Personnalité de la semaine

Lysanne Richard

Le goût du dépassement de soi. C’est ce qui motive Lysanne Richard. Le 4 décembre dernier, son travail et sa détermination ont été récompensés alors qu’elle était nommée athlète féminine de l’année en plongeon de haut vol au gala de la Fédération internationale de natation amateur (FINA). L’athlète montréalaise est notre personnalité de la semaine.

C’était la première fois qu’un athlète canadien remportait un prix au gala de la FINA, qui réunit six sports aquatiques, dont le plongeon de haut vol. Dans ce type de plongeon, les sauts se font de plateformes de 20 à 23 m de hauteur chez les femmes, et de 27 m chez les hommes. Autre particularité : les plongeurs entrent dans l’eau par les pieds, et non la tête.

« De cette hauteur, on prend énormément de vitesse et l’impact serait trop grand pour la tête », explique la plongeuse.

Lysanne Richard est la seule Canadienne à participer à des compétitions internationales dans cette discipline, soit dans le réseau de la FINA, où elle est première au monde, soit dans le circuit Red Bull Cliff Diving, où elle s’est classée deuxième cette année, devancée par une plongeuse australienne. Elle s’entraîne au Stade olympique, où elle peut avoir accès à une plateforme située à 17 m de hauteur.

Du cirque au plongeon

Native de Chicoutimi, elle a commencé le plongeon à l’adolescence, avec les Dauphins d’Alma et les Otaries de Jonquière. Au secondaire, elle est allée vivre et étudier à Québec pour pouvoir suivre un programme sport-études en plongeon, avant de se diriger vers l’École nationale de cirque pour ses études collégiales. Devenue artiste de cirque, elle a travaillé pendant plusieurs années au Cirque du Soleil. Elle a aussi collaboré avec le Cirque Éloize et Les 7 doigts de la main.

À 35 ans, mère de trois enfants, elle a mis le cirque de côté pour se consacrer davantage au plongeon de haut vol.

« J’ai décidé de laisser passer des occasions en cirque pour donner la priorité à l’entraînement et avoir de meilleurs résultats dans les compétitions de plongeon, dit-elle. J’aime ce sport. Ce que j’adore, c’est le dépassement. L’autre aspect motivant, c’est que c’est devenu un sport de compétition assez récemment, alors il y a énormément de place pour l’amélioration et le développement du sport, surtout pour les femmes. Chaque année, le calibre augmente énormément. »

« Je suis enthousiaste de faire partie des filles qui font évoluer le sport et d’être parmi les premières à faire de nouveaux mouvements. »

— Lysanne Richard

Son objectif pour 2017 : avoir sa meilleure performance aux championnats du monde de la FINA, à Budapest.

« C’est la seule compétition dans laquelle il y a d’autres sports que le nôtre, car le plongeon de haut vol n’est pas encore une discipline olympique. »

« Un beau sport »

Son rêve est que d’autres plongeuses d’ici s’intéressent à ce sport en plein développement.

« C’est une belle avenue pour les plongeuses expérimentées, après avoir fait du plongeon traditionnel. Celles qui n’ont pas pu se rendre aux Olympiques peuvent apprendre la technique, et ce serait une nouvelle façon pour elles de faire de la compétition. C’est un beau sport et je suis certaine que le public va s’y intéresser. Aux compétitions Red Bull, il y a énormément de spectateurs. Lors d’une compétition, en Italie, nous avons 60 000 personnes sur place. »

Il est rare qu’une mère de trois enfants, à 35 ans, s’investisse dans une nouvelle carrière en compétition sportive.

« Si on me compare aux plongeuses traditionnelles, je suis bien plus âgée, mais en plongeon de haut vol, les athlètes de haut niveau en sont souvent à une deuxième carrière. Je suis dans la moyenne d’âge. Pour moi, ç’a été possible parce que j’ai travaillé fort et que j’ai eu confiance en moi. Quand je rencontre des jeunes, c’est le message que je veux passer : il n’y a pas que le talent qui compte, mais aussi, encore plus, l’investissement. Il faut oser sortir de sa zone de confort et travailler fort, et savoir qu’on est capable d’accomplir de grandes choses. »

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