MON CLIN D’ŒIL

« Hâte de voir le nouveau film de Xavier Dolan, Matthias et Maxime. Surtout hâte de voir qui joue mon rôle. »

— Maxime Bernier

Élections fédérales 2019 opinion

Face à la pauvreté, ne soyons #jamaisindifférents !

Personne n’est à l’abri de la pauvreté. Encore aujourd’hui, près de 1,2 million de Québécois ont un faible revenu et 615 000 d’entre eux résident dans le Grand Montréal.

Être pauvre, c’est vivre avec environ 20 000 $ par année pour une personne seule et 40 000 $ pour une famille de quatre. Cependant, à quelques jours des élections fédérales, les plateformes électorales n’ont pas donné à cet enjeu toute la place qu’il mérite. Pourtant, avec la Loi sur la réduction de la pauvreté en place, le prochain gouvernement fédéral –  et tous ceux qui suivront –  sera tenu de mener continuellement des actions pour réduire la pauvreté.

Pour la plupart des gens, la pauvreté est devenue une réalité faisant partie de notre société. Comment peut-on rester indifférent quant au fait qu’au Québec, 20 % des ménages n’ont en moyenne que 75 $ par semaine à consacrer à l’épicerie ? Et on le sait, c’est nettement insuffisant pour se constituer un panier alimentaire jugé nutritif.

La pauvreté a des répercussions qui marquent indéniablement la vie des gens.

Quand on est pauvre, on risque davantage de mourir plus jeune et d’être en moins bonne santé. Dans les quartiers défavorisés de Montréal, la mortalité prématurée est deux fois plus importante que dans les quartiers favorisés et le décrochage scolaire y est 2,5 fois plus élevé. Quand on est pauvre, on est plus susceptible de vivre dans des logements insalubres ou trop chers pour ses moyens, et ainsi de couper dans l’alimentation pour boucler ses fins de mois.

Parmi les 1,2 million de Québécois qui vivent dans la pauvreté, certains groupes sont particulièrement à risque, notamment les enfants, les personnes avec des limitations ou avec des problèmes de santé mentale, les aînés, particulièrement les femmes, les familles monoparentales, les immigrants récents et de plus en plus de travailleurs, car c’est connu, avoir un travail ne garantit plus un revenu suffisant pour un nombre croissant d’entre eux.

La pauvreté n’est pas une question individuelle, c’est l’affaire de tous. Elle a un coût humain, car on prive la société de tous ses talents.

Sur le plan économique, son coût est estimé entre 15 et 17 milliards par année au Québec. Imaginons si tout cet argent était investi dans la prévention et dans la création de programmes pour sortir les personnes de la pauvreté plutôt que pour intervenir sur ses effets !

Les Centraide du Québec jouent un rôle mobilisateur et contribuent à des changements concrets et durables en appui aux communautés locales. Les Centraide soutiennent un important réseau de 1500 organismes communautaires et récoltent annuellement près de 93 millions, qui sont réinvestis dans chacune de leurs collectivités, permettant aux personnes vulnérables d’améliorer leurs conditions de vie et de vivre dans la dignité.

Cependant, aucune organisation ou institution ne peut à elle seule régler tous les enjeux.

À quelques jours des élections, rappelons aux partis politiques fédéraux l’importance de s’engager concrètement dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et d’en faire une priorité politique. Plus que toute autre chose, offrons à tous les Québécois des chances égales de réaliser leur plein potentiel.

Ne soyons #jamaisindifférents.

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