Lanaudière

Tirer profit des bouchons

Les importants bouchons de circulation vers Montréal représentent un défi en matière de transport pour Lanaudière. Ils sont toutefois un atout pour les entreprises qui recrutent !

Quelque 40 000 travailleurs prennent la route vers la métropole chaque matin, uniquement dans la MRC de L’Assomption. Plusieurs d’entre eux aimeraient travailler plus près de la maison, selon Olivier Goyet, directeur général de CIENOV et président de Lanaudière économique.

« Repentigny, par exemple, est à environ 20 minutes de Montréal, mais ça peut prendre 1 heure 15 le matin, illustre Nathalie Breault, directrice régionale adjointe au ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. À poste égal, si les gens peuvent rester dans la région, ils vont le faire. » Ainsi, Lanaudière souffre moins de la rareté de la main-d’œuvre que d’autres régions. Cela demeure toutefois un défi pour certains postes.

Reste que la région attend avec impatience certains travaux pour améliorer la fluidité du transport. « Les accès à Montréal et Laval sont importants, note Jean-Claude Robichaud, directeur général du Centre local de développement économique des Moulins. Le parachèvement de l’autoroute 19, par exemple, serait vraiment mûr pour une annonce. »

51 % 

Proportion des travailleurs de Lanaudière occupant un poste dans cette région

(Source : Atlas de l’emploi de la région de Lanaudière)

Croissance constante

L’enjeu est d’autant plus important que Lanaudière connaît l’une des croissances les plus fortes de la province. « Entre 2016 et 2021, la population devrait croître de 6,8 % comparativement à 3,8 % pour l’ensemble du Québec, précise Mme Breault. Au sud, nous avons les villes de Terrebonne, Repentigny, Lachenaie et Mascouche. Elles représentent un gros territoire collé sur la métropole. Cela engendre une croissance très rapide de la démographie. »

Cet essor démographique explique d’ailleurs en partie l’importance du secteur de la construction dans Lanaudière. Il regroupe 10 % des emplois comparativement à 5,7 % pour le reste de la province.

Les entreprises sont aussi nombreuses à s’installer sur le territoire. « La MRC des Moulins est en création nette d’emplois, notamment dans le secteur industriel, explique M. Robichaud. Nous avons complété l’occupation d’un parc industriel inauguré il y a quelques années. De nouveaux espaces sont en préparation du côté de Terrebonne. À Mascouche, la requalification du secteur de l’aéroport permet l’aménagement d’un parc d’affaires qui sera lancé cette année. Nous sommes en mode croissance et des emplacements sont toujours disponibles. » Son organisme vient aussi d’obtenir du financement pour son projet d’incubateur InnoHub La Centrale. Cet incubateur est destiné aux projets dans les secteurs manufacturier, des technologies de l’information et des services d’affaires.

Du côté de la MRC de L’Assomption, l’espace disponible est toutefois beaucoup plus restreint. « Il faut densifier l’emploi de manière verticale, parce que nous n’avons plus l’espace pour faire du grand développement industriel nécessitant beaucoup de terrain », indique M. Goyet.

Récemment, un pôle d’innovation en commerce intelligent et en technologies expérientielles a été lancé. La création d’un pôle d’innovation en bioproduits végétaux agro-efficients est aussi dans les cartons.

Relance du nord

La majorité des citoyens et des entreprises de Lanaudière sont installés au sud, à proximité de Montréal. Néanmoins, il y a aussi de bonnes nouvelles plus au nord. « Ce secteur commençait à être dévitalisé un peu, à la suite de fermetures d’entreprises, note Mme Breault. Nous avons toutefois eu de belles annonces de projets. » Un exemple : les 48 nouveaux emplois découlant de la relance du Complexe industriel forestier de Saint-Michel-des-Saints.

La région est également déterminée à rendre l’internet haute vitesse accessible dans ses secteurs les plus ruraux. Six projets ont été retenus dans le cadre du programme Québec branché afin d’offrir ce service dans 16 localités. Cet investissement d’un peu plus de 7 millions de dollars permettra de brancher 3522 foyers. « Sans haute vitesse, c’est difficile d’attirer des gens, souligne Mme Breault. Ce sera aussi bénéfique pour plusieurs travailleurs autonomes, par exemple. »

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