Enquête de la Banque du Canada

Le moral des entreprises remonte

Partout au Canada, les entreprises envisagent l’avenir plus positivement, indique le dernier coup de sonde de la Banque du Canada, qui s’était inquiétée plus tôt cette année de leur morosité.

À l’exception du secteur de l’énergie, la plupart des entreprises s’attendent à une augmentation de leurs ventes et de leurs exportations, selon le sondage réalisé par la banque centrale auprès d’une centaine d’entreprises. Un plus grand nombre d’entreprises veulent aussi augmenter leurs investissements.

Les intentions d’embauche sont à la hausse, quoique de plus en plus d’entreprises s’inquiètent de la pénurie de main-d’œuvre. « L’opinion selon laquelle les pénuries de main-d’œuvre se sont intensifiées par rapport à l’an passé est la plus répandue au Québec », observe la Banque du Canada.

Selon la banque centrale, « l’optimisme se fait surtout sentir au centre du pays ».

Le plus récent Business Outlook Survey, en début d’année, avait fait reculer en zone négative l’indice de confiance que calcule la Banque du Canada à partir de ces données. Les résultats publiés hier indiquent que la banque centrale avait raison de croire que cette faiblesse était temporaire.

De bon augure

Ce retour de l’optimisme chez Canada inc. laisse présager une accélération de la croissance, selon l’économiste en chef de la Banque Laurentienne, Sébastien Lavoie.

« Nous voyons ça positivement parce que le sondage a été réalisé en mai, quand les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et entre le Canada et la Chine se sont intensifiées. »

— Sébastien Lavoie

Il note que les entreprises estiment que les conditions de crédit se sont améliorées, ce qui pourrait prolonger le cycle de croissance.

Forte de ces nouvelles données, la Banque du Canada devrait écarter la baisse des taux d’intérêt imminente que beaucoup prévoyaient. « Notre nouveau scénario est que la banque centrale maintiendra son taux directeur à 1,75 % cette année et l’an prochain », a indiqué Sébastien Lavoie.

Mais la situation pourrait changer rapidement, à son avis, selon ce qui ressortira des discussions du G20 en fin de semaine. Les dirigeants des 20 plus importantes économies au monde sont actuellement réunis à Osaka, au Japon, pour discuter de commerce international.

PIB 

Une croissance encore vigoureuse en avril

L’économie canadienne a entamé le deuxième trimestre avec une augmentation de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB). C’est en partie l’augmentation de la production de pétrole qui a tiré la croissance en avril. La hausse d’avril est inférieure à celle de mars (0,5 %), mais démontre que la croissance est encore vigoureuse, selon Krishen Rangasamy, économiste principal de la Banque Nationale. « L’économie canadienne rebondit bien au deuxième trimestre », a-t-il dit. « Tout bien compté, le Canada reste en bonne voie d’enregistrer une croissance du PIB supérieure à 2 % en chiffres annualisés au deuxième trimestre, c’est-à-dire bien plus que l’estimation de 1,3 % de la Banque du Canada pour le trimestre. » Le premier trimestre de 2019 s’est conclu sur une croissance de 2,2 % en rythme annuel.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.