Cancer du sein

Plus de Québécoises auront accès à la « recherche qui soigne »

Moins de deux ans après sa création, le Groupe McPeak-Sirois participera à une dizaine d’études cliniques pour le cancer du sein. Qu’en est-il au juste ? Explications en cinq points avec sa directrice générale, la Dre Dominique Johnson.

ÉTUDES 

« Ce qui nous arrive est très encourageant ! », lance Dominique Johnson. Après moins de 18 mois, le groupe s’apprête à participer à une dizaine d’études cliniques pour le cancer du sein. « Dans un monde idéal, ça pourrait même approcher la douzaine, ajoute-t-elle. C’est tout à fait exceptionnel. » Des sociétés pharmaceutiques et des groupes de chercheurs, de spécialistes, etc. ont donné leur accord. L’approche du Groupe McPeak-Sirois suscite l’intérêt. Pour le moment, huit études sont confirmées, une fait l’objet de discussions et quatre autres sont sur les rangs. Elles concernent différents types de cancer du sein : stade précoce, invasif, métastatique, triple négatif, etc.

REGROUPEMENT 

L’initiative du Groupe McPeak-Sirois n’est pas commune. Plutôt que d’opérer en silos, on a regroupé cinq grands hôpitaux et centres de recherche québécois. L’objectif : partager les connaissances et le savoir-faire pour lutter contre le cancer du sein. « Ce consortium nous permet d’avoir accès à davantage d’études cliniques et de permettre à un nombre accru de patientes d’en profiter », explique la DG. Et ça fonctionne. La Dre Johnson est arrivée en poste l’an dernier. En peu de temps, on a lancé les opérations, obtenu le statut d’organisme de bienfaisance et conclu des ententes pour des études. Pour assurer la conformité, un programme d’assurance-qualité est mis en place.

ORIGINE 

Une survivante du cancer du sein, Susan McPeak, est à l’origine de cette initiative. Elle a cofondé ce groupe en 2015 avec son mari, Charles Sirois, l’homme d’affaires bien connu. L’objectif est de permettre à plus de femmes d’accéder à des traitements de pointe par l’entremise de cette « recherche qui soigne ». Pour y arriver, on a regroupé l’expertise du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), de l’Hôpital juif et du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec/Université Laval. Sans oublier le nouveau venu : l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. « Il arrive dans le consortium et il pourra déjà faire partie de plusieurs études cliniques », se réjouit la Dre Johnson.

SOLUTIONS 

Le groupe permet à plus de patientes d’accéder aux traitements et aux soins les plus novateurs. « Ça intéresse aussi les pharmaceutiques, car c’est plus facile pour elles, dit la Dre Johnson. Elles peuvent recruter plus vite et réduire les délais. Tout le monde y gagne. » Le recrutement est lancé pour certains protocoles. C’est le cas pour l’étude qui évaluera les changements moléculaires après la prise de médicaments. Chaque étude, axée sur un type différent de cancer, vise à développer des solutions spécifiques. Par exemple, remplacer une chimiothérapie avant la chirurgie par un traitement moins intrusif. Ou réduire la toxicité associée à la médication.

ACCÈS 

Dominique Johnson est également fière du programme Accès-recherche, lancé en mai dernier. Le partenaire est la Fondation du cancer du sein, qui investira 2,5 millions sur cinq ans. « On veut faciliter l’accès à la recherche clinique au plus grand nombre de personnes à travers les régions du Québec », explique-t-elle. On veut augmenter le nombre d’hôpitaux certifiés, pouvant participer à des études cliniques. « Notre déploiement est amorcé, ajoute-t-elle. On souhaite couvrir tout le territoire du Québec d’ici les prochaines années. Donc, forcément, ça touchera beaucoup plus de femmes. » Un hôpital régional pourrait s’ajouter au consortium d’ici le printemps prochain.

Pour participer aux études sur le cancer du sein 

Trois questions à la Dre Dominique Johnson, directrice générale du Groupe McPeak-Sirois.

Comment les femmes peuvent-elles participer aux protocoles de recherche ? 

« Elles doivent d’abord s’informer auprès de leur médecin, si ce dernier ne le leur propose pas. Il faut, par ailleurs, satisfaire à des critères de sélection de l’étude. » 

Est-ce que chacun des cinq hôpitaux du groupe s’occupe du recrutement de ses patientes ? 

« Absolument, mais il pourrait aussi recevoir des patientes de l’extérieur. » 

Comment une patiente d’un autre hôpital ou d’une autre région peut-elle s’inscrire ? 

« Le meilleur moyen est d’en discuter avec son médecin traitant et de souligner qu’elle souhaite participer à un protocole de recherche. Son médecin pourra alors l’orienter vers un médecin impliqué en recherche clinique. Elle peut aussi s’adresser directement à l’un des hôpitaux impliqués. » 

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