Bureau d’inspection contractuelle de Longueuil

Marie-Eve Lemieux nommée inspectrice générale

Le Bureau d’inspection contractuelle (BIC) de Longueuil a pris forme hier soir avec la nomination de Marie-Eve Lemieux à titre d’inspectrice générale.

Forte d’une expérience en juricomptabilité auprès de la vérificatrice générale de Montréal et de la commission Gomery, Mme Lemieux entrera en fonction le 19 novembre prochain. Le conseil municipal a entériné son embauche ; elle relèvera du directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil.

Marie-Eve Lemieux avoue sa fascination pour la détection des stratagèmes frauduleux. Longueuil devient son nouveau territoire : elle s’intéressera à tous les contrats accordés par la Ville ainsi qu’à ceux liés aux responsabilités de l’agglomération (évaluation foncière, environnement, eau potable, transports et collecte des déchets, par exemple).

« Tout est à faire »

La jeune femme ne cache pas son enthousiasme, convaincue de pouvoir rétablir la confiance de la population, mais aussi celle des entrepreneurs, face à la Ville. « La crédibilité de la gestion contractuelle a été mise à mal ces dernières années en termes d’équité et de transparence. Il y a place à améliorer les choses », a-t-elle souligné à La Presse.

Concrètement, Mme Lemieux aura à surveiller l’intégrité et la conformité du processus d’attribution des contrats. Le BIC devra également miser sur la prévention et effectuera des enquêtes. « Tout est à faire », lance-t-elle avec le regard intense des gens passionnés par leur travail.

Après huit ans à travailler en vérification, l’idée d’agir en amont du processus d’attribution des contrats lui plaît beaucoup. « Pouvoir être dans l’action plutôt qu’en réaction est un élément qui rend le défi intéressant », précise celle qui a eu la piqûre de la juricomptabilité à la commission Gomery. Elle dit y avoir côtoyé « parmi les meilleurs juricomptables du Canada ».

Quelques années plus tôt, durant sa formation, elle avait découvert cet univers aux côtés de Guylaine Leclerc, qui est maintenant vérificatrice générale du Québec. « C’est grâce à Mme Leclerc que j’ai compris que la juricomptabilité est exactement la bibitte que je cherchais. C’est un bon mélange de questions de droit, d’amour des chiffres et de techniques de police. La juricomptabilité est un art », dit-elle.

un plan à élaborer

Au cours des prochains mois, Marie-Eve Lemieux mettra en place une équipe – probablement des professionnels comme des avocats ou des ingénieurs, par exemple –, mais surtout, elle devra élaborer un plan de travail. Mme Lemieux affirme avoir plusieurs idées à cet égard.

« Une des premières étapes sera de mettre en place une ligne de signalement. C’est un besoin à Longueuil. […] J’aurai aussi à faire un diagnostic. Je connais certains enjeux de Longueuil, mais je devrai rencontrer les gens à l’interne pour identifier où sont les risques de vulnérabilité », ajoute-t-elle.

Le BIC, qui a été officiellement créé en juillet dernier, ne sera pas actif avant plusieurs mois. En fait, Mme Lemieux refuse d’établir un échéancier précis pour l’instant. Ce flou concerne également la publication des futurs rapports du BIC. Mme Lemieux le souhaite, mais aucune décision formelle n’a été prise à ce sujet.

De façon préliminaire, Longueuil a établi un budget de 200 000 $ pour 2018, qui triplera d’ici 2020. Mais des ajustements sont à prévoir d’ici là. La Ville indiquait déjà dans ses documents transmis aux élus qu’« il pourrait être opportun d’envisager que le budget annuel du BIC corresponde à un pourcentage fixe du budget de la Ville ». La présentation prochaine du budget 2019 pourrait apporter un certain éclairage sur la question.

Partage de connaissances

La mise sur pied du BIC n’est pas étrangère aux travaux de la commission Charbonneau, qui a également entraîné la création du Bureau de l’inspecteur général (BIG) à Montréal, du Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval (BIEL) et du Bureau de l’intégrité professionnelle et administrative (BIPA) à Saint-Jérôme. Marie-Eve Lemieux se réjouit que tous ces organismes travaillent de plus en plus en communauté et partagent ainsi des connaissances. Elle entend bien profiter de l’expertise de ses collègues.

Mme Lemieux se voit confier un mandat de cinq ans et touchera un salaire annuel de 145 000 $.

Financement politique

Des amendes de 44 000 $ pour le Syndicat des débardeurs et son vice-président

Le coup de pouce politique du Syndicat des débardeurs et de son vice-président à un confrère du port de Montréal devenu conseiller municipal leur vaut des amendes de 44 000 $.

La preuve découverte par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) et qui a été utilisée par l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec pour sanctionner le vice-président du syndicat, le mois dernier, est sans équivoque. En octobre 2009 et en avril 2010, le comité exécutif du Syndicat des débardeurs SCFP – section locale 375 a voté des résolutions pour assumer les coûts de la participation des syndiqués à des soirées de financement du parti politique Vision Montréal.

Or, le Syndicat des débardeurs n’a pas la qualité d’électeur en vertu de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Cela n’a toutefois pas empêché le syndicat d’appuyer l’ancien collègue de ses membres Mario Blanchet, qui était conseiller d’arrondissement dans Rivières-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. M. Blanchet n’est plus en poste depuis 2013.

L’enquête du DGEQ a abouti en 2014. Trois constats d’infraction ont ainsi été envoyés au syndicat pour avoir fait du financement illégal (deux contributions de 150 $ et une de 100 $). Les faits reprochés se sont produits entre 2010 et 2012.

Une amende de 500 $ a été imposée pour la première infraction. Mais les deux récidives ont entraîné chacune l’amende maximale, soit 10 000 $. Avec les frais, la facture totalisait donc 25 680 $ ; elle a été entièrement payée par le syndicat.

La Presse a tenté de savoir si les frais d’avocats et les amendes avaient été payés à même les cotisations de l’ensemble des débardeurs. Le Syndicat des débardeurs SCFP – section locale 375 n’a toutefois pas rappelé La Presse. Et une visite au bureau syndical n’a pas permis de rencontrer les responsables. Au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui chapeaute le 375, on a indiqué que la responsabilité du dossier relève uniquement de la section locale.

ACTE DÉROGATOIRE À L’HONNEUR

Après le règlement du dossier, le rapport d’enquête du DGEQ a permis à l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec (CPA) de porter plainte contre Sylvain Charron, qui est à l’origine des contributions financières illégales. M. Charron est vice-président du Syndicat des débardeurs. Au moment des faits, il agissait à titre de secrétaire-trésorier. M. Charron est membre de l’Ordre des comptables généraux accrédités du Québec en plus d’être comptable professionnel agréé.

Le 7 septembre dernier, le conseil de discipline de l’Ordre des CPA a rendu une décision au sujet de M. Charron. Après que ce dernier se fut reconnu coupable des trois infractions, il a écopé de trois amendes totalisant 18 000 $.

En formulant une proposition au comité exécutif pour que le syndicat contribue financièrement à Vision Montréal, Sylvain Charron « a commis un acte dérogatoire à l’honneur et à la dignité de la profession ».

Devant l’Ordre, M. Charron a affirmé ignorer que ses gestes étaient contraires à la loi. Il a plaidé que la décision syndicale n’a pas été prise « dans l’exercice de sa profession de comptable ». Il a également souligné qu’il subissait « un stress continu », car il est « constamment sous enquête ».

Selon M. Charron, « son dossier ne doit pas être associé à celui des professionnels ayant été impliqués dans des scandales de financement occulte de partis politiques ». Il a dit avoir remboursé le syndicat dès qu’il a été informé de l’irrégularité de sa situation. Rien n’indique toutefois s’il a assumé les amendes ou si elles ont été refilées au syndicat.

Vague de suicides au Nunavik

La commission scolaire demande des renforts

Kativik Ilisarniliriniq, la commission scolaire du Grand Nord québécois, demande des renforts au futur gouvernement de François Legault alors qu’une vague de suicides endeuille la région.

L’organisation éclame les fonds nécessaires pour embaucher 21 spécialistes supplémentaires afin d’offrir du soutien à long terme à ses élèves. Selon la directrice générale Harriet Keleutak, il s’agirait d’un moyen d’endiguer la crise actuelle et d’en prévenir d’autres.

« Nous avons besoin d’obtenir plus de ressources, comme des psychoéducateurs, des psychologues, des orthopédagogues et des orthophonistes. Ça aidera nos élèves et nos professeurs, nos travailleurs de première ligne », a-t-elle expliqué.

« Notre demande actuelle est de trois équipes de sept personnes, a ajouté Mme Keleutak. Ils pourraient venir du Sud ou de notre région, dans la mesure du possible. Ça aiderait les élèves à traverser leurs années d’école, permettrait de diagnostiquer les problèmes, le cas échéant, et de dispenser les services essentiels. »

10 suicides en 10 mois

La Presse a rapporté hier que les autorités du Nunavik étaient en alerte après un 10e suicide en 10 mois dans le village de Puvirnituq, qui compte 1800 habitants. Une lettre signée par le président de la commission scolaire vendredi dernier évoquait aussi une « crise profonde » à la grandeur de la région depuis un mois.

Mme Keleutak a indiqué que deux élèves avaient mis fin à leurs jours depuis la rentrée et que la mort d’autres résidants du Nunavik avait aussi eu des impacts majeurs dans les 17 écoles du territoire.

Kativik Ilisarniliriniq a convoqué une réunion à la fin du mois d’octobre afin « de tenter d’identifier les racines des suicides qui se sont produits », a indiqué Mme Keleutak. « Nous devons voir comment mieux travailler localement pour assurer la prestation efficace et systématique des services à la population. »

Après une précédente vague de suicides, en 2015-2016, la commission scolaire avait obtenu les fonds nécessaires à l’ouverture de plusieurs postes de soutien dans les écoles.

Malgré cela, « la situation ne s’améliore pas », a écrit le président de la commission scolaire Robert Watt dans une lettre obtenue par La Presse.

Agrandissement d’un dépotoir en bordure du lac Memphrémagog

Newport se joint à la contestation

Ottawa — Le conseil municipal de Newport, au Vermont, a rejoint lundi le camp de ceux qui s’opposent à l’agrandissement d’un dépotoir qui est situé à 700 mètres du lac Memphrémagog en raison des répercussions possibles sur l’environnement, donnant ainsi espoir au président du Memphrémagog conservation inc. (MIC), Robert Benoit, de contrer le projet controversé.

Présent à la rencontre des élus lundi soir à Newport, M. Benoit s’est dit ravi d’avoir obtenu un tel appui du conseil municipal au moment où les opposants au projet d’agrandissement du site d’enfouissement situé à Coventry sont engagés dans une véritable course contre la montre.

En fin de journée, vendredi, l’Agence des ressources naturelles (ARN) du Vermont a donné le feu vert au projet d’agrandissement de 51 acres du site d’enfouissement, qui appartient à la New England Waste Services of Vermont (NEWSVT). Toutefois, les opposants au projet disposent d’une période de 30 jours pour contester cette décision.

Le conseil municipal de Newport a également adopté une autre résolution à l’unanimité qui aura pour effet de mettre fin au traitement du lixiviat – le jus des ordures – du lieu d’enfouissement à son usine d’épuration, forçant ainsi la NEWSVT à trouver une option de rechange. « Ce qui me préoccupe, c’est qu’on découvre souvent trop tard qu’un produit est dangereux », a affirmé lundi soir le maire de Newport, Paul Monette.

En moyenne, l’usine d’épuration de Newport traitait l’équivalent de 12 camions-citernes ou 56 781 litres de lixiviat par jour en provenance du site de Coventry avant de le rejeter dans la partie américaine du lac Memphrémagog. La NEWSVT pourrait se tourner vers l’usine d’épuration d’eau de Burlington, de Montpellier, d’Essex ou de Barre, des villes avec qui elle a déjà une entente.

« Nous sommes très heureux de la décision du conseil municipal. Pour nous, c’est une grande victoire. Cela fait longtemps qu’on se battait pour cette décision », a affirmé hier à La Presse M. Benoit au sujet de la décision de Newport de ne plus traiter le lixiviat. Au passage, il a aussi salué la croisade menée par ses alliés du Vermont qui sont membres du groupe DUMP (Don’t Undermine Memphremagog Purity).

Selon lui, la contestation s’organise chez les Vermontois pour stopper le projet d’agrandissement du lieu d’enfouissement. M. Benoit, qui est un ancien député de l’Assemblée nationale, souhaite que les élus canadiens de tous les ordres de gouvernement s’investissent dans ce dossier, comme l’a fait d’ailleurs le député fédéral libéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis.

« Abominable »

Dans une entrevue à La Presse, M. Paradis a vivement dénoncé la décision de l’Agence des ressources naturelles du Vermont d’accorder le permis à la NEWSVT.

« On va passer de 250 000 tonnes de déchets par année à 600 000 tonnes par année. On va plus que doubler la capacité du site sur une période de 22 ans. C’est abominable parce que toute la partie canadienne du lac, c’est de l’eau potable, 200 000 personnes de Sherbrooke et Magog boivent cette eau. Mais pourquoi agrandir un dépotoir à côté d’un lac ? », avait notamment affirmé M. Paradis.

— Avec la collaboration de La Tribune

La Presse

L’ex-journaliste Marcel Adam s’est éteint

L’ex-journaliste à La Presse Marcel Adam s’est éteint samedi dernier à l’âge de 90 ans. M. Adam a travaillé pour le quotidien de 1958 à 1995, y occupant plusieurs fonctions pendant cette période, de correspondant à Paris à chroniqueur politique et ensuite éditorialiste. Au début de sa carrière, il s’est distingué grâce à sa couverture de l’actualité religieuse, signant des enquêtes notamment sur les finances du Vatican et l’organisation des campagnes de financement douteuses de certains diocèses et paroisses. Marcel Adam a publié deux ouvrages aux Éditions du Jour (Qu’est-ce que le concile ? en 1962 et La démocratie à Montréal en 1972) et remporté plusieurs prix de journalisme. M. Adam est mort entouré de sa famille. Ses proches ont indiqué à La Presse qu’il n’avait rien perdu de « sa passion pour l’actualité politique et sociale ». Il laisse dans le deuil sa femme, Marie-Claire Guèvremont, et ses enfants, Paul-Marcel et Marie-Ève Adam, en plus de nombreux proches et amis. Les funérailles auront lieu le 20 octobre prochain à 14 h, en l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge, à Montréal. — Fanny Lévesque, La Presse

Justice

Semi-liberté refusée pour un dangereux prédateur sexuel

Le violeur en série Stéphane Duperron, qui purge une peine à durée indéterminée de délinquant dangereux, va demeurer détenu pendant encore au moins deux ans. La Commission des libérations conditionnelles du Canada a refusé ce mois-ci de lui accorder sa semi-liberté en raison de sa criminalité « extrêmement importante » et de son risque de récidive élevé. Le prédateur sexuel de 52 ans a agressé sexuellement des femmes à un « rythme effréné » dans les années 90. De 1994 à 1997, il s’en est pris à une douzaine de femmes, toujours seules à pied ou à vélo. Il a été condamné à une sévère peine de 18 ans de pénitencier en 1997 pour ces viols sordides. Dès sa libération d’office en 2009, Stéphane Duperron a violé une jeune femme dans un boisé de Sherbrooke. Déclaré délinquant dangereux l’an dernier et ainsi condamné à une peine à durée indéterminée, Stéphane Duperron est détenu depuis mars 2018 dans un pénitencier à sécurité maximale. Il pourra de nouveau se présenter devant la Commission en septembre 2020. — Louis-Samuel Perron, La Presse

Conflit de travail

Menace de grève dès lundi chez Postes Canada 

Malgré plusieurs séances de négociation, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a finalement adressé, hier après-midi, son préavis de grève à Postes Canada. Il donne toutefois un préavis plus long que celui de 72 heures qui avait été évoqué jusqu’ici, soit jusqu’à la nuit de dimanche à lundi prochains. Une éventuelle grève pourrait donc être déclenchée lundi à minuit une, si des progrès notables ne sont pas réalisés d’ici là aux tables de négociation, a prévenu le syndicat. Fait à noter, il ne s’agirait pas d’une grève générale illimitée, mais bien de grèves tournantes. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui, au Québec, est affilié à la FTQ, n’a pas encore fait connaître les modalités de ces éventuelles grèves tournantes. « Nous avons de nos membres un mandat de grève clair si Postes Canada refuse de régler les principaux enjeux, comme la santé et la sécurité, l’égalité hommes-femmes et le maintien d’emplois à plein temps de la classe moyenne », a affirmé le président national du STTP, Mike Palecek, dans un bulletin interne. Il se défend de vouloir faire la grève et assure vouloir faire tous les efforts pour renouveler la convention collective des quelque 50 000 facteurs du pays. — La Presse canadienne

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