GASTRONOMIE
10 tables qui méritent le détour
La Presse
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Édition du 26 décembre 2015,
section VOYAGE, écran 5
GASTRONOMIE
10 tables qui méritent le détour
Marie-Claude Lortie
La Presse
Des tables qui méritent le détour
Italie
Yoji Tokuyoshi, un chef d’origine japonaise, était jusqu’à l’an dernier second de Massimo Bottura à l’Osteria Francescana. Cette année, il a décidé de voler de ses propres ailes et d’ouvrir une table à Milan où il combine le savoir-faire italien acquis pendant ses nombreuses années à l’école d’un des plus grands à ses propres références nippones. Le résultat est sympathique et surprenant, et proposé dans un cadre exquis au service impeccable. Pas étonnant qu’il ait tout de suite reçu une première étoile Michelin.
Des tables qui méritent le détour
Espagne
Ce n’est certainement pas le plus chic ni le plus complexe des restaurants des frères Adria, mais j’ai eu un coup de cœur important pour ce restaurant de tapas de Barcelone, où le maître d’hôtel Angel est vraiment un ange. Moules, seiches, thon, piments… Et, évidemment, jambon ! Rien n’est compliqué, tout est d’une fraîcheur et d’une qualité supérieures. On commence le repas par du vermouth, puisqu’il s’agit d’une vermuteria classique barcelonaise réinventée. À ne pas rater.
Des tables qui méritent le détour
France
Installé rue Charonne, dans ce fabuleux 11e arrondissement de Paris tragiquement visé, Septime est une adresse sublime. On y mange, pour un prix qui n’a rien à voir avec ceux des tables triples étoilées des beaux quartiers, une cuisine précise et fraîche, créative mais solidement ancrée dans ses racines françaises. Le chef Bertrand Grébaut, formé par Alain Passard, éblouit par des cuissons follement impeccables et la délicatesse de saveurs souvent puisées dans des ingrédients modestes. Pas toujours facile d’avoir une réservation, mais le jeu en vaut la chandelle. À ne pas rater non plus, le Clamato, la deuxième adresse de Grébaut, quelques portes plus loin rue de Charonne, et le Septime Bar, où l’on sert de jolies entrées et de bons vins naturels, à deux pas aussi. Toujours dans le 11e, il y a aussi le magnifique Servan, où la conjointe de Grébaut, la chef Tatiana Levha, conjugue technique et modernité françaises sur des airs asiatiques.
Un autre restaurant parisien magnifique, où l’on nage dans la précision et la créativité, sans pour autant être dans un cocon hyper chic, traditionnel. Ici, la modernité prime. Imaginez : une glace au concombre sur chinchard, ponctuée d’oxalis… Et longtemps je me rappellerai le dessert framboise-rhubarbe. À essayer. Tout comme le second restaurant du chef Sven Chartier, le Clown Bar, dans le 11e.
À Noirmoutier, sur la côte Ouest française. J’avais souvent entendu parler de ce restaurant de bord de mer et finalement, l’été dernier, par un magnifique week-end du début d’août, j’ai décidé de sauter dans un TGV vers Nantes pour retrouver une amie gastronome, puis mettre le cap sur Noirmoutier et finalement découvrir la ravissante adresse du chef Alexandre Couillon. Noirmoutier est une île un peu sauvage connue pour ses marais salants, ses petites rues bordées de maisons peintes à la chaux, presque empilées les unes sur les autres comme dans les îles grecques. La Marine est installé directement sur le port et sert une cuisine magnifiquement créative, qui rend hommage aux ingrédients du coin uniquement. Fruits de mer, pommes de terre, poissons… Tout est délicat, équilibré, et la qualité des produits s’avère remarquable. Avec bons vins et accueil adorable en prime. Une adresse d’une qualité comme on en trouve peu dans ces lieux de tourisme balnéaire familial.
Des tables qui méritent le détour
États-Unis
Immense coup de cœur pour l’adresse new-yorkaise du grand chef mexicain Enrique Olvera. Ici, à deux pas du Flatiron, on réinvente la cuisine mexicaine pour lui donner du panache, de la légèreté, de l’élégance, sans la dénaturer. On accompagne le tout de tequila, avec toute la bonne humeur que cela peut générer et on n’oublie surtout pas de clore le repas par un dessert de folie : une meringue à la crème au maïs. Ne posez pas de questions et essayez. Je sais déjà que vous me remercierez.
Une autre adresse new-yorkaise, une petite table italienne du West Village, qui m’a totalement emballée dès le premier sourire de la serveuse et surtout dès la première bouchée d’une sublime salade d’oranges sanguines à l’huile d’olive et aux oignons. Et vous ai-je parlé des salsifis au beurre ? C’était merveilleux.
Des tables qui méritent le détour
Suède
C’est Johan Agrell, ancien maître d’hôtel du restaurant culte Fäviken, et Jon Lacotte, top sommelier du tout aussi chic Franzen, qui ont ouvert ensemble cette petite table dans un quartier central cool de Stockholm. On y sert une cuisine du marché plus qu’honnête et d’excellents vins naturels. On y va pour toutes ces saveurs, mais aussi pour l’atmosphère chaleureuse, conviviale. Un restaurant de quartier comme on rêve tous d’en avoir un à côté de la maison.
Des tables qui méritent le détour
Danemark
Étrange à dire, mais c’est à Copenhague, l’été dernier, que j’ai mangé les tacos les plus inspirants de l’été. L’adresse n’a rien de bien chic. Il s’agit d’un comptoir dans un marché du centre de Copenhague, ouvert par l’ancienne pâtissière américaine du Noma, Rosio Sanchez. Mais tout est préparé avec soin et les ingrédients sont de grande qualité. Rosio invite régulièrement des chefs d’un peu partout pour l’aider à offrir des créations exclusives.
Quand on parle de Copenhague, on parle toujours de Noma. Mais Christian Puglisi, ancien numéro deux de la célèbre table danoise, sert depuis cinq ans une cuisine franchement déjantée et avant-gardiste chez Relae, une table installée dans un quartier chaud dont il a pratiquement provoqué la transformation. Au menu, les desserts verts – c’est lui qui les a inventés –, tout comme les oignons en plat principal et les vins nature délirants en accords impeccables. Un pionnier qui tient la route. Avec une trame sonore toujours amusante.