SCANDALE VOLKSWAGEN

Un recours collectif s’organise contre les concessionnaires québécois

Les demandes de recours collectif contre Volkswagen se multiplient depuis l’éclatement du scandale des tests antipollution frauduleux. Mais une requête déposée hier en Cour supérieure ratisse encore plus large : tous les concessionnaires du Québec sont ciblés dans cette affaire. Les dommages réclamés pourraient atteindre les dizaines de millions de dollars.

Les cabinets d’avocats montréalais jouent des coudes pour défendre les propriétaires ou ex-propriétaires des 25 000 véhicules équipés d’un logiciel espion permettant de contourner les normes environnementales. Mardi, le cabinet Belleau Lapointe a déposé une requête contre le géant Volkswagen et ses filiales canadiennes et américaines, tandis que le cabinet Kugler Kandestin a fait de même contre le siège social allemand de Volkswagen et sa filiale canadienne.

Le cabinet d’avocats Roy Larochelle sort donc du lot en ciblant également les 46 concessionnaires Volkswagen et Audi au Québec. Dans sa requête, le cabinet soutient que ceux-ci sont « solidairement responsables de la violation par Volkswagen de la garantie de qualité des biens vendus ou loués à long terme ».

La facture risque d’être salée pour le constructeur de voitures et ses concessionnaires québécois si la Cour supérieure autorise ce recours collectif et donne raison aux plaignants. Ceux-ci réclament le remboursement complet d’un véhicule acheté ou loué à long terme, moins une somme de 2000 $ par année d’utilisation, pour ceux qui ne veulent plus leur véhicule. Une somme qui pourrait facilement s’élever à plusieurs dizaines de milliers de dollars par automobile. Ceux qui veulent conserver leur véhicule obtiendraient 5000 $.

Des dommages-intérêts exemplaires de 5000 $ sont également exigés dans cette demande d’autorisation de recours collectif « afin de dissuader un tel comportement odieux de la part d’une entreprise qui a vendu plus de dix millions de véhicules […] en 2014 ». S’ajoute finalement à cela une somme de 500 $ en réparation du préjudice moral subi.

LES MODÈLES AVEC UN MOTEUR DIESEL

Ce recours vise tous les résidants québécois qui sont, ou ont déjà été propriétaires ou locataires à long terme d’une Volkswagen ou d’une Audi. Seuls les modèles construits entre 2009 et 2015 équipés d’un moteur diesel quatre cylindres sont toutefois inclus. « Les automobiles litigieuses sont de toute évidence affectées d’un vice de fabrication diminuant leur utilité à un point tel que les membres du groupe ne les auraient ni acheté ni n’auraient donné un aussi haut prix », peut-on lire dans le document déposé en Cour.

Le numéro un mondial de l’automobile est au centre de la tempête depuis la révélation cette semaine qu’il avait esquivé les règles antipollution américaines en manipulant les données d’émission de gaz polluant de ses véhicules diésel. « En somme, Volkswagen a élaboré et construit un mécanisme sophistiqué visant à camoufler aux consommateurs que ses automobiles avaient des performances environnementales largement inférieures à ce qu’elle leur promettait », résume la demande de recours collectif. 

Le grand patron de Volkswagen a démissionné hier dans la foulée du scandale qui risque de coûter des milliards au constructeur allemand, en plus d’entacher fortement son image.

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