Mon clin d’œil

« Pour s’excuser, l’UPAC devrait m’envoyer des roses. »

— Nathalie Normandeau

Opinion

Retour en classE
Pas pour 32 millions d’enfants handicapés

Alors que pour certains, la fin de l’été annonce un retour au travail et aux obligations professionnelles, pour d’autres, notamment pour les enfants, c’est le temps des fournitures scolaires et du retour en classe… parfois à reculons !

Je me souviens de mes rentrées des classes qui sentaient toujours le propre, dans le préau de l’école, et des craies non entamées qui patientaient à côté du tableau.

Je me souviens aussi de la peur de ne pas retrouver tel ou tel ami, ou de l’appréhension de « tomber » sur tel ou tel enseignant, signe d’une année scolaire plus ou moins heureuse…

Mais quoi qu’il en soit, j’étais pourtant bien chanceux de pouvoir compter sur un système d’éducation des plus compétents et des plus accessibles.

Une chance que, selon l’UNICEF, quelque 264 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde n’ont pas. Et au rythme où vont les choses, si rien ne change, nous n’atteindrons pas l’objectif d’une éducation de qualité et inclusive pour tous, quatrième des Objectifs de développement durable d’ici 2030 !

Comme souvent, les plus vulnérables paient le prix fort, puisque ce sont plus de 32 millions d’enfants handicapés dans les pays à faibles et moyens revenus qui se voient privés d’école. 

Les enfants handicapés sont les plus marginalisés et les premiers à être exclus du système d’éducation par manque d’accessibilité des lieux, par manque de formation des enseignants ou par mauvaise information des parents et des communautés.

Oui, c’est vrai, de nombreux défis nous attendent pour améliorer la qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et des résultats scolaires des enfants handicapés. Et certains penseront que 32 sur 264 millions, c’est finalement bien peu et qu’il y a d’autres enjeux plus importants…

Pourtant, le manque d’accès à l’éducation accroît la vulnérabilité et la pauvreté et rend les enfants encore plus vulnérables à l’exclusion sociale, à la violence et à la discrimination, ce qui influence leur avenir et celui de leur famille. C’est un cercle vicieux sans fin…

Sans fin, sauf si nous nous battons pour rappeler l’importance d’inclure tous ces enfants vulnérables dans des milieux scolaires adaptés, notamment les filles handicapées qui sont souvent plus discriminées.

Un fauteuil roulant, une rampe d’accès, des outils adaptés, des comportements améliorés… ce n’est rien de bien compliqué pour que chaque enfant, y compris les enfants handicapés, ait droit à une éducation de qualité, inclusive et gratuite.

Et puisse à son tour garder au creux de sa mémoire l’odeur des préaux propres les jours de rentrée…

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