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Populaires planches à pagaie

Ici et là, des feuilles commencent à virer au rouge mais il reste encore bien du vert sur les îlots qui parsèment la rivière des Mille Îles. Des martins-pêcheurs se déplacent rapidement d’un arbre à l’autre, un grand héron demeure parfaitement immobile. Le vent est pratiquement inexistant, l’eau de la rivière est un miroir presque parfait. C’est le moment idéal pour essayer la planche à pagaie.

Cet été, comme quelques autres parcs au Québec, le parc de la Rivière-des-Mille-îles a commencé à offrir cette embarcation en location.

« Ç’a bien été, on est contents », lance Jean-François Boily, directeur des ventes, du marketing et des partenariats du parc et passionné de la planche à pagaie. C’est d’ailleurs lui, à son arrivée en poste cette année, qui a incité la direction du parc à acheter quelques planches.

« Il y avait quelques réticences, notamment par rapport à la qualité de l’eau de la rivière, a-t-il indiqué. Les gens pensaient qu’on tombait de la planche à pagaie, mais c’est extrêmement rare. La planche est large, c’est très stable. »

Les fondateurs du parc étaient aussi réticents en raison du courant sur la rivière : ils craignaient que les employés soient obligés d’aller chercher les pagayeurs incapables de remonter le courant en fin de randonnée. Ce n’est pas arrivé une seule fois cet été, assure M. Boily. « Cette embarcation remonte très bien le courant. »

En outre, on conseille aux clients de partir contre le vent et le courant pour s’assurer un retour plus facile. « C’est notre travail de conscientiser les gens par rapport aux conditions, ajoute M. Boily. Les jours où les vents sont trop élevés, on suggère fortement de prendre plutôt un kayak ou un canot. Les clients le comprennent. »

À son avis, il était difficile de passer à côté de la planche à pagaie. 

« C’est une tendance actuelle. C’est un sport très populaire, un peu comme la planche à voile dans les années 80. »

— Jean-François Boily, directeur des ventes, du marketing et des partenariats du parc de la Rivière-des-Mille-îles

Le parc devrait donc acheter des planches supplémentaires pour la saison prochaine. C’est aussi ce que planifient quelques parcs de la SEPAQ qui offraient aussi des planches à pagaie en location cet été.

« Par une belle journée, toutes les planches sont louées à la station touristique Duchesnay et il y a une file d’attente, indique Simon Boivin, porte-parole de la SEPAQ. Au parc des Îles-de-Boucherville, c’est aussi très populaire et il arrive souvent qu’on en manque. »

Dans ces parcs, on a constaté que c’était une clientèle très jeune, des gens dans la vingtaine, qui se tournait du côté de la planche à pagaie. C’est aussi une clientèle très féminine, note M. Boivin.

Multiplier les usages

Il indique que la popularité de cette embarcation devrait encore croître, notamment parce qu’on peut organiser toutes sortes d’événements autour de cette activité :  du yoga sur planche, de l’entraînement. « À Duchesnay, on a eu une soirée aux lanternes, avec chocolat chaud et guimauves », raconte-t-il.

La popularité de cet équipement ne semble pas avoir porté ombrage aux autres embarcations, comme le kayak et le canot.

« La location d’embarcations de tous types est en hausse, affirme Simon Boivin. Il y a des gens qui, en attendant qu’une planche se libère, partent faire un tour de kayak. Ou encore, un père qui accompagne son fils intéressé par la planche à pagaie louera un kayak pour lui-même. »

Du côté du parc de la Rivière-des-Mille-Îles, le lot de planches à pagaie n’était pas assez importante, soit uniquement 10 planches, pour avoir un impact négatif sur la location d’autres embarcations.

Ventes en progression 

Chez les détaillants, les ventes de planches à pagaie sont toujours en progression. « On n’a pas encore atteint le plateau, indique Nicolas Brisson, directeur adjoint aux équipements, chez SAIL. Ça va encore très bien malgré la température cette saison. »

L’embarcation la plus populaire demeure cependant le kayak : les ventes de planches à pagaie ne représentent que le quart des ventes de kayaks chez SAIL.

Ceux qui se tournent du côté de la planche à pagaie favorisent les planches hybrides, de type surf, parce qu’on les considère comme plus stables que les planches de type touring, plus rapides.

« Ce qui a explosé cet été, ce sont les planches gonflables, note M. Brisson. Ça prend peu d’espace, ça rentre dans un gros sac à dos. »

Au parc de la Rivière-des-Mille-Îles, on a rédigé quelques règles, une sorte de guide « Planche à pagaie 101 », pour aider les débutants. On y indique la position à adopter, on suggère de commencer à genoux pour se mettre en confiance, on explique qu’il faut garder son gilet de sauvetage en tout temps et on conseille de faire particulièrement attention à l’approche des quais.

La petite balade d’essai sur la rivière des Mille Îles se passe toutefois sans incident. Les canards assoupis sur un tronc à moitié immergé ne lèvent même pas la tête au passage des pagayeurs.

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En montagne à vélo

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Le chiffre de la semaine 

600 kg

C’est le poids que peut atteindre généralement un gros orignal mâle au Canada. Toutefois, le mâle d’une sous-espèce au Yukon et en Alaska peut peser jusqu’à 800 kg.

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