Portrait

L’hyperactif

Nom : Marc Dufour

Âge : 49 ans

Boulot : grand patron du Groupe Centrifuge

Adepte de : tous les types de vélo

Routine : de 7000 à 8000 km de vélo de route par an, de cinq à six heures de vélo de montagne par semaine

Monture : une véritable écurie, mais il affectionne particulièrement son beach bike.

Il ne part jamais sans : son GPS

Marc Dufour n’avait pas 5 ans lorsqu’il a commencé à arpenter les rues du voisinage avec sa première bicyclette, un CCM bleu-vert. Mais c’est avec une émotion particulière qu’il se rappelle sa première bicyclette à vitesses.

« C’était un CCM à cinq vitesses rouge métallique, un beau rouge. Il me fait encore vibrer rien que d’y penser : l’émotion que j’ai eue, le sentiment de liberté qu’il m’a apporté. »

Il plongeait ses parents dans l’inquiétude parce qu’il se sauvait de la maison pour aller se perdre dans le quartier. « Plus je vieillissais, plus j’allais loin. »

Il a fait du vélo de montagne avant même l’apparition des premiers véritables vélos spécialisés.

« Avec le vélo de ma mère, je passais dans le plus de trous de bouette possible. Je me faisais chicaner quand j’arrivais sale à la maison. »

De fil en aiguille, il s’est mis aux courses de vélo et a commencé à travailler dans la boutique de vélos de Gervais Rioux. Il a lancé en 1996 sa propre entreprise, le Groupe Centrifuge. À l’origine, l’entreprise visait les cyclistes de Montréal qui voulaient faire du vélo à l’extérieur mais qui n’avaient pas de voiture.

« Nous avions acheté un minibus, se rappelle Marc Dufour. Notre slogan, c’était : La force centrifuge, c’est la force qui vous propulse hors de la ville. »

L’organisation a également commencé à organiser des stages de mise en forme au printemps, en Virginie. Depuis, ces stages, très populaires, reviennent chaque année, mais l’entreprise n’offre plus de randonnées quotidiennes. Par contre, elle s’est peu à peu spécialisée dans les services de soutien technique pour les courses et autres événements cyclistes.

Bien que passionné, Marc Dufour ne fait pas du vélo tous les jours.

« Il y a la passion d’être sur le vélo, mais il y a aussi de la passion autour du vélo. S’il y a une course importante à la télévision ou en ligne, je vais la regarder et mon entraînement prendra le bord ce jour-là. »

— Marc Dufour

S’il a déjà fait des saisons de 20 000 km, il a depuis mis la pédale douce sur le vélo de route. Maintenant, il fait souvent du vélo de montagne, du fatbike en hiver, et même du BMX… dans sa cour.

« J’ai fait une piste Pump Track il y a deux ans. C’est mon nouveau jouet. L’année prochaine, je fais entrer un 10-roues de terre et une pépine pour faire une piste plus grande. Une fois que la neige est tombée, elle est aussi le fun en fatbike qu’en BMX. »

Le vélo, c’est indéniablement sa vie. « Mon travail est là-dedans, mes amis sont là-dedans, les enfants de ma sœur et la fille de ma conjointe sont là-dedans. »

Pour lui, le vélo, c’est avant tout une façon de socialiser. Et bien sûr, c’est bon pour la santé. « Ça permet de manger beaucoup sans que ça paraisse trop. »

Toutefois, le vélo, et surtout la recherche de la performance, peut devenir une obsession pour certaines personnes, aux dépens de leur vie sociale et familiale.

« L’obsession du gros millage, du gros défi, ça gruge énormément de temps. Le triathlon, l’Ironman, ça devient une religion. J’ai vu des couples se détruire à cause de cela. »

Lui-même a mis toute la gomme en 2007, à l’aube de la quarantaine, pour obtenir un titre au championnat canadien des maîtres.

« J’ai dû m’entraîner davantage, j’ai laissé de côté la vie sociale. Ça n’a pas été long, quand j’ai eu le titre de vice-champion, j’ai arrêté la course. »

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