Musique

24 HEURES AVEC MIKA

Passer 24 heures avec Mika, c’est plonger dans un tourbillon joyeux et créatif. Il a toujours une chanson au bout des lèvres qu’il doit créer dans l’urgence, une idée qu’il faut vite noter, un journal intime qu’il termine. Suivre Mika, c’est se retrouver au milieu des membres de sa famille, tous plus chaleureux les uns que les autres, fiers et ravis de voir Mika chanter pour l’émission matinale Good Morning America. Être avec Mika, c’est côtoyer un esprit vif, drôle et généreux qui dévore la vie. Bienvenue dans l’univers coloré et parfois déjanté de Mika.

24 heures avec Mika

19 h

JEUDI 2 JUILLET

New York, hôtel Carlyle, dans sa suite

Il vient d’atterrir. Il arrive de Milan où il a assisté aux auditions de X Factor. Malgré le décalage horaire, il est plein d’énergie, monte dans sa suite avec ses nombreuses valises, met en scène notre photo, parle avec passion de ses projets, dont un journal intime qu’il souhaite publier où il parle de sa famille, de son clan. On remarque qu’il a du style. « Pour les prochaines années, j’ai décidé que je serais un dandy », dit-il. Il dessine, boit du thé, met au point sa prestation du lendemain. Il est fatigué, mais content. Il se dit ravi du mariage gai légalisé dans tous les États-Unis : « Quelle puissante déclaration. » Il a envie d’avoir des enfants. « Fonder une famille, bien sûr, mais pas en ce moment. Je suis dans une ville différente chaque jour, ce n’est pas possible. C’est dur pour le couple et je ne pourrais pas vivre de cette manière avec un enfant, car je souhaite être présent. » Il évoque son neveu qui a un peu plus d’un an. « C’est le seul petit enfant de la famille. Il est trop gâté, un vrai enfant-roi ! Il est le centre de toutes les attentions et ce ne sont pas ses dents qui poussent, mais des cornes sur la tête, comme un petit diable ! Et je ne suis pas jaloux ! »

24 heures avec Mika

22 h

New York, hôtel Carlyle

Après un léger repas au célèbre Café Carlyle, c’est l’heure de se coucher !

Mika est un habitué de cet hôtel. Il y séjourne tellement souvent que ses initiales sont brodées sur l’oreiller. « Je me sens un peu New-Yorkais, car j’ai passé de nombreuses vacances ici dans ma famille qui habite toujours là, la famille de ma mère, celle de mon père, aussi, qui est ici et dans le Vermont, notamment. J’ai été découvert aux États-Unis avec ma chanson Grace Kelly, j’ai fait mes maquettes à Miami, on oublie peut-être que je suis Américain, parce que je ne représente pas vraiment le courant commercial musical. Je représente la pop alternative culte, et même si on n’entend pas mes chansons à la radio, mes concerts affichent complet. Je n’ai pas cette obsession de grimper ce mont Everest américain qui peut user les artistes. Ce qui est énorme, c’est l’utilisation de ma musique dans des films comme Pitch Perfect et Spy, deux succès au box-office ! Ça fait partie de moi, le côté alternatif qui se mélange avec la culture populaire. Il y a toujours ce parallèle et cette dualité, chez moi artistiquement, et je suis très à l’aise avec ça ».

24 heures avec Mika

13 h

Aéroport La Guardia, départ pour Montréal

Mika donne un petit truc : boire une bière, rien de mieux pour dormir, car la nuit dernière a été agitée, il n’a pas trouvé le sommeil. On en profite pour parler de la maison de ses rêves ? « Je veux vivre à la campagne, je m’imagine dans un endroit qui n’existe pas. Le rêve, ce serait une maison avec une architecture provençale, une belle bastide, avec un jardin anglais et vue sur la mer grecque, entouré d’Italiens et de Québécois. L’hiver des Alpes françaises et l’été de la Toscane, une piscine glamour style Bel Air Los Angeles, avec des enfants adoptés, une mamie grecque qui fait le déjeuner, un papi libanais qui prépare le dîner et se disputent ! Car faire la cuisine sans se disputer, ça ne marche pas. Au menu, kafta, taboulé, baba ganoush. Derrière la maison, un vignoble bordelais qui produit un saint-estèphe. Quand je trouve tout ça, je me pose ! Je veux habiter une maison où je pourrai fonder ma famille. Je souhaite continuer aussi à créer, écrire des chansons, des livres. J’ai peur d’affronter ces choix, alors je me cache derrière mon emploi du temps très chargé. C’est une forme d’égoïsme ».

24 heures avec Mika

6 h 30 -  9 h 30

VENDREDI 3 JUILLET

Sur le plateau de Good Morning America à Central Park

La famille de Mika trépigne d’impatience. Mika n’est pas du matin, chuchote l’une de ses deux tantes. Il a l’air un peu fatigué, non ? s’interroge son autre tante. Mika semble détendu. La prestation matinale débute, famille et amis réunis sont très attentifs, dansent au son de Talk About You, parlent de son album qu’ils écoutent tous en boucle. L’ambiance est à la fête. Mika prend des photos avec ses fans, il poursuit sa tournée de concerts jusqu’à l’automne à travers l’Europe. Il prendra quelques vacances en août. Il se dit toujours content de faire des émissions de télévision : « Être dans le salon des gens une fois par semaine avec The Voice ou X Factor offre une multitude de possibilités, ce serait mentir de dire que je ne profite pas de cette énorme vitrine. Je le fais avec intégrité et générosité. L’industrie du disque n’est plus la même qu’autrefois. Les gens d’un certain âge ont une conception encore traditionnelle de ce qu’est un artiste : faire un album tous les deux ans, donner quelques concerts, avoir des enfants, vivre paisiblement à la campagne et attendre les chèques qui arrivent. Ces temps sont révolus ! »

24 heures avec Mika

10 h

Dinner EJ’s Luncheonette, East Side

Avant de s’envoler à Montréal, il prend le temps de bruncher dans un dinner typiquement new-yorkais en compagnie de sa famille et de nombreux amis qui se sont réunis. Ils ont tous envie de le suivre jusqu’à Montréal et de vivre à son rythme, entre joyeux dîners et grandes discussions. Comme d’habitude, il commande la moitié du menu, omelettes, saumon fumé, pancakes, gaufres, salades. Il aime goûter à tout et partager les plats, c’est son côté communautaire et famille nombreuse (ils sont cinq enfants). C’est un vrai plaisir de manger. Il a toujours de bonnes adresses de restaurants à conseiller, que ce soit à Milan, à Paris, à Londres… « C’est la chose la plus importante de la journée », s’exclame-t-il. Il souhaite déjà planifier les endroits où il ira souper à Montréal… dans le Mile End, un quartier qu’il apprécie beaucoup, peut-être dans Outremont chez Leméac, où il aime bien aller.

24 heures avec Mika

19 h 30

Après une petite sieste à son arrivée à Montréal, direction l’émission 125, Marie-Anne à BIXI

Il est très heureux de retrouver Montréal. Il est attentif à ce qui se passe ici artistiquement. Il évoque Xavier Dolan, Moment Factory, Robert Lepage. « C’est une ville ouverte, douce, avec une belle identité. Les gens sont fiers d’être Montréalais, ce qu’on perd à Londres. Il y a un bel esprit à Montréal, les gens sont créatifs et je crois que ça va continuer. J’ai écrit une chronique pour le quotidien italien Il Corriere della Sera, et ils m’ont posé la question : quel est l’endroit où un jeune peut être le plus libre et avoir accès à différentes occasions tout en étant très créatif ? J’ai répondu sans hésiter le Québec, parce qu’il y a un optimisme très grand ici. Vous ne voulez pas être considérés, avec raison, comme les cousins de la culture française ni être dans l’ombre des États-Unis et ça provoque une créativité. Je pourrais tout à fait m’imaginer vivre à Montréal. Mon amoureux est à moitié grec, il a découvert l’avenue du Parc et ça a fait son bonheur ! ».

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