Archidata

Des plans intelligents

L’innovation

Déjà à l’avant-garde avec son système qui permet de modéliser un immeuble en 3D à partir de plans standards, Archidata y ajoute une quatrième dimension, utilisant des capteurs pour voir les structures en temps réel.

Qui ?

Dominique Dubuc, un architecte « de système » avec une formation d’informaticien, a fondé Archidata en 1995. Il s’agissait à l’époque d’offrir une plateforme web pour la gestion des immeubles, en numérisant et archivant les plans. 

« Le problème, c’est que quand on bâtit un immeuble, c’est ça, le prototype, explique-t-il. Il n’y a pas de constante d’un projet à l’autre. » D’où l’idée de concevoir une « armoire à plans informatisée » pour les gestionnaires d’immeubles. « En 1995, c’était original ; en 2004, il y avait une centaine d’entreprises aux États-Unis qui faisaient ça », indique M. Dubuc. 

Contrairement à la plupart de ses compétiteurs, Archidata a traversé les crises jusqu’à aujourd’hui et compte 32 employés. Outre son siège social dans le Vieux-Montréal, elle compte deux antennes aux États-Unis et en France ainsi que des représentants dans la péninsule arabique.

Le produit

L’outil Archidata a considérablement évolué depuis 1995 et permet aujourd’hui de bâtir un modèle en trois dimensions de ces immeubles, en y définissant les superficies, l’occupation, jusqu’au mobilier et les prises électriques. Le gestionnaire peut consulter, de son écran, ses bâtiments selon leur usage, leur occupation, leur superficie, avec des données constamment maintenues à jour. Archidata assure être la seule entreprise capable d’extraire automatiquement les données de sources certifiées, comme les dessins CAO du client.

« On est un secret bien gardé. On rend les plans intelligents, nous sommes des contrôleurs aériens, des spécialistes du trafic de données. »

— Dominique Dubuc, président et fondateur d’Archidata

L’entreprise compte plusieurs clients institutionnels, notamment la Ville de Montréal, l’Université de Montréal, le CHUM et quelque 25 hôpitaux au Québec. Du côté du privé, la Great-West, Cadillac Fairview et la Banque Nationale utilisent la plateforme.

Les défis

Archidata a beau faire figure de leader dans son domaine, et être devenu selon l’expression de son président « un des seuls fournisseurs de maquettes 3D de bâtiments existants », le marché est étonnamment petit. C’est que la modélisation et la gestion des immeubles sont des postes budgétaires bien tentants à supprimer quand vient le temps de rationaliser les dépenses, explique-t-il. « Il y a eu deux années récemment où tout le monde a voulu nous flusher… Là, ils veulent tous nous reprendre. »

Il estime que le recours aux services d’Archidata a permis à la Ville de Montréal, notamment, de repérer les espaces inutilisés et de se débarrasser de quatre édifices.

L’entreprise se heurte par ailleurs à un obstacle inattendu : il est difficile de décrocher des contrats publics quand on est le seul dans son domaine, les organisations craignant les apparences de favoritisme et les contrats de gré à gré. « Ça va, mais on ne roule pas sur l’or, précise le président. On est pris avec tout ce qui peut arriver aux États-Unis, tout est au ralenti. »

L’avenir

Pour se rendre indispensable, Archidata veut aller plus loin et mise sur l’internet des objets pour suivre, en temps réel, ce qui se passe dans les immeubles. Après le 3D, c’est le quatrième D qu’on élabore dans les ordinateurs de l’entreprise, à base de capteurs et de repérage GPS, et qui est en instance de brevet.

On veut même monter d’un niveau et viser un cinquième « D », soit l’avenir, c’est-à-dire prévoir l’entretien et l’état d’un immeuble. Le tout sur intégration de l’intelligence artificielle, « à [leur] rythme ».

« On n’est pas des spécialistes de l’internet des objets, alors on est allés voir des experts, notamment en France, dit M. Dubuc. Personne n’a encore réalisé l’intégration de tout cet ensemble. C’est le moment de le faire pour nous. »

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