Altercation sur Twitter

L’ex-organisatrice de Couillard traite Guy A. Lepage « d’osti d’épais »

QUÉBEC — Une apparatchik libérale proche de Philippe Couillard, ayant même été son organisatrice en chef aux dernières élections, a traité Guy A. Lepage « d’osti d’épais » et de « méchant pissou » au cours d’une altercation avec lui sur Twitter.

Loin d’exprimer des regrets, Josée Lévesque justifie ses propos en disant que le populaire animateur l’a envoyée « chier ».

Mme Lévesque est directrice de cabinet du whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette, député de Huntingdon. Le premier ministre Philippe Couillard l’avait choisie comme organisatrice en chef lors du scrutin de 2014. Deux ans plus tôt, au moment où il briguait la direction du Parti libéral, il l’avait recrutée à titre d’organisatrice pour l’Est-du-Québec. Mme Lévesque est dans les officines du PLQ depuis plus de 20 ans comme directrice de cabinet et conseillère politique, entre autres.

L’altercation entre Josée Lévesque et Guy A. Lepage est survenue jeudi et hier, sur Twitter. Mme Lévesque a lancé le bal en réagissant aux propos de l’humoriste au sujet de la vente au ralenti des billets pour le spectacle Rock et Belles Oreilles–The Tounes qui se déroulera au Centre Vidéotron le 19 septembre. M. Lepage a déclaré mardi que « c’est difficile de vendre des billets à Québec ». 

« C’est les shows heavy métal pis le hockey des Remparts à 20 piastres le billet qui vendent bien. Pour le reste, c’est très très très difficile. »

— Guy A. Lepage, à l’émission Entrée principale de Radio-Canada

Sur Twitter, Josée Lévesque a voulu donner sa propre explication des difficultés que connaît RBO à Québec. C’est « parce que nous sommes sélectifs, payer 100 $ pour un show plate, non merci ! », a-t-elle écrit en interpellant directement Guy A. Lepage. Ce dernier lui a répondu peu de temps après : « Un show plate ? Tu l’as vu ? »

Josée Lévesque ne l’a pas vu, mais elle s’est permis ce commentaire : « Depuis le temps qu’on vous voit, je ne crois pas que vous vous êtes améliorés. »

Guy A. Lepage a été piqué au vif. « Calvaire ! T’es pas gênée ! T’es qui toi ? Quelle planète habites-tu ? »

« J’habite Québec, j’achète seulement des billets à 20 $ pour les Remparts. Osti d’épais ! Bonne journée », a répliqué Mme Lévesque. Et ce n’est pas tout : « Oh la la, on voit la grande classe de @guyalepage ! En plus, il me bloque. Méchant pissou. »

« J’ASSUME PLEINEMENT MES AFFAIRES »

Sur Twitter, le profil de Mme Lévesque ne précise pas qu’elle occupe de hautes fonctions au gouvernement. Guy A. Lepage l’ignorait donc au moment de leur échange corsé. Il suffit toutefois d’une simple recherche sur l’internet pour savoir qu’elle est une apparatchik libérale – elle utilise la même photo pour Twitter et LinkedIn.

Joint par La Presse hier, Mme Lévesque n’a exprimé aucun regret. « J’assume pleinement mes affaires », a-t-elle dit, ajoutant que ses propos n’engageaient qu’elle-même. Elle a fait valoir que Guy A. Lepage l’a insultée dans un message que celui-ci a effacé par la suite. « Il m’a écrit “Va chier, Josée”, et je lui ai répondu ! », a-t-elle lancé. La Presse a retrouvé la trace de ce message.

« Si j’étais son patron, je l’arrêterais, sérieusement », a réagi Guy A. Lepage en apprenant que Mme Lévesque occupe « un gros poste », comme il le dit. « Mais pour moi, qu’elle soit mécanicienne ou organisatrice politique, je m’en fous. Elle était cavalière et agressive, disons. Et si on m’insulte cavalièrement, ça se peut que je réponde et que je dise va chier. » S’il a effacé le message contenant cette expression, c’est pour éviter « d’entretenir une relation comme celle-là avec madame » plus longtemps.

Au sujet de ses propos de mardi, Guy A. Lepage a assuré qu’il ne voulait pas insulter les gens de Québec. Il a soutenu qu’il avait répété ce que des gens du milieu lui ont dit lors d’une tournée promotionnelle à Québec.

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