Football universitaire

Retrouver le plaisir de jouer, un botté à la fois

Louis-Philippe Simoneau prétend ne pas avoir entendu les 18 000 spectateurs du stade Telus, dimanche dernier au PEPS de l’Université Laval, quand il a réussi un placement record de 49 verges pour les Carabins de l’Université de Montréal.

« Quand je suis sur les lignes de côté, j’entends la foule, c’est sûr. Mais une fois que je suis sur le terrain, je suis tellement dans ma bulle que je n’entends plus rien. Je regarde mon teneur et je fais ce que j’ai à faire. »

Le botteur des Carabins réussit pratiquement tout ce qu’il fait cette saison. « C’est la meilleure de ma carrière, aucun doute », a convenu l’étudiant en santé et sécurité au travail. Avec une moyenne de 41,6 verges sur les bottés de dégagement et une fiche presque parfaite sur les bottés de précision, Simoneau a gagné la pleine confiance de ses entraîneurs et de ses coéquipiers. Une belle récompense après des années plus difficiles.

Originaire de Saint-Hyacinthe, où il a fait ses études secondaires et réussi ses premiers exploits au football, Louis-Philippe Simoneau a opté pour le cégep Garneau, à Québec. Il y a connu une première saison remarquable en 2011, avec notamment une sélection sur l’équipe d’étoiles du RSEQ. Deux ans plus tard, il a choisi les Carabins et a fait partie de l’équipe championne de la Coupe Vanier en 2014.

Mais le poste de botteur est exigeant et la suite a été plus ardue.

La pression est devenue trop forte et, après ce qu’il a qualifié de « pire saison de sa carrière » en 2015, l’étudiant-athlète a quitté les Carabins et fait une pause de ses études. Chaque botté était devenu une épreuve et les entraînements, une corvée.

Simoneau s’est inscrit à des cours de paysagement et a rejoint, pour le plaisir, une équipe de la Ligne junior du Québec. Sans pression, le fun est revenu et il a été nommé joueur par excellence de la ligue à la fin de 2016.

En novembre de cette année-là, il a assisté à la finale de la Coupe Dunsmore entre les Carabins et le Rouge et Or : dans les gradins, il a compris que c’est sur le terrain qu’il voulait être ! La saison dernière, il était de retour avec les Carabins et cette année, il a pris la relève de Félix Ménard-Brière avec beaucoup d’aplomb.

« J’en ai parlé avec ma famille, avec mes proches, et j’ai décidé d’adopter une nouvelle attitude, d’arrêter de trop m’en mettre sur les épaules. Cette année, je joue vraiment sans pression. Je me concentre simplement sur le prochain botté que j’aurai à effectuer, sans penser au reste. »

— Louis-Philippe Simoneau, botteur des Carabins

« J’ai beaucoup travaillé après la dernière saison avec notre entraîneur Denis Boisclair pour améliorer ma préparation physique, mais aussi ma préparation mentale. J’ai maintenant beaucoup de plaisir à m’entraîner et ça influence certainement mes performances. »

À 6 pi 2 po et plus de 240 lb, Simoneau n’a pas le physique type d’un botteur. Cela l’avantage toutefois en couverture de botté et il a réussi un beau plaqué récemment contre les Stingers de Concordia. « J’avais raté mon botté de dégagement, j’étais fâché et j’ai foncé vers le retourneur ! »

« On travaille vraiment tous ensemble sur les unités spéciales et Byron [Archambault, le coordonnateur de ces unités] s’assure qu’on soit toujours prêts ! Avec lui, il n’y a pas de demi-mesures. »

Simoneau regrette un peu de ne pas avoir pu jouer un plus grand rôle dimanche dernier à Québec, mais il espère pouvoir le faire si les deux équipes se retrouvent en finale de la Coupe Dunsmore.

« Mais on n’est pas encore là, insiste-t-il. Il nous reste encore deux matchs et toute l’équipe se concentre pour l’instant sur celui contre Concordia. »

Louis-Philippe Simoneau, lui, préfère ne penser qu’à son prochain botté.

À suivre aujourd’hui

Laval c. McGill, stade Percival-Molson, 13 h

Concordia c. Montréal, stade du CEPSUM, 14 h

Encore des pointages élevés ?

On aura droit aujourd’hui à la reprise des matchs d’il y a trois semaines avec des duels Concordia-Montréal et Laval-McGill. Tout le monde espère des pointages un peu plus serrés que la dernière fois. Les Carabins avaient en effet infligé un sévère défaite de 75-3 aux Stingers, alors que le Rouge et Or s’était imposé 55-7. Ce déséquilibre des forces suscite de plus en plus d’inquiétudes, même chez les vainqueurs, dont les mérites sont mis en doute en raison du manque d’opposition. La conférence québécoise est plus que jamais une ligue à deux niveaux et, à moins d’un « miracle », les matchs d’aujourd’hui n’auront aucun impact sur le classement. C’est donc une occasion pour Laval et Montréal de peaufiner leur préparation tout en offrant de précieuses minutes de jeu aux réservistes. Et ça risque d’être la même chose pour Concordia et McGill, qui sont en lutte avec Sherbrooke pour les dernières places en séries et qui ne voudront pas perdre de joueurs-clés avant des matchs bien plus importants pour eux.

Top 10 Canadien

Toujours Western

Les Mustangs de Western ont aisément conservé le premier rang du classement national après une victoire de 66-14 contre Windsor. Le porteur de ballon Cedric Joseph a accumulé des gains au sol de 355 verges… en première demie ! Il n’y a pas qu’au Québec que l’équilibre des forces pose problème.

1. Western (6-0), 231 points

2. Laval (6-0), 219 points

3. Calgary (5-0), 196 points

4. Montréal (4-2), 168 points

5. Ottawa (5-1), 119 points

6. Saint Mary’s (6-0), 90 points

7. Wilfrid-Laurier (3-3), 90 points

8. Saskatchewan (3-2), 62 points

9. McMaster, (4-2), 58 points

10. Guelph (3-3), 39 points

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