Repêchage de la LNH

Le CH fait le plein d'espoirs

Le Canadien a réclamé 11 joueurs ce week-end, un record d’équipe depuis que le repêchage a été réduit à sept tours, en 2005. Sept de ces espoirs sont décrits comme des centres, dont celui choisi au troisième rang vendredi, Jesperi Kotkaniemi. 

Repêchage de la LNH

Changement de cap

Dallas — La LNH est une ligue de copieurs, dit-on souvent. Des Devils défensifs des années 90 et 2000 aux Blackhawks et aux Penguins qui ont coulé au classement pour repêcher des joueurs de concession, différents modèles de succès émergent et sont ensuite imités par les autres équipes.

Les tendances des dernières années portent davantage sur la vitesse, tandis que le gabarit n’est plus valorisé comme auparavant. L’importance de la position de centre a été soulignée à grands traits par les succès des Penguins et, dans une moindre mesure, des Capitals. Et dans une ligue où les joueurs autonomes sont rarement attrayants, le développement de joueurs « maison » devient une priorité. Les Jets, le Lightning et les Capitals l’ont démontré de façon éloquente, la saison dernière.

En repêchant 11 joueurs, en se concentrant sur les centres, en ciblant des joueurs de petite taille, le Canadien a visiblement cherché à suivre ces tendances, cette fin de semaine à Dallas.

Ainsi, le Canadien a réclamé 11 joueurs, un record d’équipe depuis que le repêchage a été réduit à sept tours (en 2005). Les deux années précédentes, l’équipe avait repêché six joueurs. En 2014 et en 2015, années où le CH sacrifiait des atouts en prévision des séries, il n’y avait eu que cinq sélections.

Sept des 11 joueurs repêchés sont décrits comme des centres, dont celui choisi au 3e rang vendredi, Jesperi Kotkaniemi. 

« Nous savons qu’il est difficile d’acquérir des centres », a rappelé Trevor Timmins, responsable du repêchage du Canadien, hier après-midi.

« Kotkaniemi n’a pas été choisi uniquement en raison de sa position. C’est un joueur extraordinaire. Il possède un bon tir, il est bon défensivement, il a un bon physique et il travaille fort. »

« Il n’est même pas près d’avoir atteint son plein potentiel. »

— Trevor Timmins, responsable du repêchage du Canadien, à propos de Jesperi Kotkaniemi

La taille des joueurs est devenue un sujet de discussion au fil de la journée d’hier, après que le CH eut réclamé sa part de joueurs de petit gabarit. Ainsi, quatre des espoirs choisis (Jesse Ylonen, Cameron Hillis, Cole Fonstad et Samuel Houde) pèsent moins de 170 lb, le plus chétif étant Fonstad, à 159 lb. Le plus lourd, Jacob Olofsson, fait osciller la balance à 189 lb.

Pas que le Canadien soit reconnu comme une « grosse » équipe, mais de Michael McCarron à Cale Fleury, en passant par Brett Lernout et Connor Crisp, Bergevin a souvent tenté d’ajouter du muscle au repêchage.

« Regardez ailleurs, ce n’est pas un élément comme avant. Regardez Mitch Marner : il était tout petit au repêchage [160 lb] et il a joué un an plus tard », a rappelé Timmins.

Beaucoup de long terme

Timmins place la barre haut en donnant l’exemple de Marner, le 3e marqueur du formidable repêchage de 2015.

Évidemment, Kotkaniemi est celui qui a le plus de chances d’avoir un impact aussi important que Marner à Toronto. Aux yeux de Timmins, il pilotera assurément un des deux premiers trios de l’équipe à terme. Ne cherche-t-on pas du talent de premier trio aussi haut dans le repêchage ?

« S’il devient un joueur de premier trio, tant mieux. Sinon, je me serai protégé avec ma réponse, s’est justifié Timmins. Mais je n’ai pas de boule de cristal, je ne peux pas vous annoncer qu’il sera le prochain Jonathan Toews. Ce n’est pas mon travail. »

Toutefois, l’organisation devra faire preuve de patience, car plusieurs des joueurs repêchés ne seront pas en mesure d’aider l’équipe avant quelques années.

Kotkaniemi ne jouera « probablement pas » en LNH dès cette saison, dixit Timmins.

Ylonen (35e) et Alexander Romanov (38e) ont des contrats valides pour encore deux ans en Europe.

Olofsson (56e) en a pour au moins un an en Suède.

Jordan Harris (71e) et Jack Gorniak (123e) amorceront leur carrière universitaire l’an prochain, et Harris a déclaré qu’il avait l’intention d’y passer quatre ans.

De ce côté, Timmins et Bergevin ont tenu parole, eux qui avaient déclaré ces dernières semaines ne pas être à la recherche d’une solution rapide.

Un camp utile

Le Canadien s’est tourné vers l’Europe pour ses quatre premiers choix, et il faut y voir en partie l’effet du camp d’évaluation organisé à Stockholm il y a deux semaines. Selon Timmins, le Tricolore est la seule équipe à se déplacer pour cet exercice, les autres formations invitant des joueurs dans leurs installations.

L’organisation y a reçu 15 joueurs, tous des joueurs qui n’avaient pas été invités au camp officiel de la LNH à Buffalo. Du lot, Montréal en a repêché deux : Ylonen et Romanov.

« Ça n’a pas changé notre classement, mais ça a confirmé plusieurs choses. On voulait s’assurer de ne rien manquer, surtout sur le plan médical. On voulait aussi observer ces joueurs physiquement, pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’obstacles de cette nature », a dit Timmins.

Par ailleurs, à l'issue du repêchage, le Canadien a annoncé qu'il avait acquis le choix de cinquième tour des Oilers d'Edmonton en 2019 en retour des droits du gardien Hayden Hawkey.

— Avec La Presse canadienne

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Le drôle de cas de Romanov

Dallas — Dans quelques années, on criera au génie ou on en fera des blagues. Mais une chose est sûre : le Canadien a fait jaser en sélectionnant le Russe Alexander Romanov dès le 38e rang.

Pourquoi ? Parce que la Centrale de recrutement de la LNH le classait au 115e rang des espoirs européens. Ensuite, parce que des recruteurs de certaines équipes ont admis ne pas même l’avoir mis sur leur liste en vue du présent repêchage. Notons toutefois que d’autres équipes savaient très bien qui était ce jeune homme et n’ont pas sursauté en entendant son nom.

On ignore s’ils se sont passé le mot, mais tant Trevor Timmins que l’agent de Romanov en ont beurré épais quand est venu le temps de parler de ce porte-couleurs du club junior du CSKA Moscou.

Timmins a soulevé l’hypothèse que Romanov était le joueur le plus près de la LNH parmi les 11 que le CH a repêchés cette fin de semaine, car il joue déjà « comme un pro ». « Il me fait un peu penser à Alexei Emelin, mais à un Emelin avec une tonne d’énergie », a-t-il ajouté.

Timmins a aussi rappelé que le jeune homme avait dû se contenter de la deuxième vague de l’avantage numérique avec la Russie au Championnat du monde des moins de 18 ans. « Il y avait plusieurs choix discutables dans cette équipe. Mais je n’entrerai pas dans les détails », a dit Timmins. C’est à ce tournoi que les recruteurs du CH sont tombés amoureux de Romanov. Notons d’ailleurs que c’est là aussi que Jesperi Kotkaniemi a grandement grimpé dans leur estime.

Dan Milstein, le très loquace agent du joueur, a quant à lui affirmé que son client s’attendait à être repêché au deuxième tour, « mais pas aussi tôt dans la ronde ». Milstein ne s’est pas arrêté là.

« S’il avait joué au Canada, il aurait été repêché parmi les 10 premiers. »

— Dan Milstein, agent d'Alexander Romanov

Sa sélection au 38e rang a fait réagir, d’autant que le Tricolore détenait aussi alors les 56e et 62e choix. Mais selon Timmins, des équipes qui ont l’habitude de scruter la Russie, comme Detroit, Columbus, Nashville ou Tampa Bay, auraient pu le réclamer dans l’intervalle.

« La liste de la LNH m’importe peu. C’est comme la 32e équipe. Il y a 31 listes différentes pour le repêchage. Nous dépensons beaucoup d’argent afin de préparer le repêchage. Romanov n’avait pas été invité au camp d’évaluation à Buffalo, tout comme Jonatan Berggren, qui a aussi été repêché au deuxième tour. »

Le hockey dans le sang

Romanov vient d’un univers où le hockey prime. Son père, Stanislav, a roulé sa bosse en première division russe pendant les années 90. Et son grand-père est nul autre que Zinetoula Bilialetdinov, « Coach Z » pour les intimes, qui était à la tête de l’équipe nationale russe lors de la débâcle des Jeux de Sotchi.

« J’ai tout appris de mon grand-père et de mon père », a déclaré Romanov, par l’entremise de son agent qui lui servait d’interprète.

Depuis l’aventure olympique, Bilialetdinov est revenu à la tête de l’Ak Bars de Kazan, sacré champion de la KHL la saison dernière. Et, incidemment, là où joue l’ancien du Canadien Andrei Markov.

« Andrei est une légende, a dit Romanov. Je ne le connais pas personnellement, mais grand-papa m’a raconté comment il se prépare pour ses matchs, à quel point c’est un professionnel. »

Romanov doit passer les deux prochaines saisons dans son pays natal et « a ensuite l’intention de venir en Amérique du Nord », a dit Milstein. Ce dernier a précisé que son client devrait obtenir quelques rappels en KHL la saison prochaine, et pourra donc commencer à se mesurer à une compétition plus relevée.

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Un autre rendez-vous manqué

Dallas — Trevor Timmins était prêt. « Je vais vous montrer une photo. Il est tellement fier de faire partie du Canadien. Il a déjà son chandail sur le dos, même s’il ne pouvait être ici. »

Sur son téléphone, il montrait fièrement une photo de Samuel Houde, que le Tricolore venait de repêcher au 133e rang.

L’attaquant des Saguenéens est le seul produit de la LHJMQ repêché par le CH, cette fin de semaine, et Timmins a longuement été interrogé sur le sujet.

Un choix tardif

Les cuvées 2017 et 2016 avaient été maigres pour la LHJMQ, qui n’y avait fait repêcher que 14 joueurs chaque fois. Le Canadien n’y a pas pigé ces deux années-là, si bien que son dernier produit du circuit Courteau est Simon Bourque (177e en 2015). Avec Houde, c’est donc un autre choix tardif que l’équipe montréalaise fait dans la LHJMQ. En fait, depuis l’arrivée de Marc Bergevin en 2012, le Tricolore a repêché un seul joueur dans cette ligue dans les deux premiers tours : le gardien Zachary Fucale, 36e en 2013. Et si on élargit aux 100 premiers, seul Sven Andrighetto (86e, 2013) s’ajoute.

L’explication de Timmins

« Notre premier choix, c’était le 3e au total. On a pris le meilleur joueur disponible à nos yeux, et on voulait ajouter un centre, a répondu Timmins, pour expliquer la sélection de Jesperi Kotkaniemi plutôt que de Filip Zadina (6e). Au deuxième tour, nous ne voulions pas perdre Alexander Romanov. Un défenseur gaucher venait d’être réclamé. Nous voulions nous assurer d’avoir Romanov. […] On a essayé d’améliorer notre rang hier pour repêcher des joueurs que nous avions ciblés. La même chose s’est produite aujourd’hui. On a essayé. Parfois ça fonctionne, parfois non. »

McIsaaC dans le viseur ?

Timmins a évidemment intérêt à calmer le jeu, car l’importance que le Canadien accorde à la LHJMQ et au talent québécois est importante aux yeux d’une partie des partisans de l’équipe, même si d’autres trouvent le débat exagéré. Mais quand on regarde les décisions du CH, il y a lieu de croire que l’équipe s’est fait subtiliser quelques joueurs ciblés. Ainsi, au 36e rang, le défenseur des Mooseheads d’Halifax Jared McIsaac a été sélectionné par les Red Wings. Deux rangs plus tard, Timmins choisissait Romanov, lui aussi un arrière gaucher. Notons toutefois que le CH aurait pu repêcher McIsaac au 35e rang, mais qu’il a plutôt choisi l’attaquant Jesse Ylonen.

Et Fortier ?

Puis, au 59e rang, le Lightning a mis la main sur Gabriel Fortier, du Drakkar de Baie-Comeau. Le Canadien devait ensuite parler au 62e rang, mais a alors échangé ce choix aux Oilers pour obtenir des choix de 3e et 5e tours. Timmins s’est fait demander si les sélections qui précédaient avaient incité le CH à faire une transaction. Le recruteur en chef n’a pas répondu, mais a esquissé un large sourire. Là encore, si Fortier était bel et bien le joueur visé, notons que Montréal avait la chance de le réclamer au 56e rang. L’équipe s’est plutôt tournée vers le centre suédois Jacob Olofsson.

Groulx avec son équipe préférée

Parmi les 15 Québécois repêchés, il y en avait au moins deux qui étaient particulièrement heureux ! Benoît-Olivier Groulx (54e) a été repêché par son équipe préférée, les Ducks d’Anaheim. Il a rapidement évoqué Ryan Getzlaf, Antoine Morand et Adam Henrique, un joueur dont il souhaite émuler le style. Le fils de l’entraîneur Benoît Groulx a finalement attendu à la fin du deuxième tour pour connaître son sort, même si certains l’attendaient en fin de premier tour. « Je n’avais aucune attente, mon but était de me faire repêcher. Le repêchage, c’est un numéro, une passe pour aller au camp. » L’autre qui était heureux, c’est le gardien Olivier Rodrigue, puisqu’il a été repêché par les Oilers d’Edmonton. Or, c’est l’équipe pour qui son père, Sylvain, travaille à titre de responsable du développement des gardiens.

Les gardiens choisis tard

Rodrigue a finalement été le deuxième gardien choisi cette année. Des 29 portiers sélectionnés, cinq provenaient de la LHJMQ. Les collègues de Rodrigue ont cependant dû patienter avant de se lever de leur siège. Kevin Mandolese (Ottawa, 157e), Alexis Gravel (162e, Chicago), Zachary Émond (176e, San Jose) et Zachary Bouthillier (209e, Toronto) ont tous été réclamés sur le tard.

Hockey

Kovalchuk est de retour dans la LNH

L’attaquant Ilya Kovalchuk a accepté un contrat de trois saisons des Kings de Los Angeles, a révélé le vice-président et directeur général de la formation californienne Rob Blake hier. Selon divers médias, l’entente lui rapporterait en moyenne 6,25 millions US par saison. Kovalchuk, un vétéran âgé de 35 ans, a marqué 31 buts et amassé 32 mentions d’assistance en 53 rencontres la saison dernière avec le SKA Saint-Pétersbourg, en KHL. Kovalchuk a quitté la LNH pour la KHL à l’issue de la saison 2012-2013, alors qu’il portait l’uniforme des Devils du New Jersey. Il a marqué 417 buts et récolté 399 passes en 816 matchs en carrière dans la LNH. — La Presse canadienne

Hockey

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L’Avalanche du Colorado a accordé un contrat de trois saisons au gardien Philipp Grubauer, un jour après avoir acquis ses services des Capitals de Washington. Selon différents médias, Grubauer touchera un salaire annuel moyen de 3,33 millions US. Âgé de 26 ans et originaire d’Allemagne, Grubauer a disputé 35 matchs la saison dernière avec les Capitals, compilant un dossier de 15-10-3 avec une moyenne de 2,35, un taux d’efficacité de ,923 et 3 blanchissages. — La Presse canadienne

Hockey

Coup d’éclat des Flames et des Hurricanes

Les Flames de Calgary ont fait un coup d’éclat lors du repêchage de la LNH, hier, en expédiant le défenseur Dougie Hamilton aux Hurricanes de la Caroline dans un échange impliquant cinq joueurs. En plus de Hamilton, les Flames ont cédé l’attaquant Micheal Ferland et le jeune défenseur Adam Fox aux Hurricanes en retour de l’attaquant Elias Lindholm et du défenseur Noah Hanifin. En trois saisons avec les Hurricanes, Hanifin a marqué 18 buts et amassé 65 mentions d’assistance en 239 rencontres. Lindholm a totalisé 64 buts et 124 mentions d’aide en 374 parties avec les Hurricanes. 

En retour, les Hurricanes ont obtenu un joueur clé en Hamilton. Le défenseur à caractère offensif de 25 ans a marqué 17 buts et engrangé 27 mentions d’assistance en 82 parties la saison dernière. Quant à Ferland, il a connu sa meilleure saison offensive avec les Flames en vertu de ses 21 buts et 20 passes, en 77 rencontres. Pour sa part, Fox est un espoir qui a évolué pour l’Université Harvard, dans la NCAA, au cours des deux dernières saisons.

— La Presse canadienne

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