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Départ surprise du PDG de Canadian Tire

À la surprise générale, le grand patron d’un des plus grands détaillants du Canada, Canadian Tire, quitte son emploi après moins de deux années en poste. Canadian Tire a affirmé hier que son président et chef de la direction, Michael Medline, est remplacé par son prédécesseur Stephen Wetmore. Ce dernier, qui était vice-président du conseil d’administration, entre en poste immédiatement.  Le départ de M. Medline a été mal accueilli par les investisseurs, alors que l’action de Canadian Tire perdait 3,76 % à 138,87 $ hier à la Bourse de Toronto. — La Presse Canadienne

LA REVUE BOURSIÈRE

Après les records, Wall Street fait une pause

Après avoir atteint un sommet historique la veille, Wall Street a fini sans direction hier une séance hésitante, marquée par le recul des prix du pétrole et un nouveau diagnostic de l’économie plutôt fade fourni par la Réserve fédérale. — Agence France-Presse

Commerce de détail

Le Château fermera 40 magasins pour rebondir

Les actionnaires du détaillant Le Château devront encore faire preuve de patience. Le retour à la rentabilité semble peu probable avant trois ans, soit d’ici à ce qu’une quarantaine de magasins soient fermés.

Avec ses 211 boutiques d’un bout à l’autre du Canada, qui lui coûtent une petite fortune en loyers, Le Château est incapable de faire des profits. De fait, les 11 derniers trimestres se sont soldés par une perte nette. Les derniers profits (1,1 million) ont été réalisés à l’été 2013.

Grosso modo, l’entreprise montréalaise a perdu 100 millions de dollars depuis cinq ans. Pendant la même période, ses actions sont passées d’un peu plus de 7 $ à moins de 25 ¢.

« C’est difficile de changer de clientèle cible et de changer ses produits au beau milieu d’une révolution technologique. Ça donne des résultats difficiles. »

— Emilia Di Raddo, présidente du Château, rencontrée après l’assemblée annuelle des actionnaires, hier

Depuis cinq ans, le détaillant tente de séduire les femmes dans la trentaine (la génération Y) avec des vêtements de meilleure qualité et des chaussures en vrai cuir. Jusqu’ici, une vingtaine de magasins ont été mis au goût du jour et épurés afin d’arborer une image cohérente les vêtements qui y sont vendus.

BAUX DE TROP

Ce repositionnement, un travail de longue haleine, est complété à 85 %, selon la direction de l’entreprise. Essentiellement, il ne reste que les rayons des hommes à repenser. Mais ce n’est pas demain la veille que Le Château prévoit renouer avec les profits. Quel est l’horizon le plus probable ?

« Quand le rééquilibrage des pieds carrés sera terminé, dans quelques années, et quand les magasins non profitables auront été fermés, on devrait commencer à avoir de meilleurs résultats nets. Les ventes comparables s’améliorent déjà », a répondu le vice-président aux finances, Johnny Del Ciancio.

« C’est directement lié à la terminaison des baux, ça, c’est clair », a ajouté Mme Di Raddo, avant de préciser que si c’était à refaire, il y a « au moins 50 baux » qu’elle n’aurait pas signés ces dernières années. L’ampleur et la vitesse de la « réforme technologique » ont mal été évaluées, a-t-elle admis.

Elle juge par ailleurs que le nombre optimal de magasins serait aujourd’hui de 150. Dans trois ans, il doit en rester 171. Et le nombre optimal aura alors peut-être diminué encore, a mentionné le fondateur et administrateur, Herschel H. Segal.

NOUVEAU CENTRE DE DISTRIBUTION

Le Château mise beaucoup sur le commerce électronique pour séduire sa clientèle, qui fait constamment du lèche-vitrine sur son téléphone. Ses efforts portent leurs fruits : à son premier trimestre clos à la fin avril, les ventes en ligne ont bondi de 54 %. Chaque année le chiffre d’affaires en ligne double. Le détaillant ne veut toutefois pas préciser quelle proportion des ventes est réalisée sur le web.

Au Canada, 5,7 % des vêtements sont vendus en ligne. Ce qui se compare à 7,1 % aux États-Unis, selon Trendex et E Marketer.

Le site transactionnel du Château a été lancé en 2011. Il n’est pas encore rentable. Mais cette année, le seuil de rentabilité devrait être atteint, notamment grâce à l’ouverture d’un nouveau centre de distribution à l’automne. Pour le moment, la distribution est faite d’un entrepôt de 10 000 pieds carrés sur la rue Ferrier et à partir des magasins, ce qui prend un jour ou deux.

En septembre, le nouveau centre de la rue Marcel-Laurin (Saint-Laurent), deux fois plus vaste, pourra traiter les commandes le jour même. Et les coûts seront moindres, calcule-t-on. Près de 50 personnes y travailleront, un nombre qui devrait « doubler d’ici un an ». L’investissement s’élèvera « entre 1 et 1,5 million ». Le détaillant prévoit par ailleurs offrir à ses clients, d’ici un an, la possibilité de récupérer leurs achats en magasin.

DES CHANGEMENTS ATTENDUS

Dans un récent rapport, la firme d’analyse Trendex, spécialisée dans le secteur du vêtement, voyait de façon positive le fait que Le Château ait « presque terminé son repositionnement », « rénove ses magasins », « augmente ses ventes en ligne » et « commence à fermer des magasins ». Par contre, on y déplorait le rythme « trop lent » avec lequel le détaillant rénove ses magasins et ferme les moins rentables.

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