Opinion : Secteur des Faubourgs 

L’occasion d’une génération

Il existe des villes, des secteurs, des quartiers qui, après de longues périodes d’incertitude, se découvrent la capacité de proposer de nouveaux milieux de vie en phase avec les attentes des prochaines générations – et de redéfinir ce que peut être la ville.

Montréal, que l’on voit renaître sous nos yeux, est de ces villes. Et en son cœur même, le secteur des Faubourgs est de ces endroits où, si on fait les bons choix, on pourrait voir émerger bientôt un quartier à l’énergie contagieuse, qui attirera une population en quête d’une façon durable d’habiter la ville.

Ce secteur, qui s’étend de la rue Sherbrooke jusqu’au fleuve, entre la rue Saint-Hubert et les abords du pont Jacques-Cartier, a fait ce printemps l’objet d’une consultation de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), en vue d’un programme particulier d’urbanisme. Les organismes que nous représentons y ont déposé des visions convergentes.

Pour une densification intelligente

La réalité foncière du secteur appelle à une densité importante, avec des constructions en hauteur qui permettront aux différents acteurs de s’acquitter de leurs obligations, qu’il s’agisse de celles liées au marché ou de celles émanant de la réglementation et des politiques publiques.

Bien que rallier le plus grand nombre à ces exigences apparaisse à première vue comme un défi, il s’agit en fait d’une double occasion : une occasion socio-économique, d’abord, puisqu’elle permet de limiter le coût d’achat des unités résidentielles et de garder les loyers accessibles ; et une occasion environnementale, également, puisqu’elle permet d’atteindre les seuils nécessaires à la mise en place des équipements et services publics (écoles, garderies, espaces verts, transports publics) qui attireront les familles et les garderont en ville.

À l’heure où nos principaux défis collectifs sont ceux de la mobilité et de la durabilité, une densification sensée d’un secteur comme les Faubourgs est une façon d’inviter les familles à investir dans leur qualité de vie en ville plutôt que dans l’étalement urbain, la deuxième voiture et les hydrocarbures.

Pour un lien est-ouest avec les pôles clés du centre-ville

Le secteur des Faubourgs, qui comporte d’importants terrains en voie de requalification, peut aussi nous permettre de créer un axe est-ouest dynamique allant du Quartier international au site actuel de Télé-Québec en passant par le nouveau CHUM, l’hôtel-gare Viger, et le nouveau site du Pied-du-Courant. Il s’agit d’une continuité historique naturelle, qui bénéficie déjà de liens de transports en commun qu’il s’agira de redéployer.

Pour un milieu où l’on pourra vivre, travailler, s’épanouir

Enfin, il va de soi que la réinvention du secteur doit se faire à l’enseigne de la mixité, avec une offre résidentielle large, une offre commerciale diversifiée et des zones d’emploi liées à la nouvelle économie.

Si on fait les bons choix, les Faubourgs accueilleront au cours de la prochaine décennie des résidants de toutes les classes sociales et économiques, en lien avec leur riche passé industriel.

Ils offriront un environnement qui stimulera à la fois la créativité et l’innovation sociale – ce que permettent les quartiers à haute intensité intellectuelle, professionnelle et commerciale – et une vie familiale épanouissante –, ce que permettent les quartiers où il fait bon vivre, de jour comme de nuit.

Le secteur des Faubourgs nous offre une rare occasion, peut-être l’occasion d’une génération, de concilier les attentes de toutes les parties prenantes et de faire d’un quartier patrimonial le patrimoine vivant et vibrant de demain.

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