Mode printemps

Manteaux de pluie antigrisaille

Trench-coats et cirés ne sont pas nés de la dernière pluie ! Les premiers datent du début du XXe siècle, et les seconds auront bientôt 60 ans. Essentiels aux garde-robes printanières, ces vêtements régulièrement revisités nous en font voir de toutes les couleurs. Tendances.

UN DOSSIER D'EMMANUELLE MOZAYAN-VERSCHAEVE

Pour faire fi de la pluie

Voici 10 jolis manteaux qui rendront plus agréable une journée passée sous la pluie.

Pastel bonne mine

Les manteaux de pluie se déclinent beaucoup en pastel ce printemps. « On voit du jaune et du bleu clair, mais surtout beaucoup de rose pâle », remarquent les stylistes Audrey Simard, des Relookeuses, et Caroline Alexander, de Ludique. C’est le cas de ce coupe-vent à la coupe décontractée (photo principale), résistant à l’eau et hydrofuge.

324,99 $, Emerson par Soia & Kyo

Le trench a la cote

Créée par Thomas Burberry en 1879, la gabardine est un tissu confortable résistant à la pluie qui a servi à confectionner les manteaux des militaires durant la Première Guerre mondiale. « C’est de là que vient le nom de trench-coat, qui signifie “manteau des tranchées” », note Marie-Elaine Gagnon, styliste pour femmes chez Les Effrontés. « Yves Saint Laurent en fait un vêtement fashion à partir des années 60 », informe Audrey Simard, des Relookeuses. Au fil des années, le trench suit les courants de la mode. Ce modèle en coton et polyester est revisité par un zip. 

581 $, Ste-Lucie de Saint James

Beau beige

Court ou long, ceinturé ou non, à double ou simple boutonnage… Le trench s’affiche sous de multiples facettes et dans de nombreuses teintes. Le beige reste un classique. « C’est très important de choisir le bon beige en fonction de la couleur de peau. Certains sont plus roses, d’autres plus bruns. Chacune d’entre nous peut trouver la nuance adaptée. Un conseil : ne vous laissez pas influencer par une vendeuse suggérant le port d’un foulard », dit Caroline Alexander, de Ludique. Ce modèle très long est personnalisé par sa partie resserrée dans le bas. 

275 $, Merrythought de COS

Chic et décontracté

« Le trench a un côté à la fois féminin et masculin. Il se portait même en version robe si on pense à Marilyn Monroe et Audrey Hepburn », indique Audrey Simard, des Relookeuses. La tendance est aux tissus fluides et aux versions longues. On le noue simplement sans le boutonner. C’est très cool chic comme style, dit Caroline Alexander, de Ludique. Marie-Elaine Gagnon, styliste pour femmes chez Les Effrontés, souligne que les modèles transparents inspirés du mouvement Courrèges feront bientôt leur entrée. Ce modèle intemporel en noir est offert à petit prix. 

99 $, H&M

Coupe impeccable

« La taille est vraiment importante dans un imperméable. Il ne faut pas prendre trop grand, sinon on ne voit pas la silhouette », dit Audrey Simard, des Relookeuses. Elle poursuit en expliquant qu’il faut bien différencier le trench ou le manteau de pluie de l’imperméable. « Les premiers protègent de la pluie, mais pas complètement, contrairement à l’imperméable. Il y a des niveaux d’étanchéité (2, 2,5, 3) et plus c’est élevé, plus c’est résistant à l’eau. » Ce modèle imperméable à la coupe légèrement cintrée est d’une belle simplicité. 

135 $, Piper de Lolë

Rayon de soleil

On doit le ciré jaune, né dans les années 60, au Français Guy Cotten. Destiné à l’origine aux marins, cet imperméable a conquis le milieu de la mode, notamment quand les vedettes Sophia Loren et Jane Birkin l’ont porté. Les stylistes s’entendent pour dire que c’est un vêtement à la fois mode, décontracté et confortable. La société Rains le réinterprète avec une coupe ample, minimaliste. On l’aime particulièrement en jaune citron. 

140 $, Rains 

Touche de couleur

Trench urbain, imperméable sport… Il faut souvent choisir. Ce modèle allie les deux, grâce à sa coupe classique et sobre, son tissu noir passe-partout et ses détails chics au revers des poches et à la capuche. Louve est une entreprise québécoise qui fabrique localement à partir de matériaux récupérés et travaille en collaboration avec des artisans. Ce modèle imperméable est produit en série limitée dans la collection Artisans Perou.

160 $, Louve

Hyper pratique

Le principe du coupe-vent français compressible apparu en 1965 sous la marque K-Way fait un retour en force, en même temps que le sac banane. On peut donc faire d’une pierre deux coups en le mettant à la taille ! Il est parfait pour se protéger d’une petite pluie et éviter d’encombrer la valise. À l’instar des tons pastel, les motifs à pois et floraux sont en vogue. 

100 $, The North Face

Style unisexe

Les manteaux de pluie se différencient par les motifs et les couleurs, mais les formes sont unisexes, juste adaptées en fonction des silhouettes. C’est le cas de ce manteau en tissu microporeux et hydrofuge qui laisse l’eau perler à la surface. Le kaki est très populaire cette année, en mode féminine et masculine. Manteau conçu et fabriqué au Québec.

690 $, Lulea de Kanuk

Brillante polyvalence

Audrey Simard, des Relookeuses, invite à se poser les bonnes questions avant d’investir dans un manteau de pluie : quand et où va-t-on le porter ? Le capuchon et les poignées sont-ils bien ajustés ? La longueur est-elle suffisante ? Celui-ci allie les styles urbain et sportif.

199,99 $, Mosaic Avenue de Columbia

Un imper original et bien d’ici

Singulier, polyvalent et intemporel, l’imperméable Passever conçu par Carmen g. a changé la vie de sa créatrice. Aujourd’hui, il ajoute un peu de couleur dans les jours de pluie de nombreux Canadiens. 

La designer québécoise Carmen Bélanger a créé son imperméable juste après la naissance de sa fille, il y a 27 ans. « Je l’ai conçu quand elle avait 3 mois. Je l’emmenais au Jardin botanique et je voulais un manteau de pluie confortable. Il n’a pas le look d’un imper classique et il est polyvalent puisqu’il est réversible. L’un des côtés est noir pour aller avec tout, et il y a toujours du vert dans les liserés pour égayer les jours de pluie », explique la fondatrice de Carmen g. 

Elle a trouvé le tissu idéal auprès d’une entreprise suisse. Un tissu ultraléger qui respire, coupe bien du vent, protège de la pluie et sèche très vite. « Mon manteau donne un cadre à la personnalité des gens, les minces sont avantagées tandis que les fortes sont enveloppées et on voit leur beau visage. J’ai adapté mes patrons en fonction de la femme québécoise et non avec les standards établis dans les écoles », ajoute Mme Bélanger, qui offre aussi un modèle pour hommes.

Découverte d’un talent

Autodidacte, Carmen Bélanger réalise ses vêtements depuis l’âge de 14 ans. « Les gens m’arrêtaient dans la rue pour savoir d’où ils venaient. J’ai fait mon cégep en langues, et c’est mon professeur d’allemand qui m’a fait remarquer que j’étais douée pour le design de mode. J’ai donc suivi ce chemin », raconte-t-elle.

À 18 ans, elle propose des vêtements en cuir. Elle ouvre une première boutique 10 ans plus tard avenue Laurier, à Montréal. Le destin a voulu qu’une cliente française, Catherine Passever, y voie l’imperméable de Carmen. « Elle a cru au modèle, et je le lui ai dédié en lui donnant son nom. Depuis, je le décline en lin et en laine. C’est ce manteau-là qui me permet de bien vivre. J’ai une grande visibilité, notamment à la boutique Jourdain, à Québec, et je le vends bien à Vancouver et à Toronto. » 

Elle a désormais un atelier studio au cœur du Mile End et peut compter sur ses trois employés et sa fille Paule. « Je suis très proche de mon équipe qui travaille depuis plus de 10 ans avec moi. Si je dois partir, je suis tranquille, car je sais que tout est rodé », dit la designer d’origine gaspésienne, qui espère maintenant conquérir le marché européen.

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