Chronique

Vie de chien

Biographies animales
Éric Baratay
Seuil
297 pages
À lire également : 
Histoire des animaux célèbres
Marie-Hélène Baylac
Perrin
350 pages
Dictionnaire des chiens illustres, tomes 1 et 2
André Demontoy
Honoré Champion
572 et 618 pages

L’idée est bonne, très bonne même. Raconter la vie d’animaux qui ont eu un destin singulier sous la forme d’une biographie. Cet exercice audacieux et périlleux, on le doit à Éric Baratay, professeur d’histoire et spécialiste des animaux.

Dans Biographies animales, l’auteur propose des « tentatives » de récits autour de la vie de la girafe qui fut offerte au roi Charles X, de Modestine, l’ânesse adoptée par l’auteur écossais Robert Louis Stevenson, de Warrior, un cheval engagé dans la Première Guerre mondiale, d’Islero, le taureau qui a tué le célèbre toréro Manolete, de Consul et Meshie, deux chimpanzés humanisés, ainsi que de Bummer et Lazarus, deux chiens errants.

Ce n’est pas la première fois qu’un biographe s’intéresse aux parcours d’un animal. Mais la plupart du temps, les auteurs le font en parlant du maître (le chien de Winston Churchill, le guépard de Joséphine Baker, le chimpanzé de Michael Jackson, etc.). C’est un peu ce que fait Marie-Hélène Baylac dans Histoires des animaux célèbres.

Baratay propose une autre approche : celle de raconter l’histoire de l’animal en se plaçant du côté dudit animal. L’auteur tente de rendre compte de ce qu’il a pu vivre, subir et ressentir au cours de sa vie.

Évidemment, Baratay ne peut que supposer et suggérer des sentiments ou des réactions qu’ont pu avoir les animaux dont il nous parle. Au départ, cette utilisation à outrance du « il a dû » m’a agacé et m’a laissé sur ma faim. Mais après réflexion, j’ai réalisé que les biographes qui écrivent sur des personnages historiques auxquels ils n’ont pas eu accès se retrouvent avec la même embûche : ils ne peuvent que supposer eux aussi.

Saluons donc le travail remarquable de l’auteur qui a adopté l’approche d’un véritable ethnologue pour restituer l’existence de ces animaux.

Un bon exemple de cela est l’histoire de la girafe que le pacha d’Égypte a offerte au roi Charles X en guise de cadeau diplomatique en 1826. Arrivée en pleine nuit par bateau dans le port de Marseille, elle a passé six mois dans cette ville avant d’entreprendre le long chemin vers Paris.

Véritable objet de curiosité (pas moins de 600 000 personnes se sont pressées pour la voir), cette girafe est devenue une star en ornant des calendriers, des gravures et des almanachs.

On apprend qu’elle est plutôt docile, mais qu’elle peut devenir nerveuse lorsqu’on la touche trop. On découvre ses préférences alimentaires, le lait tiède notamment. Cette girafe a un faible pour le mimosa qu’elle dévore gaiement. Cette vedette du Jardin des plantes est morte le 12 janvier 1845, à l’âge de 20 ans, d’une phtisie tuberculeuse des poumons. Sa mort est passée aussi inaperçue, ont noté des observateurs, que son arrivée fut remarquée.

Il y a dans la démarche d’Éric Baratay le signe annonciateur d’une nouvelle relation entre les humains et les animaux. Depuis quelques années, de plus en plus de pays accordent des droits au monde animal. Nous reconnaissons enfin que ce sont des « êtres vivants doués de sensibilité ».

L’animal ne pourra jamais totalement exprimer à l’être humain ses émotions et ses pensées. C’est à nous de faire l’effort de les interpréter. En ce sens, le travail de Baratay s’inscrit dans une nouvelle ère. Il démontre qu’en respectant et en tentant de mieux comprendre le monde animal, l’humain continue de progresser.

Poètes en herbe recherchés

Je l’ai écrit dans une chronique, les évènements autour de la poésie se multiplient dans la métropole. Et c’est tant mieux. Celui qu’il ne faudra pas manquer s’appelle Premiers pas poétiques et va réunir des jeunes de 13 à 18 ans ainsi que cinq auteurs établis (Queen Ka, Louise Dupré, Élise Turcotte, Sébastien B. Gagnon et MC June) qui liront des poèmes sur le thème de la jeunesse.

Les organisateurs de l’évènement sont présentement à la recherche de textes de jeunes auteurs de 13 à 18 ans. Si tu écris de la poésie en cachette ou au su de tout le monde, soumets un poème ou un slam de 500 mots ou moins. Parmi les poèmes soumis, dix seront sélectionnés pour être lus lors de la soirée. La date limite pour soumettre un texte est le 17 mai.

Tu peux envoyer ton texte directement à l’adresse premierspaspoetiques@gmail.com. N’oublie pas de mettre ton nom, ton âge et tes coordonnées afin qu’on puisse te joindre.

L’évènement sera animé par la comédienne Marianne Verville et se déroulera à l’Atomic Café le samedi 3 juin, à 16 h.

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