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1000 travailleurs recherchés, où les trouver ?

Il n’y a pas que la C Series chez Bombardier. L’avionneur québécois a un autre nouvel avion dans sa poche, l’ultra-luxueux jet d’affaires Global 7000, qui doit entrer en service dans quelques mois. Et il cherche à recruter jusqu’à 1000 personnes dans les 18 prochains mois pour en fabriquer les intérieurs, en pleine pénurie de main-d’œuvre, ce qui ne fait pas vraiment l’affaire des fabricants de meubles québécois.

Au total, Bombardier dit investir environ 80 millions de dollars dans l’agrandissement et l’amélioration de son centre d’excellence en finition intérieure afin qu’il accueille le Global 7000. La finition du plus petit Global 5000, elle, devra déménager à Wichita, aux États-Unis, pour libérer de l’espace.

Quand la production du Global 7000 atteindra son plein volume, a annoncé le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, elle représentera 1700 emplois à Montréal et 800 à Toronto, où se fait l’assemblage final de l’avion.

À Montréal, ces emplois seront répartis aux extrémités est et ouest de l’aéroport Trudeau. La fabrication des pièces se fera à Pointe-Claire et leur assemblage, à Dorval. On cherchera notamment à embaucher des ingénieurs, des ébénistes, des menuisiers, des rembourreurs, des assembleurs et autres techniciens, a indiqué M. Bellemare.

Pénurie

L’annonce de Bombardier survient à peine deux semaines après qu’Aéro Montréal a lancé un cri d’alarme quant à la pénurie de main-d’œuvre qui touche cette industrie. Jusqu’à 30 000 postes seront à combler au cours des 10 prochaines années, selon l’organisme, qui cherche à convaincre les jeunes de choisir ce secteur.

« Le recrutement de gens de talent n’est jamais nécessairement facile », a indiqué M. Bellemare, qui ne semblait par contre pas trop s’en faire.

« Ce n’est pas parce que c’est difficile que c’est impossible. […] Nous n’avons jamais manqué de monde ou été forcés de ralentir la cadence de production en raison d’une pénurie. »

— Alain Bellemare, PDG de Bombardier

« Est-ce que ce sera un défi ? Oui, mais la bonne nouvelle est qu’il y a le talent ici. La raison pour laquelle on a choisi Montréal, c’est qu’il y a un gros bassin de talent », a ajouté M. Bellemare.

Le directeur québécois Renaud Gagné, lui, « aime mieux gérer ce problème-là que l’inverse, des mises à pied ». Il ne s’en fait par ailleurs pas avec le déménagement aux États-Unis de la finition du Global 5000.

« Ce n’est pas l’avion du futur, la production devrait continuer à diminuer. »

Répercussions sur le meuble

Réunie en congrès hier, l’industrie québécoise de la fabrication de meubles a accueilli froidement l’annonce de Bombardier.

« Est-ce qu’il y a un chevauchement avec nos métiers ? Oui. Est-ce que ça va nous aider ? Non », a résumé le président et directeur général de l’Association des fabricants de meubles du Québec, Pierre Richard.

Les membres de cette industrie emploient environ 25 000 personnes, selon M. Richard, et le manque de main-d’œuvre « est déjà un frein à la croissance ».

« Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous, mais on ne peut pas encore en évaluer vraiment l’impact. Peut-être que ce sera assez local. »

— Pierre Richard, PDG de l’Association des fabricants de meubles du Québec

Les salaires versés par Bombardier pourraient bien être plus élevés que ceux qui sont offerts par l’industrie, reconnaît M. Richard.

« Les marges de profit ne sont pas les mêmes. De notre côté, chaque dollar que l’on verse s’ajoute au prix et nous rend moins compétitifs. On a déjà perdu beaucoup d’entreprises parce qu’on n’était pas assez compétitifs. »

Le Global 7000 en chiffres

Prix de vente : environ 70 millions US

Portée : 7400 miles nautiques (13 705 kilomètres)

Vitesse : Mach 0,925 (982 km/h)

Passagers : 19

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