L’hémorragie freinée
La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), dans l’ouest de Montréal, a réussi dans les dernières années à freiner l’hémorragie, bien que sa proportion d’élèves qui terminent leur primaire à l’école publique et optent pour le privé au secondaire demeure élevée – étant passée de 40 à 35,8 % en cinq ans.
« La compétition avec le privé, elle est là, on ne peut pas la nier, dit la porte-parole de la CSMB Gina Guillemette. On reconnaît qu’il y a d’excellentes écoles privées sur notre territoire et on doit multiplier les initiatives pour garder nos élèves au public. »
À titre d’exemple, les élèves de l’Académie Saint-Clément – école primaire de Mont-Royal regroupant des élèves de 5e et 6e années – boudaient traditionnellement l’école secondaire publique du quartier, l’école Mont-Royal, au profit des écoles privées du secteur.
Or, l’école secondaire Mont-Royal a décidé de s’attaquer au problème en organisant toutes sortes d’activités avec l’Académie Saint-Clément pour rendre son établissement plus attrayant aux yeux des enfants du primaire, fait valoir Mme Guillemette, de la CSMB, qui regroupe 97 écoles primaires et secondaires de l’Ouest-de-l’Île.
Ainsi, des tournois sportifs sont organisés entre les élèves des deux écoles. Les élèves de sixième année de la concentration musique ont désormais accès à l’amphithéâtre de l’école secondaire pour jouer de leur instrument. Des enseignants du primaire impliqués dans les activités sportives parascolaires continuent d’entraîner les enfants une fois qu’ils sont au secondaire.
L’expérience a porté des fruits. Il y a 10 ans, moins d’une quarantaine d’élèves de l’école Mont-Royal provenaient de l’Académie Saint-Clément, alors que cette année ils composent la moitié de la clientèle de cette école secondaire publique (450 des 980 élèves).
« Il ne faut pas s’emballer, il nous reste du travail à faire, souligne Mme Guillemette. Dans l’avenir, il faut répéter ce genre d’initiatives. »