Flash 

Blessé, Marilyn Manson reporte  des concerts

Le concert que donnait Marilyn Manson à New York, samedi soir, a pris fin de manière abrupte. Environ 45 minutes après le début du spectacle, au moment où il interprétait sa reprise de Sweet Dreams (Are Made of This) d’Eurythmics sur la scène du Hammerstein Ballroom, le chanteur de 48 ans a grimpé sur un élément de décor représentant deux revolvers géants. L’échafaudage s’est alors renversé sur lui. Des vidéos de l'incident ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Sur celles-ci, on voit des techniciens porter secours à la star. Marilyn Manson est resté étendu au sol près d’une minute, avant de se relever avec difficulté. Neuf concerts de la tournée Heaven Upside Down ont été reportés, dont celui de Toronto, seul arrêt prévu au Canada. Selon Variety, le chanteur se reposera au cours des prochains jours chez lui, à Los Angeles. On ne précise toutefois pas la gravité de ses blessures. Marilyn Manson doit remonter sur scène le 15 octobre à Grand Prairie, au Texas. — La Presse

Théâtre

Et Vian dans la gueule !

Les bâtisseurs d’empire ou le Schmürz
De Boris Vian
Mise en scène de Michel-Maxime Legault
Au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 21 octobre
Trois étoiles et demie

Belle rentrée à Denise-Pelletier avec la langue de Boris Vian, le jeu de Josée Deschênes et une scénographie à l’emporte-pièce

Une famille fuit on ne sait quoi ou qui tout en montant de plus en plus dans un édifice menacé par on ne sait qui ou quoi. Le mal est-il dedans ou dehors ? Peut-être qu’il s’agit de la fin du monde et/ou de bombes atomiques.

« Y’a quéqu’chose qui cloche là-d’dans, j’y retourne immédiat’ment », comme disait Vian dans la chanson La java des bombes atomiques, dont on cite des extraits dans la pièce.

On est bien chez Boris Vian, dans cette langue qui invente et rebondit, qui amuse et qui cabotine aussi parfois. Entre le désespoir romantique et le rire lucide. 

La première chose qui frappe toutefois dans la mise en scène intelligente de Michel-Maxime Legault est la merveilleuse scénographie de Jean Bard avec ses accents angoissants. Nous voici face à un monde qui rétrécit, comme la pensée.

Dans un tel univers décalé, Josée Deschênes nage comme un poisson dans l’eau. Le public le fait d’ailleurs savoir à la sirène de l’absurde avec des applaudissements en milieu de spectacle.

Les autres acteurs, Gabriel Sabourin, Marie-Pier Labrecque, Marie-Ève Trudel (extrêmement savoureuse dans le rôle de Cruche) et Olivier Aubin, excellent tout autant. 

Quant à Sasha Samar, dans le rôle muet et étrange du Schmürz, il est le parfait défouloir de tous, sauf de Zénobie, enfant ducharmienne qui se rebiffe contre l’idiotie de ses parents et de l’univers entier. 

Le metteur en scène Michel-Maxime Legault a bien saisi cette peur représentée par le Schmürz. Cette inquiétude constante, soulignée par le décor, nous offre une vision de déshumanisation, le portrait même de l’absurdité, au-delà des dogmes bourgeois et des préjugés moraux.

La pièce fait rire amplement, c’est le génie de Vian. Mais ces éclats s’étouffent très vite quand on songe à notre époque trumpienne en sortant du théâtre. Cet art qu’on dit de l’absurde a encore sa raison d’être, aujourd’hui, sur scène.

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