cross dans les années 2000, remportant sept fois le classement de la Coupe du monde et deux titres de champion mondial. Son compatriote Wout van Aert et le Néerlandais Mathieu Van der Poel, âgés de 22 ans, lui ont succédé et s’annoncent comme les grands favoris des Mondiaux au Luxembourg. Chez les femmes, représentées aux Mondiaux depuis 2000, Marianne Vos, gagnante de la dernière Coupe du monde, tentera d’améliorer son record de sept médailles d’or. Plusieurs champions de cyclo-cross excellent aussi sur la route, comme le Tchèque Zdenek Stybar et le Néerlandais Lars Boom.

5. La pionnière

Lyne Bessette a contribué à populariser le cyclo-cross au Québec. À l’invitation de son mari Tim Johnson, multiple champion américain, elle a pratiqué le sport de 2001 à 2008. Elle est montée sur le podium à quelques reprises en Coupe du monde et a établi un record aux États-Unis en remportant 13 courses consécutives. « J’ai fini 10e aux Championnats du monde de 2007, rappelle la double olympienne sur route. J’étais dans la forme de ma vie, mais je suis tombée malade. » Elle constate une résurgence de la discipline, qu’elle attribue à l’attrait des chemins de terre pour les rouleurs inquiets de leur sécurité sur les routes asphaltées.

Cyclisme Canada

Le cyclo-cross est le parent pauvre du cyclisme au pays. Le « programme » de Cyclisme Canada est entièrement financé par des commandites, des dons et les athlètes eux-mêmes. Un comité auquel Maghalie Rochette siège a cependant été créé. La fédération met aussi à disposition une base d’entraînement en Belgique. « Bien que le cyclo-cross n’est pas une discipline olympique, nous avons vu un nombre croissant d’athlètes qui prennent part à ce sport, qui est un beau complément au vélo de montagne », a indiqué le directeur haute performance Jacques Landry dans le communiqué annonçant la sélection de 11 coureurs pour les Mondiaux. « Ce nouvel intérêt pour le sport nous permet d’améliorer la qualité des coureurs qui participent à des événements tels que les Coupes du monde et les Championnats du Monde. » En plus de Rochette, le champion national Jérémy Martin, de Québec, et Cindy Montambault, de Val-David, représenteront le Canada dans la catégorie élite à Bieles.

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