En réaction à « La mort, une fatalité qui nous guette tous », opinion de Lucie Morneau publiée dimanche
La valeur d’un être
En effet, pourquoi combattre quelque chose d’inévitable ? La mort ne fait-elle pas partie de la vie ? Je crois que la loi sur l’aide médicale à mourir est en place à cause d’un manque criant de vrais soins palliatifs. Les gens laissés à eux-mêmes souffrent, esseulés ; pas étonnant qu’ils veuillent en finir ! L’accompagnement, nécessaire au passage vers l’autre vie, coûte cher. Les ressources manquent, bien qu’il y ait plein de gens compétents. Il est cependant malheureux (et inhumain) que ce soit l’argent qui détermine la valeur d’un être.
— Sylvain Labonté, Laval
Un passage inévitable
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Moi qui ai toujours eu peur de la mort, je commence à apprivoiser ce moment. À vouloir bien le vivre et essayer que ce soit de façon sereine. Je suis maintenant capable d’en parler plus facilement. Je ne sais pas si c’est parce que je vieillis… C’est sûr qu’on ne veut pas quitter ses proches, mais c’est un passage inévitable de la vie, donc vaut mieux essayer que ce ne soit pas trop pénible pour nos proches et nous-mêmes.
— Édith Daigneault
Soutenir les soins palliatifs
Espérons que votre témoignage serve à sensibiliser les gens de toutes les générations au fait que la mort est inévitable. Il est fondé sur l’expérience, le vécu des personnes en fin de vie et est empreint de sagesse. Nos gouvernements devraient soutenir davantage les soins palliatifs en leur allouant les ressources financières nécessaires et en favorisant leur expansion.
— Murielle Richard, Saint-Lambert
Dans la sérénité
Je suis dans la cinquantaine et j’ai toujours eu peur de mourir. Peur aussi de voir mourir ceux que j’aime, mes parents, mon chum, mes amis. Mais comme le dit si bien votre texte, c’est ce qui nous attend tous au bout de notre chemin. Ce n’est pas un choix. Je suis présentement en santé et un jour, comme tout le monde, ma santé sera moins bonne. Je ne sais pas comment je réagirai face à ma mort qui s’invite à l’improviste ou non, même si on ne le veut pas. J’espère que ça sera avec sérénité que je l’accueillerai.
— Francine Favreau
Avoir la foi
Je suis tout à fait d’accord avec votre texte, ayant accompagné mon épouse récemment. Elle a fini ses jours en soins palliatifs à la Source Bleue de Boucherville. Les soins qu’elle y a reçus étaient plus qu’adéquats et l’endroit, agréable. J’ai assisté à d’autres agonies tout au long de ma vie et j’ai remarqué que les personnes qui ont la foi sont beaucoup plus sereines face à la mort. Religions, prophètes et philosophies prônent une vie après la vie, et je suis persuadé qu’en lisant sur ce sujet, nous apprivoisons notre peur face à cette inévitable échéance. C’est mon cas ; je m’y prépare.
— Jean-Pierre Scheen
En réaction à « L’aide médicale à mourir, toujours un vrai choix ? », opinion de Marie-Claude Joannis publiée samedi
Une fin difficile
Même dans un milieu de soins palliatifs vient un moment où ça suffit, la souffrance, et l’humain sait comment remédier à cet état. Alors, pourquoi ne pas apaiser tous ces gens ? Nous le faisons pour les animaux. J’ai grandement apprécié être soutenue par les intervenants et ma mère a été traitée avec dignité, mais je continue à croire qu’elle aurait pu ne pas connaître cette fin difficile. Nous le pouvons.
— Sylvie Berlinguette
Partir quand on le veut
Comme vous avez raison, madame. Je le sais « de l’intérieur », atteinte d’un cancer métastatique de stade quatre. Je sais que je m’en vais, mais personne ne sait quand… Eh oui, par peur de soins déshumanisés, à la va-vite, on songe à l’aide médicale à mourir, pour partir quand on le veut, comme on le veut. Merci pour votre texte. En espérant qu’il aura un impact sur les orientations gouvernementales pour que l’accès à des soins palliatifs dignes de ce nom soit accessible partout sur tout le territoire québécois.
— Danielle Bélanger, Rimouski
Quelques paroles
Mon mari a demandé et eu l’aide médicale à mourir en 2016. J’en suis encore bouleversée. Je crois que la conjointe devrait bénéficier d’un suivi, soit avec le médecin des soins palliatifs ou celui qui l’administre, parce qu’avant la mort, on est complètement dans le déni. C’est très douloureux de se retrouver seule. Quelques paroles, une rencontre avec ces personnes censées avoir les mots pour adoucir ce passage si déchirant.
— Nicole Desmeules
Le libre-choix
Tout soin de fin de vie se doit d’être un vrai choix.
Bienvenue dans l’univers des soins de fin de vie. Nous avons au Québec la Loi sur les soins de fin de vie, la Commission sur les soins de fin de vie. Nous espérons le plus tôt possible la Politique québécoise sur les soins de fin de vie, les maisons et les unités de soins de fin de vie, les chambres de fin de vie, un Institut québécois sur les soins de fin de vie et une Association québécoise des soins de fin de vie.
Les soins de fin de vie incluent les soins de confort (palliatifs), l’acceptation ou le refus des traitements, la sédation palliative continue (terminale), et l’aide médicale à mourir.
La dignité passera surtout par le libre-choix et par la primauté du seul intérêt de la personne en fin de vie.
Parler de soins de fin de vie, c’est clair, précis et cohérent pour tout le monde.
— Yvon Bureau, travailleur social, Québec
La volonté des malades
Merci pour l’intérêt manifesté envers un meilleur accès aux soins palliatifs au Québec.
Toutefois, ce que je déplore, c’est d’opposer l’aide médicale mourir aux soins palliatifs.
L’aide médicale à mourir est aussi un soin palliatif pour celui ou celle qui le choisit.
Pourquoi le réseau de soins palliatifs, dont les maisons spécialisées, refuse-t-il pour la majorité d’offrir sur demande l’aide médicale à mourir ?
La dignité, c’est aussi de répondre à la volonté des malades dont on accepte de donner des soins palliatifs, incluant l’aide médicale à mourir.
— Benoit Vigneau