Fini le stationnement gratuit dans Outremont

Les nouveaux revenus doivent servir à financer des mesures écologiques

Outremont s’apprête à faire payer le stationnement partout dans ses rues, ce qui lui rapportera 400 000 $ de plus, qui seront investis dans des mesures de « transition écologique ».

Toutefois, en ajoutant 400 places et en permettant aux détenteurs de vignette de se garer n’importe où sur le territoire de l’arrondissement, ce plan ne contient aucune mesure pour inciter les résidants d’Outremont à délaisser leur voiture, alors que c’est généralement le but de Projet Montréal, parti de la mairesse Valérie Plante.

« C’est un plan par étapes. On va voir par la suite les mesures qu’on peut prendre pour décourager les gens de prendre leur voiture, pour les inciter à prendre les transports actifs et les transports en commun. C’est vrai que ce plan n’a pas l’air de mener à cet objectif, mais c’est un work in progress », a affirmé le maire de l’arrondissement d’Outremont, Philipe Tomlinson, en annonçant les nouvelles mesures hier matin.

L’arrondissement ne touchera pas aux parcomètres, mais toutes les autres places de stationnement sur rue seront réservées aux détenteurs de vignette, sauf durant les deux premières heures, qui resteront gratuites. 

Les résidants pourront acheter des vignettes annuelles (100 à 140 $ selon les émissions polluantes émises par les véhicules), tandis que les visiteurs pourront se procurer des permis mensuels (100 $) ou quotidiens (10 $).

Outremont élimine aussi le stationnement en alternance (d’un côté de la rue les trois premiers jours de la semaine, de l’autre côté les trois jours suivants). Dans certaines rues, le stationnement sera autorisé des deux côtés toute la semaine, sauf au moment du nettoyage, ce qui permet d’ajouter 400 espaces.

Ces changements seront implantés graduellement d’août à octobre prochains.

Des vignettes plus chères dans CDN–NDG

Pour le moment, l’exemple d’Outremont ne semble pas inspirer d’autres arrondissements.

Toutefois, le conseil de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce se prépare à augmenter substantiellement le prix de ses vignettes de stationnement, en le modulant selon la taille du véhicule et la quantité de gaz à effet de serre émise, comme dans les arrondissements d’Outremont et de Rosemont–La Petite-Patrie.

L’arrondissement prévoit des revenus supplémentaires de 100 000 $ en raison de cette hausse, qui iront à une « réserve de résilience contre les impacts des changements climatiques » et à des projets pour encourager les transports actifs.

Le règlement à ce sujet doit être adopté par le conseil d’arrondissement lundi prochain.

Faire payer les visiteurs

L’arrondissement d’Outremont a notamment décidé d’exiger des vignettes dans toutes ses rues parce que des citoyens se plaignent que des automobilistes de l’extérieur viennent se garer dans des espaces gratuits, pour ensuite emprunter les transports en commun pour se rendre au travail, indique Philipe Tomlinson. Les visiteurs pourront continuer de le faire, s’ils paient une vignette.

Les sommes ainsi recueillies iront au verdissement, à l’aménagement de pistes cyclables, de ruelles vertes et d’autres mesures pour favoriser les transports actifs.

Dans ce secteur cossu, 95 % des résidants possèdent une entrée privée et n’ont donc pas un grand besoin de stationnement sur rue.

Comme ailleurs, le nombre de voitures y est en hausse : de 2008 à 2013, il a augmenté de 10 %, tandis que le pourcentage de ménages sans véhicule a diminué, passant de 34,1 % à 26,2 %.

Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Lionel Perez, estime que le plan de stationnement d’Outremont est inutile.

« Nous assistons à un nouveau chapitre de la guerre contre les automobilistes que mène Projet Montréal. Cette décision purement idéologique a pour unique objectif de nuire à la fois aux résidants et aux visiteurs. Elle n’aura aucun impact réel sur la réduction des gaz à effet de serre ou sur la diminution du parc automobile », a-t-il dénoncé.

« Luc Ferrandez peut dormir tranquille : à ce qu’on peut voir, l’aile radicale de Projet Montréal se porte bien et les disciples de l’ex-maire du Plateau vont poursuivre son travail et mettre en œuvre les mesures incluses dans son testament politique. »

clinique l’actuel

Forte hausse du nombre de cas de syphilis

Le directeur médical de la clinique L’Actuel, le Dr Réjean Thomas, enregistre une hausse importante du nombre de diagnostics de syphilis chez ses patients. Au cours des deux derniers mois, environ 135 cas ont été traités dans la clinique montréalaise, soit le double par rapport à la même période l’an dernier. « C’est préoccupant. Il faut agir », dit-il.

Dans un texte publié sur sa page Facebook hier matin, le Dr Thomas a écrit n’avoir « jamais traité autant de cas de syphilis de toute [sa] vie ». « C’est rendu que ça touche tout le monde. Les hommes. Les femmes. Les homosexuels et les hétérosexuels », note en entrevue le Dr Thomas.

Depuis quelques années, le Québec enregistre une recrudescence de la syphilis. Le nombre de cas est passé de 635 en 2013 à 918 en 2017. Pour le Dr Thomas, différents facteurs peuvent avoir contribué à cette hausse, dont le fait que les jeunes sont aujourd’hui moins enclins à se protéger. Le médecin relève aussi que la grande majorité des cas de syphilis qu’il voit résultent de rencontres faites sur les réseaux sociaux. « Les rencontres sont plus faciles à faire. Et on connaît un peu moins bien le partenaire », dit-il.

La « grande imitatrice »

La syphilis non traitée « progresse en différents stades, et les symptômes varient selon le stade », écrit le Dr Thomas. Au départ, des lésions à la bouche, aux organes génitaux ou à l’anus peuvent apparaître, puis disparaître. Une éruption cutanée peut ensuite survenir et de nouvelles lésions peuvent apparaître, accompagnées de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires et de fatigue.

Le Dr Thomas explique que la syphilis est surnommée la « grande imitatrice », car ses symptômes peuvent être confondus avec d’autres maladies comme des ulcères, la mononucléose ou la grippe. « Il faut alerter la population et les acteurs du réseau de la santé. Parce que la maladie n’est pas évidente à diagnostiquer », dit-il.

La direction de la santé publique de Montréal a été incapable, hier, de fournir des données à jour sur la syphilis dans la métropole. « Mais il ne faut pas attendre un an d’avoir des statistiques officielles pour agir », estime le Dr Thomas. Selon lui, une campagne de sensibilisation, notamment sur les médias sociaux, s’impose. « Il faut aussi augmenter le dépistage et la fréquence de dépistage », dit-il.

Tour de l’île

Les cyclistes prendront d'assaut les rues de Montréal ce week-end

Quelque 15 000 cyclistes sont attendus ce soir dans les rues de Montréal pour le Tour la nuit. Dimanche, ils devraient être environ 25 000 à pédaler dans la ville pour le 35e Tour de l’île. Pour les automobilistes, des déviations sont à prévoir.

Le coup d’envoi du Tour la nuit se fera ce soir à 20 h 15 au pied du mont Royal, sur l’avenue du Parc. De nombreuses artères seront fermées pour l’occasion dans les arrondissements de Plateau-Mont-Royal, de Rosemont–La Petite-Patrie, de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et de Ville-Marie. Les automobilistes devront prévoir le coup avec des fermetures variant entre 18 h 30 et minuit selon les secteurs.

Le circuit de 21 km passe cette année dans le Stade olympique. « On entre vraiment par les grandes portes du Stade, souligne la directrice générale de Vélo Québec événements et voyages, Joëlle Sévigny. On fait le tour de toute l’aire de jeu, et là, on a une centaine de tamtamistes qui accueillent les gens, qui vont se voir sur écran géant aussi. On veut vraiment marquer l’esprit des gens. »

Sur tout le parcours, le stationnement sera interdit ce soir entre 18 h 30 et minuit.

Dimanche, les cyclistes donneront leurs premiers coups de pédales sous l’air de Le tour de l’île, de Félix Leclerc, revisitée par Émile Bilodeau et ses invités, Lou-Adriane Cassidy et Jérôme 50. Le rendez-vous est donné à 9 h 15 à l’intersection des avenues du Parc et des Pins.

Options « Découverte »

Les participants peuvent choisir entre les circuits à rues fermées aux automobiles de 25 km, 50 km ou 50 km express et les options « Découverte » de 100 ou 65 km.

Pour le Tour de l’île « classique », les automobilistes devront prévoir des fermetures entre 6 h et 16 h, selon les secteurs. Les bicyclettes partiront du Plateau-Mont-Royal pour se diriger vers l’ouest, en passant par Parc-Extension, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Montréal-Ouest, Lachine, LaSalle, Verdun, le Sud-Ouest et Ville-Marie. Ces fermetures s’ajoutent à la foire commerciale sur l’avenue du Mont-Royal, aussi fermée aux voitures pour le week-end.

Le stationnement sera interdit dimanche sur le parcours classique du Tour de l’île entre 1 h et 16 h.

Le parcours « Découverte » se rend jusque dans l’Ouest-de-l’Île. « C’est vraiment une occasion de découvrir l’île de Montréal, c’est un beau clin d’œil au Tour de l’île », dit Mme Sévigny. Pour ce circuit, les cyclistes devront cohabiter avec les automobilistes sur une partie du trajet, puisque les artères ne seront pas toutes fermées. Le parcours coïncide en partie avec celui du Tour de l’île classique, avec des rues sans circulation automobile.

Quelque 2600 bénévoles seront sur place à différents points des circuits. Les deux événements sont gratuits pour les enfants de 12 ans et moins.

Science

Une boisson riche en gras contre l’alzheimer

Des chercheurs de Sherbrooke ont mis au point une boisson « cétogène », riche en gras, pour ralentir la progression d’un déficit cognitif soupçonné d’annoncer la maladie d’Alzheimer. Les premiers résultats sont encourageants.

Nourriture pour neurones

« Le cerveau est comme une voiture hybride », explique Stephen Cunnane, physiologiste de l’Université de Sherbrooke et auteur principal de l’étude publiée en mai dans la revue Alzheimer’s and Dementia. « Il utilise généralement un carburant, le glucose, mais s’il en manque, il utilise du carburant cétogène [des acides gras]. On sait que la maladie d’Alzheimer s’accompagne d’une diminution de la consommation de glucose par le cerveau. Les données montrent que la baisse d’utilisation de glucose commence avant la maladie. J’ai postulé que s’il y a davantage de carburant cétogène, la maladie progresse moins vite parce que les neurones ont de quoi se nourrir et meurent en moins grand nombre. » M. Cunnane travaille sur le sujet depuis les années 90, d’abord à Toronto puis depuis 2003 à Sherbrooke. Une seule équipe travaille sur le sujet ailleurs dans le monde, selon lui, à Wake Forest, en Caroline du Nord. Les cobayes ont-ils dû suivre un régime ? « La boisson cétogène apportait 300 kilocalories, mais ils n’ont pas pris de poids, alors on présume qu’ils ont réduit certains autres apports alimentaires. »

Déficit cognitif léger

L’étude regroupe 52 personnes, dont la moitié ont pris une boisson cétogène, puis ont été suivies pendant six mois. Il s’agissait de patients atteints de déficit cognitif léger, un diagnostic qui, dans la moitié des cas, mène à l’alzheimer en moins de cinq ans. « Comme on avait peu de participants, on voit un effet sur le plan cognitif, mais il n’est pas statistiquement significatif, dit M. Cunnane. On voit aussi une forte augmentation du métabolisme cétogène dans le cerveau. » Les premiers résultats laissent-ils penser qu’il sera possible de diminuer la proportion de patients atteints de déficit cognitif léger qui progressent vers l’alzheimer ? « C’est trop tôt pour le dire, dit M. Cunnane. Nous pensons que ça sera plutôt un élément parmi tant d’autres pour ralentir la progression ou l’apparition de la maladie. On pourrait aussi réessayer certains médicaments qui n’ont pas fonctionné, peut-être par manque de carburant cétogène. »

Commercialisation aux États-Unis

Le grand avantage d’une boisson cétogène est que ses effets secondaires sont connus et mineurs, selon M. Cunnane. La prochaine étape est de faire le même essai sur 100 cobayes. Les résultats seront connus en décembre. Ensuite, il faudra faire un essai à plus long terme sur 500 cobayes dans trois villes québécoises. « Nous avons un partenaire commercial, dont nous ne pouvons pour le moment dévoiler l’identité, qui planifie une commercialisation aux États-Unis si les résultats de décembre sont positifs, dit M. Cunnane. Les compagnies d’assurances médicales aux États-Unis remboursent souvent les aliments thérapeutiques. »

Tramway de Québec

Un projet de loi avant de compléter le financement

Le gouvernement Legault a déposé hier un projet de loi donnant le « feu vert » au projet de transports collectifs structurants à Québec, mais la mairesse de Montréal, Valérie Plante, rappelle qu’il « n’y a pas d’entente sur la table » entre Québec et la métropole pour qu’on détourne 800 millions de fonds fédéraux qui lui sont destinés afin de compléter la participation d’Ottawa dans la construction du tramway. « J’ai envie de participer à la création d’un tramway à Québec, qui est absolument nécessaire. […] Mais encore faut-il que le gouvernement [du Québec] comprenne que Montréal a aussi des besoins », a dit Mme Plante. Plus tôt dans la journée, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi afin de donner les assises juridiques à la Ville de Québec pour mettre en branle son projet de réseau structurant de transports en commun. Le projet de loi prévoit aussi que les voitures du tramway soient faites de 25 % de contenu canadien.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse

Pétrole albertain

« Ce n’est rien contre les citoyens québécois : nous en avons contre les élus du Québec, qui sont mal informés, mal alignés, ignorants. »

— Ted Clugston, maire de Medicine Hat, en Alberta, qui explique ainsi la décision de sa municipalité de boycotter le congrès annuel de la Fédération canadienne des municipalités, qui s’amorçait hier à Québec. Il reproche au Québec de bloquer les projets d’oléoduc – qui permettraient à l’Alberta d’exporter son pétrole à l’étranger –, mais de bénéficier abondamment des versements de péréquation fédérale largement issus de l’Alberta. (La Presse canadienne)

incendies de forêt en Alberta

Environ 10 000 personnes ont dû quitter leur domicile

Les incendies de forêt qui sévissent dans le nord de l’Alberta ont contraint environ 10 000 personnes à quitter leur foyer, a indiqué le gouvernement de la province. Ces données ont été publiées hier après-midi au milieu d’une journée chaude et venteuse qui a permis à de nombreux incendies de s’étendre de façon importante, au point d’être devenus hors de contrôle. Environ 5000 personnes ont dû abandonner leur domicile à High Level et dans ses environs depuis plus d’une semaine. De petites localités comme Wabasca et Chipewyan Lake ainsi que la nation crie de Bigstone sont sous le coup d’un ordre d’évacuation depuis mercredi. Les habitants de Slave Lake doivent être prêts à partir dans un délai de huit heures en raison d’un incendie qui brûle à environ 30 km de là. La fumée de ces incendies s’est déplacée vers le sud, recouvrant notamment Edmonton d’un épais brouillard âcre. — La Presse canadienne

Trois-Rivières

L’ex-maire Yves Lévesque devient candidat du Parti conservateur

Yves Lévesque est officiellement devenu candidat du Parti conservateur dans Trois-Rivières. Le chef, Andrew Scheer, a présenté hier soir aux militants l’ancien maire de la municipalité de la Mauricie. Celui-ci affrontera notamment le député sortant Robert Aubin du Nouveau Parti démocratique, qui vise un troisième mandat à Ottawa. Le suspense durait depuis le 27 décembre, lorsque Yves Lévesque avait annoncé sa démission comme maire par communiqué. Il évoquait alors des raisons de santé pour justifier son départ du poste, qu’il occupait depuis 2002. Ce retrait de la politique municipale avait soulevé plusieurs questions à Trois-Rivières puisqu’il avait provoqué une élection à la mairie qui avait coûté 1 million aux contribuables de la ville, élection qui avait couronné Jean Lamarche, candidat décrit comme « dans la continuité » de son prédécesseur.

— La Presse canadienne

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