Objet de légende
Le stylo plume Montblanc Meisterstück 149
Collaboration spéciale
Cet écran a été partagé à partir de La Presse+
Édition du 21 septembre 2014,
section PAUSE POUR LUI, écran 7
Objet de légende
Le stylo plume Montblanc Meisterstück 149
James Bassil
Collaboration spéciale
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MONTBLANC MEISTERSTÜCK 149
Année de création : 1952
Inventeur/créateur : Alfred Nehemias et August Eberstein
Pays : Allemagne
Aussi, cette année-là : Le premier avion passager, le Comet 1, décolle de Londres. Au Tennessee, le premier Holiday Inn ouvre ses portes, et Sun Records est fondé.
Nombre de modèles offerts : Un seul, mais de temps en temps, Montblanc fait une « édition spéciale ». Cette année, c’est le Meisterstück 149 90 Years.
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Les origines
James Bassil
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Le Meisterstück est, dès ses origines, un objet international. Il doit sa création à deux Allemands, qui ont découvert lors d’un voyage aux États-Unis un objet fait pour les voyageurs : le stylo à plume, portable, qui se passe d’encrier grâce à son système de cartouches. Dès leur retour, ils s’empressent de produire leur propre stylo plume : le Rouge et Noir, baptisé ainsi en hommage au célèbre roman de Stendhal. Les couleurs rouge et noir choisies pour le design du stylo sont en quelque sorte la première tentative d’une entreprise pour construire son propre mythe. Le Rouge et Noir est devenu le Montblanc en 1909, et, en 1913, il donne son nom à l’entreprise qui le fabrique et devient le Montblanc Meisterstück. Le Meisterstück s’est décliné en plusieurs modèles, et le plus célèbre d’entre eux, le 149, à la forme de cigare, arrive en 1952.
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Les icônes
James Bassil
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Le Meisterstück 149 semble être le stylo plume que les politiciens préfèrent : Winston Churchill, Barack Obama, Tony Blair, Vladimir Poutine et même Nicolas Sarkozy comptent parmi ceux qui ont signé, publiquement, des documents avec ce modèle. Le propriétaire de 149 le plus célèbre reste toutefois John F. Kennedy, qui a prêté sa plume lors d’un événement officiel en 1963 au chancelier allemand Konrad Adenauer. Être choisi par des leaders a renforcé le statut mythique du 149, et c’est ce qui le distingue des autres modèles Meisterstück, en plus de son design si particulier. Sa forme épaisse en fait la plume idéale des « mâles alpha » et lui vaut en plus une place dans l’exposition permanente du Musée d’art moderne de New York.
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Le savoir-faire
James Bassil
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Le Meisterstück revendique, dans son nom, un certain savoir-faire. En allemand, « meisterstück » signifie chef-d’œuvre et, plus précisément, le premier chef-d’œuvre d’un artisan, qui marque sa transition d’apprenti à maître (c’est ce qui fait du Meisterstück le cadeau tout trouvé pour saluer une étape franchie : pour un enfant, il peut fêter une remise de diplôme, et pour un avocat, le statut de partenaire).
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La légende
James Bassil
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Le Meisterstück de Montblanc n’est ni le plus vieux stylo plume du monde ni le plus cher. La plupart des experts en la matière vous diront qu’il n’est pas même le meilleur. Et pourtant, le Meisterstück – et particulièrement le modèle 149 – est devenu le stylo plume le plus connu du monde. Et ce, en partie parce qu’il a été le stylo plume le mieux « marketé » du monde ; c’est l’un des premiers succès sur le marché global. Le Meisterstück est né d’une idée américaine, exécutée par des Allemands et nommée en référence à une montagne située entre la France et l’Italie.
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Aujourd’hui
James Bassil
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La ligne Meisterstück a soufflé ses 90 bougies cette année. À cette occasion, Montblanc a sorti une édition anniversaire du stylo 149. On peut le trouver en vente pour 935 $ dans les boutiques Montblanc du centre-ville (1289, boulevard de Maisonneuve Ouest) et de Laval (Carrefour Laval).
Comme c’est le cas de nombreux produits de luxe, la valeur du 149 Meisterstück a augmenté avec le temps, alors que sa valeur pratique, elle, a diminué. En 2014, vous n’avez pas besoin de stylo plume, et encore moins de dépenser 1000 $ pour en acheter un. Bien sûr, ce stylo a une valeur ostentatoire, mais pas seulement. Dans le passé, des éditions limitées de Montblanc se sont révélées être de véritables investissements financiers. Ainsi, un stylo d’une édition John Lennon s’est envolé pour 40 000 $ lors d’une vente aux enchères, en décembre dernier.
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L’anecdote
James Bassil
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Si le savoir-faire contenu dans ce stylo est reconnu – en particulier sa pointe faite en or 18 carats, qui se forme, au fil du temps, à l’écriture de celui qui tient la plume –, le Meisterstück doit plus son succès à sa marque qu’à sa production. Le nom Montblanc se retrouve sur le logo, en forme d’étoile, au bout du bouchon, qui rappelle quant à lui les sommets enneigés du mont Blanc. Sur la plume, le nombre 4810 fait référence quant à lui à l’altitude en mètres du mont Blanc. Quand les propriétaires de l’entreprise ont choisi de refaire leur image de marque autour du mythique sommet, c’était pour souligner la qualité de leur produit, « un symbole de l’engagement de la marque en faveur de la plus haute qualité et du plus haut niveau de l’artisanat européen », peut-on lire sur le site de la marque. Le PDG de Montblanc Italie, Christian Rauch, croit quant à lui que le Meisterstück « n’est pas seulement une marque allemande, mais plutôt une marque européenne ».