Personnalité de la semaine

Nathalie Bondil

Avec Nathalie Bondil à sa tête, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a connu une croissance extraordinaire au cours des dernières années. Son mandat de directrice générale et de conservatrice en chef vient d’être prolongé jusqu’en 2021, et le 13 octobre, elle recevait la médaille d’officier des Arts et des Lettres de la République française des mains du premier ministre Manuel Valls. Elle est notre personnalité de la semaine.

D’origine franco-canadienne, Nathalie Bondil a été nommée à la tête du MBAM en 2007. Depuis son arrivée, l’établissement a vu sa fréquentation doubler, atteignant le million de visiteurs, et est devenu le musée le plus fréquenté au Canada deux années de suite. Le MBAM a conçu des expositions audacieuses notamment sur la mode, la musique et les cultures du monde, et exporté plusieurs de ses expositions, ce qui a permis d’assurer leur succès budgétaire et a contribué au rayonnement international de l’institution.

Deux nouveaux pavillons se sont ajoutés : le pavillon d’art canadien et québécois Claire et Marc Bourgie, inauguré en 2011, et le Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein, qui ouvrira ses portes le 9 novembre et présentera, entre autres, une collection d’œuvres de maîtres anciens léguées au musée par ce couple de philanthropes.

Le 13 octobre, le premier ministre français, Manuel Valls, lui a remis la médaille d’officier des Arts et des Lettres de la République française à l’occasion de son séjour au Québec. La principale intéressée voit en cette décoration une reconnaissance internationale supplémentaire du rayonnement du MBAM.

« C’est bien de montrer qu’à Montréal et au Québec, ce que nous faisons est reconnu et suscite l’intérêt à l’international. Je travaille à bâtir de la fierté, de l’expertise, du professionnalisme, de la reconnaissance pour le Musée, pour Montréal, pour le Québec, et je crois que c’est une décoration très prestigieuse. »

— Nathalie Bondil

« Quand on parle de rayonnement du Musée, du point de vue des expositions, de l’engagement envers l’éducation et l’action citoyenne, le MBAM est vraiment vu comme un pôle d’innovation et une référence. Nous faisons énormément d’efforts et c’est important que ce soit reconnu », dit Nathalie Bondil.

Cette diplômée en histoire de l’art de l’École du Louvre, première femme à diriger le MBAM, se dit très heureuse de voir son mandat prolongé de cinq autres années.

« J’ai été sollicitée à d’autres endroits, mais pour moi, le fait de travailler avec des équipes remarquables, dans une ville hypercréative comme Montréal, où il y a beaucoup de liberté d’action et de liberté d’entreprise, de possibilités pour se réinventer et agir rapidement, cela me plaît énormément. Je suis très heureuse d’être au Québec et au Canada. C’est un pays extrêmement moderne, et c’est ce qui me plaît ici, la modernité des valeurs. Même si on me sollicite ailleurs, notamment en France, cela me plaît de vivre et travailler ici, dans un pays où l’on construit un avenir plutôt que d’hériter d’un passé. Ici, j’ai une liberté d’action et un soutien extraordinaires. Au MBAM, c’est possible de faire des expériences très audacieuses. »

Parmi les initiatives qui lui tiennent à cœur, il y a la mission éducative et sociale du musée, qui a mis sur pied une foule de programmes en collaborant avec plus de 400 organismes, non seulement pour la clientèle familiale, mais pour des clientèles très diverses, minorités, personnes défavorisées, voire sans-abri, âgées, handicapées, autistes et souffrant de problèmes de santé mentale.

« Pour moi, c’est très important d’avoir un musée qui soit un vecteur de progrès social, qui soit inclusif et accueille les différents groupes de la société. »

— Nathalie Bondil

« Je crois profondément que la culture a un rôle pour renforcer la cohésion sociale, le bien-être et l’avancement à la fois individuels et collectifs. Le MBAM est un musée engagé », dit Mme Bondil.

Depuis son arrivée, elle a également enrichi la collection du Musée en faisant l’acquisition de 8472 œuvres.

« Nous avons la chance d’avoir une collection encyclopédique, c’est-à-dire très large, dit-elle. Elle comprend de l’art québécois et canadien, du design, de l’art international et contemporain ainsi que de l’art des cultures du monde. Avec le nouveau pavillon, nous allons exposer une collection internationale, unique et importante pour la stature internationale du Musée. »

Grâce aux divers programmes d’éducation et d’art-thérapie, ces collections ont un impact sur l’ensemble de la société, croit-elle.

« Nous allons le constater encore plus avec le nouveau Pavillon pour la paix, avec tous ces programmes liés au public. Je ne veux pas que la collection soit vue uniquement par des spécialistes, je veux qu’elle soit vue par tous et c’est possible grâce à l’engagement du personnel, des bénévoles et de nos grands philanthropes. Un engagement comme on en trouve ici, ça n’a pas de prix. »

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