Mode hivernale

Dubuc réinvente le Kanuk

Des coupes plus modernes, plus mode, plus urbaines, c’est ce qui fait la particularité des manteaux Kanuk signés Philippe Dubuc. Le designer travaille depuis un an avec la marque et a créé 15 nouveaux modèles. Nous l’avons rencontré chez Kanuk, rue Rachel, quartier général de l’entreprise québécoise qui existe depuis 1974.

Philippe Dubuc est fier de présenter ses manteaux et coupe-vents. À notre arrivée dans la boutique, la veille du lancement officiel, on le voit en train de mettre les manteaux bien en valeur sur des mannequins. Il nous invite à toucher les matières qui sont plus soyeuses et plus souples. Mais pas question de faire de compromis sur la qualité des matériaux, nous confie-t-il.

Le designer a eu carte blanche pour réinventer la marque. Après 40 ans, Kanuk devait se renouveler et la concurrence est féroce dans le marché du manteau. 

« L’ADN du Québec, c’est le froid, c’est l’hiver. Avec l’équipe, on s’est demandé comment on pouvait réinterpréter, transformer, créer de nouveaux volumes et faire évoluer toute la technicité. »

— Philippe Dubuc, designer

« J’ai choisi des matières différentes. On a travaillé sur l’ergonomie des manteaux, les silhouettes avec de grands cols et capuchons et les coupes plus modernes », dit-il, enthousiaste.

CONFORT ET AISANCE

Pour Philippe Dubuc, Kanuk est avant tout synonyme de confort et d’aisance. « Le côté easy-going des manteaux, le style n’est pas guindé, et c’est ce que je voulais poursuivre avec la collection. Il n’était pas question de tomber dans quelque chose de trop mode. Il faut garder un côté intemporel, même si le manteau d’hiver est à la mode ! » 

Le designer a travaillé l’aspect pratique du vêtement, comme tous les intérieurs des manteaux, les poches, les fermetures éclair et les isolants plus souples, mais tout aussi performants. « C’est là aussi où on va voir le changement », souligne le créateur.

La nouveauté se retrouve aussi dans le côté très urbain des manteaux, mis de l’avant autant dans la campagne publicitaire de l’entreprise que dans certains modèles. « Je suis urbain. Kanuk a toujours été une entreprise de Montréal, sur le Plateau Mont-Royal, mais le look de la ville n’y était pas ! Les matières et les couleurs sont plus minérales tout en gardant une certaine sobriété », explique-t-il.

AMBITIONS INTERNATIONALES

Kanuk, une marque en pleine évolution, souhaite ainsi rajeunir son image tout en gardant sa clientèle. « Acheter un Kanuk à 800 $ ou 1000 $, c’est un investissement. On vise un homme ou une femme, quel que soit son âge, qui veut se sentir élégant. »

Kanuk est un produit du Québec. Tout est créé et fabriqué ici. Ça fait partie de la philosophie de l’entreprise. Mais cette fois, l’entreprise a de grandes ambitions. « Le Kanuk du XXIsiècle s’en va sur le marché international », dit-il. 

Philippe Dubuc est bien conscient que si ses manteaux ne se vendent pas, il ne sera pas là longtemps. « J’espère que ça va marcher, car il y a tellement de possibilités ! On annonce un hiver froid cette année ! Ça tombe bien ! », lance celui qui travaille déjà sur la prochaine collection 2017-2018. « La marque va continuer à évoluer. On va introduire d’autres nouveautés avec certaines technicités encore plus avancées, de nouvelles matières et de nouveaux coloris. »

Les manteaux sont en vente chez Kanuk et sur le site internet de la marque, dans la boutique de Philippe Dubuc dans le Vieux-Montréal et dans celle du Cabinet éphémère chez Ogilvy.

Pour la petite histoire

Philippe Dubuc a appelé le fondateur de Kanuk, Louis Grenier, il y a six ans pour une collaboration. « Je ne le connaissais pas et je lui ai proposé Dubuc+Kanuk, il était emballé. Dans la même journée, je suis allé le voir dans ses bureaux et il est venu me voir dans ma boutique qui était à l’époque sur la rue Saint-Denis. Ça ne s’est pas fait, les années ont passé, et j’ai compris que Louis Grenier se dirigeait vers la retraite, car Kanuk a été vendue en 2015, et c’est à ce moment-là que j’ai à nouveau fait part de mon intérêt », confie le créateur. La Corporation financière Champlain a fait l’acquisition de Kanuk en 2015.

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