Jouets

Pour résoudre les problèmes autrement

Avec leur sourire en demi-lune et leur incapacité à se déplacer autrement que par bonds – leurs jambes ne se séparant pas ! –, les Playmobil peuvent sembler simplettes. Voire insignifiantes. Erreur.

« L’intérêt des figurines Playmobil, c’est qu’il est facile pour les enfants de créer des histoires avec elles et d’utiliser leur imagination », dit Francine Ferland, professeure émérite à l’Université de Montréal et auteure du Monde des jouets et des jeux de 0 à 12 ans, paru à la Collection du CHU Sainte-Justine pour les parents. « Vous avez des scènes familières, comme une maison, un salon de coiffure, un magasin de jouets, et des scènes d’action, avec des dragons et des pirates, observe-t-elle. À partir de là, si l’enfant ne s’investit pas, il ne se passe rien. Mais s’il met son énergie et son imagination en route, il peut faire semblant qu’il est le pirate ou le coiffeur. Jouer des rôles. Ça ne fait pas appel à la dextérité, comme les Lego, ça rejoint l’imaginaire. »

Est-ce si important ? « Quand on est créatif, si on essaie quelque chose et que ça ne marche pas, on va essayer autrement, parce qu’on sait qu’on a d’autres solutions à notre disposition, répond Mme Ferland. La créativité permet de développer la capacité d’adaptation des enfants. »

L’enfant qui fait une tour ne cessant de s’écrouler peut se fâcher ou arrêter d’en construire. S’il fait preuve de créativité, ce même enfant appuiera sa tour contre un mur, ce qui lui permettra de la monter très haut, illustre l’ergothérapeute.

PRÉFÉRER LA POLYVALENCE

Attention, toutes les figurines ne se valent pas. « Si on a un extraterrestre avec un rayon laser, on risque de tout le temps lui faire faire la même chose, observe Mme Ferland. Mais si on a une maison avec des personnages, l’histoire peut varier d’une journée à l’autre. La polyvalence est une des caractéristiques d’un bon jouet, qui va durer longtemps. »

On se lasse vite du Slinky, un ressort qui descend les escaliers sans trop de variantes possibles, tandis qu’un Playmobil peut être preux chevalier un jour et (tout aussi courageux) père de famille le lendemain. « Tant qu’il enlève son armure en arrivant à la maison, c’est parfait ! », dit en riant la spécialiste.

Il faut éviter d’offrir des Playmobil aux bambins de moins de 3 ans, qui pourraient s’étouffer avec les petites pièces. De toute façon, « c’est vers 4 ou 5 ans qu’on commence à s’intéresser aux figurines et à construire des scénarios de jeux, précise Mme Ferland. Ça peut durer jusqu’à 7 ou 8 ans, surtout si les figurines sont apportées dans d’autres jeux. Par exemple, dans une construction en Lego ou dans une maison faite de boîte de carton. Ça rend ce jeu encore plus polyvalent. »

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