OPINION

CONCOURS HÉROS – LA GRANDE RÉDACTION
L’armement nucléaire n’est pas une nécessité

Pour la deuxième année, la Fédération autonome de l’enseignement décerne un prix à deux jeunes femmes du secondaire pour avoir rédigé les meilleures lettres d’opinion, dans e cadre de son concours Héros – La grande rédaction. La lauréate du prix offert par La Presse+, Annie-Claude Trottier, vient d’obtenir son diplôme d’études secondaires au centre d’éducation des adultes Le Vallon, à Papineauville, en Outaouais.*

Ces derniers mois, on a souvent entendu parler d’arsenaux nucléaires, principalement en raison de la rivalité qui opposait le président des États-Unis et le dirigeant de la Corée du Nord, Donald Trump et Kim Jong-un.

Le 15 septembre 2017, le tir d’un missile coréen de type Hwasong-12 à portée intermédiaire a été lancé au-dessus du Japon, ce qui a alarmé les États membres de l’Organisation des Nations unies.

« Ces actions sont une menace pour la région, mais aussi pour tous les États membres de l’ONU », a affirmé le Conseil de sécurité. Quant à Kim Jong-un, chef suprême de la Corée du Nord, il a lui-même attesté que le tir du missile en question avait été un succès et que ce dernier avait permis d’augmenter les capacités nucléaires militaires de son pays. 

Même si ces tensions impliquant certaines des nations les plus puissantes au monde se sont apaisées, la question s’impose : devrions-nous vraiment avoir recours à l’utilisation d’armements nucléaires ?

Outre que de permettre d’afficher sa force (ou de contrer une éventuelle attaque extraterrestre), selon moi, l’armement nucléaire est inutile.

Oui, bien évidemment, cela permet à un pays de se faire respecter parmi ses pairs, mais à quel prix ? Les 6 et 9 août 1945, sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki furent larguées deux bombes atomiques, attaque perpétrée par les États-Unis d’Amérique – la seule utilisation d’armes nucléaires lors d’un conflit jusqu’à présent. On a évalué que le nombre de victimes a été de 155 000 à 250 000, au total, pour les deux villes.

Parmi les victimes, il y avait évidemment des enfants et d’honnêtes travailleurs, rien à voir avec les « ennemis » armés contre lesquels ils étaient en divergence.

Je comprends que c’est une guerre et qu’ils souhaitaient en ressortir gagnants, mais de là à cibler ces deux territoires en sachant que de nombreux civils y résidaient, c’est absolument inhumain…

La bombe nucléaire n’est donc pas une arme utilisée pour cibler un simple édifice ou un individu : c’est une arme de destruction massive destinée à décimer tout ce qui se trouve à l’endroit où elle explose (incluant un bon nombre de citoyens innocents), et ce, sur un rayon de plusieurs kilomètres. Vous venez donc d’effacer une majeure partie de la population, de nombreux bâtiments, sans compter l’impact sur la faune et la flore aux alentours.

Capitulation ou déflagration

Certains diront que les armements nucléaires servent à dissuader les pays ennemis d’une éventuelle attaque (ou de les décourager à poser une certaine action) et donc, à protéger sa nation. Mais est-ce que cela s’éternisera indéfiniment ? Je veux dire, à un moment donné, à force de menacer et de ne pas agir, les ennemis finiront par remettre en question la cohérence de leurs adversaires. Il faudra un jour ou l’autre la faire exploser, cette foutue bombe, si rien ne change. Ce petit jeu de dissuasion ne pourra durer perpétuellement. Soit la capitulation, soit la déflagration.

Pour conclure, malgré l’impression de force et de sécurité que peut conférer un arsenal nucléaire à un pays, il est atroce de le mettre à profit sachant le nombre de familles innocentes que cela pourrait affecter, et les dommages à long terme que cela pourrait occasionner à la faune et au territoire touché. 

Nous faisons partie de la même espèce qui est, à ce que je sache, la plus intelligente de notre planète. Alors pourquoi ne pas agir en conséquence et utiliser la diplomatie au lieu d’agir primitivement et de s’entretuer ? Vous savez, il n’est jamais trop tard pour changer son fusil d’épaule !

* Passionnée par les communications graphiques et l’écriture, Annie-Claude Trottier, qui profitera d’un stage de deux jours à La Presse+, souhaite un jour étudier à l’université.

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