Le Canadien

Kotkaniemi ici pour de bon ?

On ne sait trop si Jesperi Kotkaniemi a commencé à chercher un condo dans le coin de Brossard, mais si ce n’est pas le cas, peut-être devrait-il commencer à le faire. C’est que le neuvième match du jeune homme approche à grands pas, lui qui a amassé deux aides en cinq rencontres jusqu’ici. S’il devait prendre part à un 10e match, la première année de son contrat de trois ans s’écoulerait, un scénario dont Claude Julien ne semble guère se formaliser. « Il est ici, et je crois que notre objectif est de le garder ici », a fait savoir l’entraîneur hier. Ça ressemble à une confirmation…

582 matchs plus tard…

Le Canadien a remporté une éclatante victoire de 7-3 sur les Red Wings de Detroit au Centre Bell, lundi soir, mais il y a un chiffre qui détonnait : 20 323. C’est le chiffre de l’assistance indiqué sur la feuille officielle du match. Après avoir annoncé des salles combles de 21 302 spectateurs à ses deux premiers matchs de la saison au Centre Bell, le Canadien a disputé un match sans avoir pu trouver preneur pour environ 1000 billets, mettant fin à une série de salles combles qui avait débuté le 8 janvier 2004. En tout, le Canadien a donc déclaré 582 rencontres consécutives à guichets fermés. « Je ne savais pas que le match de lundi n’affichait pas complet, le bruit dans les gradins était pourtant très fort, a dit Brendan Gallagher. Je crois que nous sommes très gâtés ici au chapitre des assistances depuis très longtemps. »

Deslauriers patiente, De La Rose au ballottage

Nicolas Deslauriers a pris part à un premier véritable entraînement avec son équipe depuis sa blessure du 17 septembre, lors d’une bagarre en calendrier préparatoire. Il prévoit un retour au jeu prochainement, avec une grille complète pour commencer. « J’aurais joué la semaine passée, mais ce n’est pas moi qui décide », a-t-il dit, en ajoutant ne pas regretter cette bagarre qui lui a valu une fracture au visage. Le Canadien a par ailleurs placé le nom d’un autre attaquant, Jacob De La Rose, sur sa liste de ballottage hier. Les autres équipes de la LNH ont jusqu’à midi aujourd’hui pour le réclamer.

« Il n’y a personne qui bougonne »

— Phillip Danault

La direction du Canadien avait été plutôt limpide au mois d’avril dernier, après la saison désastreuse que l’on sait : en 2018-2019, les joueurs du Canadien allaient devoir se présenter à l’aréna dans de meilleures dispositions. Dans de bien meilleures dispositions.

Il fallait donc corriger cette « attitude » qui avait tant plombé le club la saison dernière, et la direction a voulu régler une partie du problème au cours de l’été. Comment ? En échangeant certains joueurs qui étaient devenus un peu lourds pour l’ambiance (on ne nommera personne, mais il y en a un qui est maintenant en Arizona et un autre à Las Vegas), et en insistant pour que tout le monde applique à la lettre le plan fourni par l’entraîneur.

Phillip Danault, comme bien du monde, a remarqué que ça fonctionne assez bien jusqu’ici.

« Tout part de ça. On respecte le système de l’entraîneur, il n’y a personne qui bougonne et on comprend qu’on est tous dans le même bateau, a expliqué l’attaquant québécois hier matin à Brossard. C’est notre force en ce moment ; notre identité est claire, on travaille plus fort à chaque match. »

Au-delà des attentes

Au moment où le Canadien se prépare à accueillir les Blues de St. Louis, ce soir au Centre Bell, l’équipe montréalaise fait partie des surprises du hockey en ce début de saison. Pour un club que l’on croyait à la dérive, 7 points sur une possibilité de 10, c’est certes bien au-delà des attentes les plus optimistes.

On a donc voulu changer des choses, changer cette culture de perdant, faire de ce Canadien un Canadien plus fort que celui d’il y a un an, qui s’écrasait devant le moindre obstacle.

Danault offre un exemple très récent : cette défaite de 3-0 contre les Kings de Los Angeles la semaine dernière, qui a été suivie d’une victoire contre les Penguins de Pittsburgh.

« Celle-là contre les Kings, c’est une défaite qui aurait fait mal l’an passé, mais pas cette année ; on s’en est remis rapidement et on a continué de croire en nos moyens. La saison passée, c’est sûr qu’on ne gagnait pas et personne n’était content de ses performances… Ce n’est pas tout le monde qui avait choisi d’embarquer dans le système.

« Avec notre équipe, ça prend tout le monde. Sinon, la chaîne débarque. »

— Phillip Danault

C’est aussi tout le monde qui l’a rappelé hier à Brossard, des vétérans du vestiaire à l’entraîneur Claude Julien : le problème avec les bons débuts de saison, c’est qu’ils ne garantissent pas que le reste du calendrier va être aussi joyeux. Cette équipe en sait quelque chose, nous ayant déjà habitués aux départs canon qui finissent en queue de poisson.

« D’où l’importance de pouvoir rester d’humeur égale, dans la victoire comme dans la défaite, a précisé Brendan Gallagher. Sur 82 matchs, il va y avoir de ces soirées où ça va aller moins bien, et ce sera important de se ressaisir rapidement quand ça va arriver… comme on l’a fait après le match face aux Kings. »

Enfin, il convient de rappeler que le Canadien a encore 77 rencontres à son calendrier…

« Mais on joue en équipe maintenant, a tenu à préciser Gallagher. Les attaquants et les défenseurs, on s’entraide, ce qui n’était peut-être pas le cas il y a un an, quand tout le monde faisait sa petite affaire, ce qui ne menait pas à beaucoup de victoires. Tout le monde pousse dans la même direction maintenant. »

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