Développement numérique 

La BDC crée une nouvelle enveloppe de 250 millions pour les PME

La BDC veut appuyer le développement numérique des PME au Canada. Pour ce faire, elle a créé une nouvelle enveloppe de 250 millions de dollars, au moment où les entreprises investissent moins dans l’actif tangible au profit de l’intangible. 

« Les investissements en entreprise changent, explique Pierre Cléroux, vice-président, recherche, et économiste en chef de la BDC. Les technologies numériques, c’est complexe, dispendieux, et les entrepreneurs nous disent : “Quand j’achète de l’équipement, les banques me financent, mais pas pour un logiciel.” On veut donc les aider, car il y a un besoin réel. »

Pour déterminer l’enveloppe à mettre à la disposition des PME, la BDC a notamment mené une étude auprès de 2600 PME canadiennes et américaines. On a ainsi découvert que moins d’une PME sur cinq (19 %) a un profil numérique avancé quand on analyse l’adoption et l’utilisation d’outils numériques pour la gestion, les opérations, le marketing, le commerce, les relations avec les fournisseurs ainsi que la culture d’entreprise.

« Il reste encore du chemin à faire. Le taux d’adoption de la technologie est moins élevé dans les petites PME. Elles ont plus de difficultés, moins d’argent. Elles en voient moins la nécessité. Elles se disent : “Je suis trop petite, je n’ai pas besoin de ça…” »

— Pierre Cléroux, vice-président, recherche, et économiste en chef de la BDC

Au Québec, cependant, cette proportion s’élève à 26 %. « Beaucoup de sensibilisation a été faite ces dernières années par différents partenaires dans la province, constate Pierre Cléroux. Les résultats sont là. »

La BDC veut mettre la lumière sur deux volets dans la numérisation des PME. Il y a les investissements qu’il est important de faire dans les logiciels, les sites transactionnels et la formation. Mais celle-ci doit absolument être appuyée en parallèle par une culture d’entreprise numérique sentie. « L’entrepreneur doit s’ajuster à cette réalité, estime Pierre Cléroux. Il doit avoir une vision. Si on ne fait qu’investir sans penser à la valeur ajoutée pour le client, par exemple, il n’ira pas loin. »

Des PME qui tardent à investir dans les technologies numériques ont connu de mauvaises performances ces trois dernières années, à la lecture des résultats de l’étude. Le quart d’entre elles ont subi une baisse des ventes. Parallèlement, celles à la maturité numérique plus élevée sont plus susceptibles que leurs pairs d’avoir vu leurs exportations, innovations, ventes et bénéfices augmenter. « Le futur, c’est maintenant, lance Pierre Cléroux. Les entreprises sous-numérisées sont en perte de vitesse et perdent des revenus. On sent déjà l’impact aujourd’hui. »

Pour les aider à se prendre en main technologiquement et à évaluer les sommes nécessaires à leur numérisation, la BDC a créé un outil de comparaison et d’évaluation numérique pour les entrepreneurs. Elle veut aussi les conseiller sur la façon d’amorcer un virage technologique et de choisir le type de technologie nécessaire. « Environ 57 % des PME sont conservatrices, mentionne Pierre Cléroux. Elles ont peu investi et n’ont pas de vision. Elles n’ont pas de site internet, par exemple. »

« L’enveloppe de 250 millions, c’est un début pour amorcer un virage, ajoute-t-il. C’est une première étape. On est au début d’une révolution technologique. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.