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Édition du 18 février 2017,
section VOYAGE, écran 6
Premier arrêt obligatoire à Séville : son impressionnante cathédrale (la plus grande église gothique du monde, rien de moins !), témoin silencieux et immuable de près de neuf siècles d’histoire, depuis la fondation de la mosquée almohade en 1184 jusqu’à nos jours, en passant par la construction de la Chapelle royale en 1575. Inscrite à la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1987, la cathédrale renferme notamment la tombe de Christophe Colomb. Elle est immédiatement reconnaissable par son clocher monumental, la Giralda – qui servait à l’origine de minaret à la grande mosquée –, l’un des symboles les plus importants de la ville.
Inauguré à l’occasion de l’Exposition ibéro-américaine de 1929, l’hôtel Alfonso XIII (du nom du dernier monarque espagnol à régner avant l’avènement de la République, puis de Franco) demeure à ce jour l’une des adresses les plus en vue d’Europe. Dessiné par José Espiau y Muñoz dans le plus pur style néo-mudéjar – de forte inspiration mauresque –, ce palace offre une expérience hors du commun dont l’élégance et la qualité restituent néanmoins l’effervescence des années 20. Son principal restaurant, le San Fernando, se distingue par sa gastronomie andalouse et ibérique, et une carte des vins riche en crus de la péninsule.
Ce sont les rois maures almohades qui, les premiers, ont érigé un palais (Al-Muwarak) sur le site de l’actuel alcazar, l’un des ensembles monumentaux les plus représentatifs de Séville, de l’Espagne et de toute la culture méditerranéenne. Le développement de l’alcazar, ou « maison royale » en hispano-arabe, a été lancé en l’an 844 et s’est poursuivi au cours des siècles suivants, notamment par l’ajout ou l’agrandissement de jardins horticoles, des extraordinaires bains de Maria Padilla par le roi catholique Pierre le Juste, ou encore de l’exceptionnelle Cour des demoiselles (Patio de las Doncellas). Certaines scènes du film Lawrence d’Arabie y furent tournées.
Situé au cœur de la vieille ville, à un jet de pierre du Musée des beaux-arts et non loin de la Torre del Oro, El Burladero propose une cuisine remarquable pour son inventivité et sa réappropriation des tapas classiques. Quelques incontournables : le tartare de thon au gingembre, la pieuvre grillée, l’œuf poché avec salmorejo (sauce) et truffes blanches… sans oublier une ration de l’éternel jambon ibérique bellota, l’un des plus raffinés. Idéal pour un repas du soir, plus complet, ou une pause casse-croûte plus modeste en cours de journée.
1 calle Canalejas
Dans l’imaginaire collectif, peu de choses définissent aussi intrinsèquement la culture espagnole que la corrida, sport extrême hautement controversé, mais toujours pratiqué un peu partout au pays, sauf en Catalogne et dans les îles Canaries où il est interdit. Sans nécessairement assister à un spectacle de tauromachie, la visite guidée des arènes de Séville permet d’imaginer la violence sauvage de cet ultime étalage de testostérone, dangereux et cruel s’il en est un : malgré le caractère ritualisé de la manifestation, les accidents mortels ne sont pas rares.