La vie devant soi
Note : vérifier si le film est toujours à l’affiche au moment de publier
Note : un extrait vidéo et une photo de la réalisatrice suivront
Titre : La vie devant soi
Ils sont jeunes. Ils sont beaux. Et ils ont la vie devant eux. Tantôt naïfs, ou alors archi- lucides, les adolescents et vedettes du premier documentaire de Geneviève Dulude- De Celles ont surtout des tonnes de choses à dire sur le sens de la vie, l’école, l’avenir et les amis.
Elle était partie avec l’idée de faire un documentaire sur l’intimidation. Mais après un an passé dans son ancienne école secondaire de Sorel-Tracy (Fernand-Lefebvre) à filmer des jeunes de 14 à 18 ans, à leur parler, à les écouter, elle a fini par se dire qu’il fallait faire plus : « C’était trop contraignant comme thème. J’ai voulu laisser la parole aux jeunes et voir ce qui allait sortir », résume la réalisatrice de , en salle depuis la semaine dernière.
Résultat ? Son film est finalement « une réflexion sur l’adolescence faite par des adolescents, sur le rite de passage entre l’adolescence et le monde adulte, avec tout ce que cela comporte comme appréhensions et souhaits pour l’avenir », résume Geneviève Dulude-De Celles, dont le long métrage documentaire est en nomination pour deux prix Écrans canadiens (image et montage), après avoir été primé l’an dernier aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal.
Pendant plus de 90 minutes, sa caméra propose un regard à la fois brut et esthétique sur ces jeunes, les laissant exprimer leurs angoisses, mais aussi leur confiance, leur quête de sens et leurs conseils de vie. Le tout, toujours, sans le moindre filtre. Zéro gêne. Zéro tabou. C’est franc. Honnête. Sincère. Des qualités non négligeables quand on sait qu’il s’agit là de la génération , habituée à contrôler serré son image.
Il en ressort un portrait à la fois complexe et inspirant d’une génération qui a visiblement soif de liberté, tiraillée entre l’innocence de l’enfance et les responsabilités de l’âge adulte.
« C’est difficile de réussir à trouver qui on est. Et c’est encore plus difficile de devenir cette personne-là. »
— Un des jeunes dans le film
Mine de rien, comme on a laissé les jeunes s’exprimer librement, tous les sujets y passent : la confiance en soi (« Sens-toi bien dans ce que tu fais, parce que personne ne va te faire sentir bien à ta place »), l’intimidation (« Je me suis déjà fait dire d’aller me pendre […], ça m’a démoli »), le décrochage (« Je ne me sens pas vraiment à ma place à l’école ») et la pression (« Ça vient de partout, on peut s’en faire soi-même »).
Mais ce n’est pas tout. Ces jeunes respirent aussi le bonheur (« Faut être heureux, on vit juste une fois »), la réussite (« J’ai pas fini, mais à date, je suis fier de ce que j’ai accompli ! »), la confiance en l’avenir (« Dans 10 ans, j’aimerais être heureuse et libre ! ») et l’ambition (« J’aimerais avoir une couple de compagnies, genre IBM, avoir un bon horaire pour tout gérer, faire du sport et avoir une vie sociale »).
S’ils ont hâte de grandir ? Pas totalement. « J’ai hâte d’avoir la liberté de changer ma routine », confie une jeune fille. « Mais je ne peux pas être maître de ma vie tant que je n’ai pas trouvé de sens », ajoute un ado. Vous vous reconnaissez ?
« Je les ai trouvés très décomplexés, note la réalisatrice. Avec la vie, on se fait une carapace. Comme adultes, on a moins cette franchise-là… » Elle avoue aussi avoir été surprise par la profondeur de leur réflexion et la clarté de leurs leçons de vie. « Je ne pensais pas pouvoir faire un film avec leurs réflexions. Je ne pensais pas qu’ils allaient m’offrir autant dans mes entrevues. »
À la fin du film, après le bal des finissants, on entend un jeune affirmer : « N’oublie jamais qui t’étais avant. » Morale ? « Ça nous amène, nous, comme adultes, à nous questionner », confie la réalisatrice. Et comment…
, de Geneviève Dulude-De Celles, à l’affiche au cinéma Beaubien.
Le film devrait être diffusé au petit écran à l’automne.