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Édition du 3 août 2017,
section AFFAIRES, écran 2
Vrai, les plans de financement sans intérêt peuvent être un outil valable pour les consommateurs qui remboursent leur dette dans les délais prévus. Mais peu de consommateurs ont assez de discipline pour en profiter. Dans les faits, 70 % des clients finissent par payer des intérêts parce qu’ils sont passés tout droit, a déjà fait ressortir une action collective contre Brault & Martineau, en 2007.
« Ne payez rien avant 2018 ! 0 % d’intérêt ! » D’accord. Mais si vous n’avez pas remboursé le montant en entier à la fin de la période de grâce, vous devrez payer les intérêts rétroactivement à la date de votre achat. Bref, vous perdez le cadeau qu’on vous avait offert au départ.
Disons que vous avez acheté un produit d’une valeur de 1000 $ avec un plan de financement sans intérêt pendant un an. Si vous passez tout droit à la fin de l’année, ne serait-ce que d’un cent, on vous imposera rétroactivement des intérêts de 300 $ si le taux d’intérêt est de 30 %.
Beaucoup de plans de financement imposent des frais administratifs ou des frais annuels d’environ 50 $. Ce n’est pas interdit, dans la mesure où la publicité ne laisse pas croire que le consommateur n’aura absolument aucuns frais à verser. Sur plusieurs années, ses frais peuvent être prohibitifs, surtout si la valeur du produit que vous avez acheté n’est pas très élevée.
La plupart des plans de financement viennent avec une carte de crédit dont la limite est plus élevée que le produit initial que vous souhaitez financer. De cette façon, les titulaires peuvent faire de nouveaux achats dans le magasin, et parfois n’importe où ailleurs. Cela peut faire déraper les consommateurs peu disciplinés. Et puis, trop de cartes dans un portefeuille peuvent nuire au dossier de crédit.
Les plans de financements encouragent les consommateurs à se procurer des produits qu’ils n’auraient pas les moyens d’acheter immédiatement. Or, si vous n’avez pas les moyens de payer maintenant, il y a bien des chances que vous ne soyez pas capable non plus dans 24 ou 36 mois. Sans compter que toutes sortes de pépins peuvent survenir dans l’intervalle : maladie, séparation, perte d’emploi. On n’est jamais trop prudent.