Cuisinez votre taxe carbone maison
Maurice, j’adore votre idée de taxe carbone maison ! Depuis la marche pour le climat, je suis certaine que bien des citoyens se demandent ce qu’ils peuvent faire concrètement pour réduire la pollution.
Évidemment, l’idéal est de modifier nos comportements : prendre le vélo ou les transports en commun, opter pour une voiture moins énergivore, manger moins de viande rouge, abandonner les produits trop emballés, consommer plus d’aliments locaux, alterner les voyages au Québec avec ceux à l’étranger…
Mais dans certains cas, c’est plus difficile. Alors, il est possible de compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour devenir carboneutre.
Tout d’abord, il faut déterminer l’empreinte carbone de nos activités sur l’un des nombreux sites qui permettent de faire des calculs.
L’évaluation varie en fonction du site consulté. Mais pour vous donner une idée, Planetair estime qu’un vol Montréal-Paris aller-retour représente presque deux tonnes de CO2 par personne. À 25 $ la tonne, il vous en coûtera 50 $ pour effacer votre empreinte.
Vous parcourez 20 000 km par année dans un Jeep Cherokee ? Comme vous émettez plus de cinq tonnes de CO2, vos crédits de carbone vous coûteront 125 $. Et une habitation moyenne ? Environ 12 tonnes de CO2, ce qui vous coûterait plus de 300 $ à neutraliser.
Plusieurs organisations vendent des crédits de carbone et utilisent l’argent récolté pour financer des projets verts. Un exemple ? Carbone boréal qui est affiliée à l’Université du Québec à Chicoutimi et qui contribue à la plantation d’arbres destinés à la recherche.
Équiterre en cite plusieurs autres, comme Arbre Évolution, Scol’ERE, Compensation CO2 Québec et Ecotierra.
Autrement, vous pouvez faire comme Maurice qui conduit un RAV4 consommant environ 8 litres par 100 kilomètres. Il souhaite investir 1200 $ par année dans les obligations vertes à taux fixe d’Épargne Placements Québec pour « compenser » ses émissions de carbone.
Ces obligations d’une durée de cinq ans rapportent 1,9 % par année. Elles permettent aux épargnants de contribuer à des « projets verts qui engendreront des bénéfices tangibles au Québec en matière de protection de l’environnement, de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou d’adaptation aux changements climatiques ».
Pour Maurice, ce rendement n’est pas la mer à boire. « Mais nous prenons cette “pénalité” pour le bien de la planète. Contrairement à la taxe carbone, ce n’est pas vraiment une pénalité », dit l’homme qui gardera l’argent amassé pour l’héritage de ses petits-enfants !