Je vois mtl

McGill College, future « Rambla » montréalaise ?

La Caisse de dépôt souhaite transformer l’avenue McGill College en artère piétonne et animée, à l’image de la célèbre Rambla de Barcelone. Le projet connaîtra une première étape concrète dès 2015 avec la rénovation en profondeur de l’esplanade de la Place Ville Marie (PVM).

« On est au cœur de Montréal : c’est une bonne occasion de donner à cet axe-là une signature particulière », a fait valoir à La Presse Claude Sirois, cochef de l’exploitation et vice-président exécutif d’Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le groupe a donné hier un aperçu de son projet dans le cadre de la conférence « je vois mtl », qui se déroulait à la Place des Arts. Selon les « visions » de Sid Lee Architecture, les piétons occuperaient une place prépondérante sur l’avenue, qui serait aussi dotée de terrasses et d’une végétation plus abondante.

« On veut redonner une vitalité à cette artère-là, a expliqué Jean Pelland, architecte et associé principal chez Sid Lee Architecture. Il y aura aussi une espèce de réingénierie des zones publiques. »

Ivanhoé Cambridge est l’un des plus importants propriétaires immobiliers du centre-ville. En plus de la PVM, son portefeuille comprend la Place Montréal Trust et le Centre Eaton, deux immeubles qui bordent aussi l’avenue McGill College. Cette position pourrait lui faciliter la tâche au moment de vendre son projet aux autorités.

Le groupe souhaite s’allier à des partenaires et recueillir le plus d’idées possible de la communauté avant de finaliser son concept. Selon Claude Sirois, le moment serait bien choisi pour réaménager cette avenue, avec la réfection majeure dont fera aussi l’objet la rue Sainte-Catherine Ouest dès 2016.

ESPLANADE ET OBSERVATOIRE

Pour l’heure, Ivanhoé Cambridge planche en priorité sur son projet de réfection de l’esplanade de la PVM. La filiale de la Caisse est propriétaire à 100 % du gratte-ciel cruciforme depuis l’an dernier, et elle compte injecter des dizaines de millions pour le rénover de fond en comble.

Parmi les scénarios envisagés par Sid Lee Architecture, on évoque l’idée de transformer le balcon de l’esplanade en « cadre de scène théâtral ». On envisage aussi d’installer plusieurs œuvres d’art public et de décloisonner les lieux pour les ramener au concept original de l’immeuble, inauguré en 1962.

L’objectif ultime est de transformer les aires extérieures de la PVM en véritable lieu de rassemblement pour les Montréalais. « L’idée, c’est vraiment une réouverture de la zone, plutôt que des espaces fermés, a expliqué Claude Sirois. C’est comme un retrofit qui va respecter la vision d’origine. »

En parallèle, le projet d’observatoire au sommet de la PVM va bon train, a-t-on appris hier. Les trois derniers étages (43 à 45) du gratte-ciel seront complètement réaménagés en vue d’offrir le point d’observation le plus haut de la métropole, ainsi qu’un restaurant et des terrasses. L’intérieur des trois étages a déjà été dégarni en vue des travaux imminents.

Henry Cobb, l’architecte de la PVM, a pu consulter les plans dessinés par Sid Lee Architecture. « Il a beaucoup aimé et il a donné son approbation au projet », a affirmé Jean Pelland.

La rénovation de « l’axe » de McGill College sera complétée avec des travaux d’envergure à l’hôtel Le Reine-Elizabeth, juste au sud, sur le boulevard René-Lévesque. Ivanohé Cambridge est aussi propriétaire de cet établissement vieillissant.

Au total, la filiale immobilière de la Caisse de dépôt compte investir 1 milliard au centre-ville d’ici 2016, dans le cadre de son Plan Montréal.

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