JUSTICE

La DPCP devra rendre public son plan contre le crime organisé

QUÉBEC — La Directrice des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Annick Murphy, exposera publiquement son plan de restructuration des unités affectées à la lutte contre le crime organisé.

Les parlementaires de l’Assemblée nationale ont accepté hier une proposition de la Coalition avenir Québec, qui souhaitait convoquer Me Murphy afin qu’elle témoigne devant la Commission des institutions. Le groupe parlementaire se penchera alors sur la réorganisation des procureurs affectés à la lutte contre le crime organisé qu’elle a annoncée il y a quelques semaines.

Le témoignage devrait avoir lieu d’ici la fin de novembre.

Le député caquiste Simon Jolin-Barrette s’est félicité que sa proposition ait trouvé un écho chez les autres partis.

« C’est important qu’il y ait une reddition de comptes. Le plan gouvernemental qui est en place, où il y a une certaine restriction budgétaire, il ne faut pas que ça touche la lutte contre le crime. »

— Le député Simon Jolin-Barrette

La CAQ souhaite s’assurer que les compressions imposées à tous les ministères par le gouvernement Couillard n’empêcheront pas les procureurs de l’État de lutter efficacement contre le crime organisé.

« Il faut s’assurer qu’il n’y a pas de perte d’expertise au niveau de la DPCP, a dit M. Jolin-Barrette. C’est fondamental afin de maintenir le lien de confiance et afin, aussi et surtout, de lutter aussi efficacement contre le crime organisé et contre la corruption. »

Le témoignage de Me Murphy surviendra dans la foulée de la démission de la procureure qui pilotait le processus judiciaire contre l’ancien maire de Montréal, Michael Applebaum. En entrevue à La Presse, Me Marie-Hélène Giroux a décrit la restructuration annoncée par la DPCP comme un « catalyseur » de sa réflexion.

RÉDUCTION DES EFFECTIFS

Dans une lettre envoyée à ses employés, fin septembre, Me Murphy a annoncé la fusion du Bureau de lutte au crime organisé (BLACO), du Bureau de lutte aux produits de la criminalité (BLPC) et du Bureau de lutte à la corruption et à la malversation (BLCM). Les effectifs de ces trois divisions, qui étaient d’environ 110 procureurs, passeront à 60 dans la nouvelle équipe unifiée.

La nouvelle unité sera basée au centre-ville de Montréal. Le bureau de Québec et les bureaux régionaux de Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières, Saint-Jérôme et Granby seront tous fermés.

Dans sa correspondance, Me Murphy n’a pas caché que le plan s’inscrit dans un « contexte budgétaire désormais restreint ».

Le gouvernement Couillard et Me Murphy ont toujours soutenu que la fusion n’entraînerait pas une baisse des effectifs chez les procureurs. Mais ceux-ci sont sceptiques, tout comme les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale.

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