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Avenir

Une scientifique déjà en devenir

Semaine du 28 mai

Victoria Chouinard

Victoria Chouinard a 18 ans et aucune idée de ce qu’elle fera plus tard.

Mais une chose est sûre : ce qu’elle choisira sera en sciences.

Biologie, médecine, génie biomédical… Pour le reste, c’est encore flou. « Je suis ouverte à tout », explique-t-elle en entrevue, alors qu’elle vient à peine de finir son dernier examen de session. « Je veux approfondir. Et j’ai quand même encore un an pour décider. » Victoria vient d’entamer ses études collégiales en sciences naturelles au cégep St. Lawrence à Québec. Tout est en devenir pour cette personnalité de l’année de l’avenir.

Elle a été choisie pour tout ce qu’elle promet.

En 2017, alors qu’elle terminait ses études secondaires à Saint-Jean-Eudes, à Charlesbourg, Victoria Chouinard a gagné le premier prix de la finale québécoise d’Expo-sciences. Elle est ensuite partie à la finale canadienne à Regina, puis s’est retrouvée, en août, à représenter le Canada à l’Expo-sciences international de Fortaleza, au Brésil.

Et ce n’était pas ses premiers exploits scientifiques. Depuis qu’elle a 15 ans, elle cherche des projets, les développe, les présente. Elle a participé trois fois à Expo-sciences. Trois fois, elle s’est distinguée. La recherche et la vulgarisation sont ses dadas.

Cette année, elle s’est démarquée en mettant en application une technique mise au point par des chercheurs de l’Université Laval, qui consiste à détecter les espèces fauniques vivantes dans un cours d’eau à partir de l’ADN de matières en suspension (excréments, mucus, écailles…).

En prenant des échantillons pendant une seule journée, Victoria a retracé 27 des 36 espèces présentes dans cette rivière, espèces que jadis on répertoriait à la mitaine avec des filets, année après année. Imaginez tout ce qu’elle aurait pu trouver avec juste un peu plus de temps et d’échantillons… Et en plus, cette analyse lui a permis de voir la présence d’une espèce envahissante, le gobie à taches noires, jamais vue aussi loin en eau douce dans cette rivière…

« Je suis contente de représenter la relève, confie-t-elle en entrevue. Je suis surprise, mais contente. »

Parce que Victoria veut que l’on sache qu’il y a toute une génération de jeunes filles comme elle qui posent des questions, qui cherchent des réponses, qui veulent rendre la science accessible par la vulgarisation, qui défoncent des portes. « Et c’est important que tout le monde sache que les filles, en sciences, on a notre place. »

Les trois grandes nouvelles scientifiques de l’année selon Victoria

La découverte par la NASA, grâce à l’intelligence artificielle, d’une huitième exoplanète dans un système stellaire lointain, le premier à compter le même nombre de planètes que celles en orbite autour de notre Soleil.

La découverte, par une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université Northwestern à Chicago, d’une mutation génétique très rare chez des amish, mutation expliquant leur longévité supérieure. Cela pourrait ouvrir la voie à la conception de traitements contre la dégénérescence liée à l’âge.

La découverte, par différentes équipes de chercheurs, dont celle d’un Canadien travaillant au University College de Londres, de fossiles de plus de 3,5 milliards d’années, plus anciennes traces de vie terrestre. L’identification de ces fossiles de microorganismes est un pas important dans la recherche de vie ailleurs que sur la Terre.

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