Le contemplatif

Nom : Michel Careau

Âge : 61 ans

Boulot : pilote d’hélicoptère

Adepte de : vélo de montagne

Routine : trois sorties de deux ou trois heures par semaine, plus une sortie de soir

Monture : un vélo de montagne Norco 6.1 et un fatbike Kona Abracadabra

Il ne part jamais sans : son casque

De temps en temps, Michel Careau s’arrête sur le bord du sentier et descend de sa monture.

« Je regarde comme c’est beau. Je me couche à côté du vélo, j’écoute la forêt. »

Puis, il déplace une roche, il coupe une racine qui peut être dangereuse.

Michel Careau est un passionné de vélo de montagne. Une passion tellement débordante que, depuis près de 15 ans, il développe et entretient un petit réseau de sentiers non officiels avec d’autres mordus dans les Laurentides. Le tout dans le respect des propriétaires des terrains que ces sentiers traversent.

« Ça ne nous appartient pas, rappelle-t-il. Il faut aller voir le propriétaire, discuter. S’il place une clôture, il faut la respecter, aller ailleurs. Et pas question de couper un seul arbre. »

Il tient à la préservation de ces sentiers aménagés bénévolement. Pas question d’aller s’y promener au début du printemps, lorsqu’ils sont gorgés d’eau.

« Ça magane trop les sentiers. »

De toute façon, la boue n’est pas nécessairement l’amie des vélos.

« Si je roule dans la boue, ça me coûte un bon 600 $ d’entretien par année, avec le remplacement de chaînes, de plateaux, de câbles. Si je ne roule pas dans la boue, je coupe ça de moitié. »

— Michel Careau

C’est au début des années 80 que Michel Careau a vendu son vélo de route pour acquérir un vélo de montagne. Ç’a été une révélation.

« Ç’a été extraordinaire de sortir des sentiers battus, d’expérimenter le silence, de ressentir la sensation de liberté, d’explorer un territoire que, jusque-là, on ne pouvait parcourir qu’à pied. »

Il faisait déjà de la randonnée pédestre, un sport qu’il continue de pratiquer. Le vélo de montagne lui permet d’explorer encore plus loin.

« Quand tu en fais de deux à trois heures, tu es totalement satisfait, tu as fait ce que tu avais à faire : le cardio, la distance, tu as observé, admiré le paysage. »

Le vélo de montagne lui permet de garder la forme et la santé. « Je suis capable de montrer à mes gars [âgés de 24 et 29 ans] que le vieux, il en a encore dedans. »

Mais c’est aussi une question de plaisir. « On retrouve son enfance. »

Pas question, toutefois, de mettre la prudence de côté. Avant chaque sortie, Michel Careau inspecte son vélo pour voir à ce que tout soit bien resserré.

« Je ne veux pas me blesser. En vieillissant, je ne roule plus dans le tapis comme avant. » 

— Michel Careau

Après la sortie, il nettoie son vélo, le fait briller comme un sou neuf.

L’hiver venu, Michel Careau avait l’habitude de remiser son vélo de montagne et de se tourner du côté du ski de fond. Jusqu’à ce que le fatbike fasse son apparition, il y a quelques années. Il a d’abord loué un de ces vélos aux pneus surdimensionnés avant de s’en acheter un.

« C’est le meilleur investissement que j’ai pu faire, lance-t-il. Ça fait maintenant trois ou quatre ans que je n’ai pas touché à mes skis de fond. »

Il déplore toutefois l’attitude de certains adeptes du fatbike, qui crient aux autres usagers du sentier de « se tasser » et qui exigent des sentiers bien damés aux angles de virage parfaits.

« Ils veulent aller plus vite et rentrer plus vite chez eux au lieu de profiter de la sortie, de relaxer et de terminer la journée avec un petit café ou une petite bière avec les amis. »

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