Soccer  L’Impact

« Une performance inacceptable », fulmine Biello

La fragilité d’une équipe se voit dans sa façon de mal exécuter une partition qui semblait écrite pour elle. Prenons l’exemple de l’Impact, version septembre 2017. Après trois défaites de suite, la visite du pauvre Minnesota United FC, exécrable à l’extérieur, aurait dû relancer ses maigres espoirs de séries. Son bon début de match, avec une ouverture du score à la 9e minute, aurait dû lui assurer une belle soirée devant 20 801 spectateurs.

Mais le disque s’est rayé après un penalty manqué par Nacho Piatti (12e minute) avec, en fin de compte, une défaite de 3 à 2 contre l’équipe d’expansion. Véritable camouflet, le résultat est d’autant plus dommageable que le Crew de Columbus s’est fait rattraper, dans les dernières minutes, à Vancouver (2-2). Les Red Bulls de New York, qui comptent cinq points d’avance sur l’Impact, affrontent l’Union de Philadelphie aujourd’hui. « C’est décevant. C’est un match qu’on ne devait pas perdre et on a offert une performance inacceptable », a d’emblée lancé Mauro Biello.

La saison de l’Impact a pris une très mauvaise tangente il y a longtemps, mais le penalty stoppé par Bobby Shuttleworth, et cette défaite, sonne le glas des aspirations montréalaises. La question de mérite, notion certes relativement floue, se pose plus que jamais. Une équipe qui a attendu le tiers de la saison pour enchaîner des victoires mérite-t-elle de participer aux séries ? Une équipe qui s’incline trois fois d’affilée chez elle, malgré une obligation de résultat, mérite-t-elle de prolonger sa saison ? Disons-le, une équipe qui perd contre Minnesota United – 5 points en 12 matchs à l’extérieur – dans un rendez-vous capital est tout simplement à sa place en dessous de la ligne rouge. 

« Il reste six matchs. Je suis toujours optimiste et les possibilités existent mathématiquement, même si ça sera difficile. »

— Patrice Bernier

Le but qui change tout

L’Impact avait pourtant toutes les cartes en main en début de match, avec une ouverture du score de Bernier au sein d’un excellent premier quart d’heure. Mais la tentative manquée de Piatti a tout changé avec, quelques minutes plus tard, un penalty égalisateur de Kevin Molino. Lequel a fait le plus mal ? « C’est une combinaison des deux. À 2 à 0 après 10 ou 15 minutes, ça aurait changé le match, a répondu Samuel Piette. Se prendre un but tout de suite après, alors qu’on dominait, ça change la donne. On a eu un petit down pendant quelques moments. » 

À partir de là, l’Impact a effectivement accusé le coup avec un festival de mésententes, de ballons imprécis et de duels perdus. À la mi-temps, Biello a d’ailleurs recadré ses troupes en demandant plus de courses vers l’avant et de replis défensifs. 

« On ne peut pas défendre comme ça. On pensait que ça allait être facile, après le premier but, et on a oublié de défendre. C’est inacceptable, a-t-il ajouté. Maintenant, ce sont ceux qui vont travailler et courir qui vont jouer. Ce n’est pas assez parce que l’autre équipe n’a rien eu. Ils ont attaqué deux ou trois fois et ils ont compté trois buts. » 

Après 28 matchs, dans un tel moment clé, il est étonnant qu’un entraîneur doive lancer un tel avertissement à ses joueurs. Du coup, peu importe le déroulement des six derniers matchs, l’Impact devra se livrer à un sérieux travail d’introspection à propos de son dernier recrutement hivernal, de son effectif vieillissant et de l’efficacité du message entre le personnel d’entraîneurs et les joueurs.

Fin de match houleuse

Après le troisième but du Minnesota, inscrit par Abu Danladi en arrêt de jeu, le stade Saputo s’est tranquillement vidé. Certains partisans n’ont pas caché leur frustration à l’égard de l’équipe, notamment de Biello. Une altercation a également éclaté, au coup de sifflet final, avec un Victor Cabrera particulièrement remonté.

« Les joueurs sont frustrés. Il y a beaucoup d’émotions dans un match et ils sont frustrés d’avoir perdu de cette manière. Ça arrive, des choses comme ça. »

— Mauro Biello

Le programme de l’Impact sera particulièrement corsé, la semaine prochaine, avec deux déplacements à Toronto et à Atlanta. Rien de rassurant, dans les circonstances, et rien qui laisse présager une remontée…

En hausse

Patrice bernier

À quelques semaines de sa retraite, le capitaine a inscrit son premier but depuis les séries de 2015.

En BAISSE

les penaltys

Jusque-là en réussite depuis son arrivée en MLS, Nacho Piatti a raté deux penaltys cette saison.

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