Série 1/6 Survivre à…
La chaleur extrême
La Presse
L’été s’annonce chaud, très chaud même, selon certaines prévisions. Quelles sont les activités que nous devons privilégier ? Doit-on ralentir lorsque la chaleur devient « accablante » ? Comment survivre à des chaleurs extrêmes et quelles sont les mesures à adopter ? Nous en avons discuté avec le D
David Kaiser, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive à la direction régionale de santé publique.Il faut savoir qu’Environnement Canada lance des avertissements de chaleur accablante lorsque la température atteint plus de 30 °C et que l’indice humidex dépasse 40. « À la direction régionale de santé publique, on a une définition des épisodes de chaleur extrême qui est différente de la chaleur accablante. La définition à Montréal de la chaleur extrême est une période où, pendant trois jours consécutifs, il fait plus de 33 °C le jour et que la température ne descend pas en dessous de 20 °C la nuit. Ça peut être aussi deux jours consécutifs où la température la nuit ne descend pas en dessous de 25 °C, explique le D
David Kaiser. On fait beaucoup de prévention sur la chaleur et je pense que les gens sont de plus en plus informés. »Le D
David Kaiser donne les consignes à respecter lorsqu’il fait très chaud, car dans ces périodes de grande chaleur, « le corps a plus de difficulté à se refroidir et a du mal à récupérer un certain équilibre », dit-il.« Il faut s’hydrater de façon préventive, ne pas attendre d’avoir soif, boire de l’eau régulièrement, et c’est d’autant plus important pour les personnes âgées, les jeunes enfants et les bébés [les bébés doivent être allaités régulièrement] », dit-il.
Il est important de passer du temps au frais quelques heures par jour pour donner du répit au corps. « Ça peut être dans un endroit climatisé chez soi ou chez des amis qui ont l’air conditionné. Il y a aussi les bibliothèques, les centres commerciaux, les cinémas. On cherche l’ombre dans un grand parc, on se baigne dans une piscine et on préfère les coins ombragés », précise le D
Kaiser.Il faut réduire les activités physiques selon la chaleur et les capacités de chacun. « Les jeunes enfants et les personnes âgées sont plus sensibles à la chaleur et à la déshydratation et doivent se reposer », estime le D
Kaiser.Lorsqu’il y a une canicule, la solidarité est primordiale. Le D
Kaiser suggère d’aller voir les personnes âgées vulnérables qui vivent seules. « En 2010 et 2011, lors des deux dernières périodes de chaleur extrême à Montréal, on s’est rendu compte que beaucoup de personnes étaient isolées et n’avaient pas le soutien nécessaire pour passer à travers ces journées chaudes. Ce sont des personnes à risque et l’exemple de la grande canicule française de 2003 [près de 15 000 morts] nous a conscientisés à faire preuve de solidarité et à protéger les plus vulnérables qui ont besoin de nous lors de ces périodes difficiles », dit-il.Le D
Kaiser estime qu’il est important de surveiller l’épuisement lorsqu’il fait très chaud. Si on ne se sent pas bien, qu’on a des maux de tête, qu’on se sent déshydraté, il faut tout de suite se mettre au frais, boire beaucoup d’eau et se reposer. Le D Kaiser met en garde contre les coups de chaleur. « Ils sont moins fréquents, mais très sérieux. Lorsqu’on a les symptômes suivants : de la fièvre [plus de 39,5 °C], la peau est sèche, on ressent de la confusion, une perte de connaissance, des hallucinations, des vertiges, un malaise généralisé, il faut immédiatement appeler le 911 », souligne le D David Kaiser.